Oliver Twist entre les tours...
La forme est plus à commenter que le fond pour ce film. Il y avait une très bonne base pour faire un film catastrophe mémorable mais voilà, c'est un film catastrophique mémorable.
Il n'y avait pourtant pas grand chose à faire, les terroristes ayant déjà écrit le scénario en 2001 et quel scénario ! Pourtant c'est long, loupé, ennuyant au possible. C'est bien simple on ne voit rien, on ne voit pas la préparation des attentats qui arrivent dès le premier 1/4 d'heure, beaucoup trop tôt donc. On ne voit pas les crashs des avions, on ne voit pas les tours s'écrouler. Que voit-on alors ? Aucune scène d'action, c'est une énorme déception.
On voit pendant à peu près 1h30 Nicolas Cage et un de ses collègues coincés dans les décombres d'une des tours. Ils ont peur, ils parlent de leur famille, se racontent des blagues de collégiens et tentent de faire du bruit avec un tuyau et ils parlent ils parlent ils parlent... Le tout est filmé pratiquement dans le noir et donc quasi impossible à supporter.
On a parfois droit à des familles angoissées, des épouses en pleurs et le fils du héros qu'on a envie de gifler.
Sur le fond, il y a peu à dire à part peut-être sur l'approche choisie. Que penser du fait qu'on ne voit pas du tout les terroristes ni les tours, on ne saurait pas ce qui s'est passé ce jour-là on ne comprendrait même pas le film.
Le plus contestable me semble ce personnage de réserviste des Marines U.S., mobilisé dès la survenue des attentats. Il a une vraie tête de nazi, un regard de tueur en série et de bout en bout du film il ne pense qu'à une chose: la vengeance. Cela pourrait passer si Oliver Stone avait décrédibilisé son personnage mais pas du tout, c'est lui qui retrouve nos deux héros, au mépris des ordres et avec le sens du devoir "moral".
Le sujet de ce film était glissant, surtout si comme Stone on voulait théoriser autour de ce qui s'est passé en 2001. Le résultat est donc dans la lignée d'autres films du genre: nationalisme, esprit de vengeance, supériorité des U.S.A. D'autres films l'ont déjà fait comme Idependance Day mais là au moins, on en prenait plein les yeux.
Ici non seulement l'emballage n'a rien de sexy mais ce qu'il contient sent diablement mauvais.
C'était prévisible, Oliver Stone n'est pas un réalisateur de films catastrophe ou d'action et pour ce qui est de films plus cérébraux, il a passé la main depuis longtemps.
Un magnifique gâchis.