Contamination + effet de surprise = Chaos
Annoncé comme l'un des grands blockbusters de l'été 2013, « World War Z » débarque dans les salles obscures et semble recevoir des avis mitigés.
En toute honnêteté, la première bande-annonce que j'ai vu de ce « World War Z » ne m'avait pas plus marqué que cela, promettant un film de zombie tout public, à grand renfort d'effets spéciaux, et que le tout serait porté par un Brad Pitt qui semblait quelques peux perdu là-dedans. Hors après m'être renseigné sur le film, et ayant ainsi découvert son développement chaotique, mais également le fait qu'il fut scénarisé en partie par Pitt lui-même, mon intérêt s'est soudain vu intensifié. C'est donc avec une certaine hâte que je me suis rendu à l'avant-première dans mon petit cinéma de quartier, avant-première en 3D évidemment, et d'ailleurs j'en profiterais pour faire le point tout de suite sur la 3D du film, elle ne sert à rien, aucun effet ne ressort et elle ne donne pas non plus de la profondeur à l'image.
« World War Z » comme je le disais plus haut, se présente comme un film de contagion zombiesque pour grand public. Il est également l'adaptation d'un roman, que je n'ai d'ailleurs pas lut. Le challenge qui était à relever dans le film, c'était évidemment d'aborder les zombies pour les rendre tout public, et le challenge est finalement plutôt bien relevé, notamment car les zombies qu'on nous propose ici ne sont pas seulement animés par le besoin de manger, il n'y a par conséquent pas de scènes gores. Nos zombies ici sont plutôt animés par le besoin de propager le virus, et j'ai personnellement trouvé cela assez original et intéressant, le film m'a beaucoup fait penser à « Contagion », mais avec plus d'action et de suspense, bien sûr il ne s'agit pas de zombies dans le film de Soderbergh, mais il y a des similitudes dans le traitement du sujet. Le virus se propage donc très rapidement sur toute la surface du globe, créant ainsi le chaos le plus total. Seuls quelques chanceux pourront se mettre à l'abri, Brad Pitt est l'un d'eux, ancien enquêteur de l'ONU, il va être recruté pour accompagner le binoclard universitaire chargé de trouver un remède à cette contagion, et s'en suivra ce qu'il s'en suivra, je n'en dis pas plus pour ne rien spoiler.
Le film commence sur les chapeaux de roues, aucun temps mort pendant près d'une heure trente, les personnages parcourent le globe et cela crée véritablement une dimension très intéressante, la notion du chaos est omniprésente, que ce soit dans les plans larges où des citoyens Américains sont poursuivis par des hordes de morts-vivants, ou bien lors du siège de Jérusalem, où des fidèles et des gens importants feront presque face à une apocalypse. D'ailleurs le film possède une aura biblique assez bien sentie sans être trop importante, elle n'empiète pas sur le scénario, mais il y a ici de véritables élans apocalyptiques qui font merveilles dans la mise en scène. Pourtant aussi surprenant soit-il, le film perd complètement en rythme dans sa dernière partie, qui n'est pas inintéressante loin de là, mais qui tombe un peu en contradiction avec tout ce que proposaient les deux autres. En effet si dans les deux premiers actes, le film nous renvoi véritablement à une apocalypse, avec ses masses de zombies, la détresse des gens, les villes ravagées, l’effondrement des sociétés etc... ; la troisième partie se passe uniquement dans un univers confiné, dans lequel on ne ressent plus du tout l'ambiance omniprésente pourtant depuis le début. C'est un petit peu en désaccord avec le reste du film, mais dans le fond c'est utile au développement de l'histoire, alors peut-être que chez certains spectateurs ça passera comme une lettre à la poste, et chez d'autres ce sera plus gênant. Quoi qu'il en soit, cette dernière partie, aussi surprenante soit-elle, est tout à fait convaincante dans son genre.
Techniquement le film est bon, les effets spéciaux sont beaux, les zombies ont des visages véritablement horribles, pas dégoûtants, mais horribles. Les explosions en tout genres sont là, mais n'entravent pas la trame principale pour autant, mais là où la technique du film se révèle finalement très bonne et bien pensée, c'est dans cet effet de masse avec les zombies, ce qui renforce le côté chaotique de cette contagion si rapide. La photographie est quant à elle très bien travaillée également, la mise en scène s'amuse à vouloir nous effrayer, et certains petits passages auront leurs effets escomptés, cependant nous demeurons tout de même dans quelque chose d'assez classique, mais néanmoins réussi et appréciable sur le coup. Côté sonore c'est également bon, notons aussi que le titre de MUSE, « Isolated System », est fortement appréciable. Quant à Brad Pitt, et bien il demeure convaincant, ce n'est certes pas le rôle de sa carrière, mais l'acteur fait son job et semble s'amuser également.
«World War Z » est donc une bonne surprise, pas forcément le gros blockbuster de l'été, mais en tout cas un film soigné qui se laisse suivre agréablement et qui diverti correctement. Pour ce qui est de la trilogie prévue, si succès il y a avec ce premier volet, et bien je dis : Pourquoi pas ?