Prologue et tout premier spin off de la saga X-Men, le réalisateur Gavin Hood vous propose de revenir aux origines d’un personnage populaire de l’école de Charles Xavier, l'arme X: Logan alias Wolverine. Bien entendu Hugh Jackman reprendra son rôle fétiche de mutant bestial et solitaire au pouvoir de régénération. Plongez à ces cotés dans son passé trouble et tragique mêlant héroïsme, romantisme, violence, et bad ass attitude…
Les origines tragiques d’un héros
Après le désastre total qu’avait été X-Men L’affrontement final, la Fox, suite aux succès de la trilogie et l'immense popularité de Wolverine, décida de nous pondre un spin off sur les origines du personnage au passé intriguant. On avait entrevu ce qu’il lui était arrivé lors d’un flashback dans X-Men 2. Ici, il est bien question de partir depuis le départ. De son enfance à l’âge adulte, de sa tentative de vivre une vie normale aux cotés d’une femme à sa quête de vengeance, vous saurez tout sur lui.
Pour le moment, l’histoire Japonaise avec son samouraï d’argent et cette romance avec une certaine Mariko, ne sera pas d’actualité. Il faut d’abord établir les bases du personnage iconique afin que l’on sache qui il est, d’où il vient, pourquoi il a de l’adamantium en lui. Wolverine, on le connait surtout parce qu’il a un comportement de dur à cuir, que c’est un solitaire ne mâchant pas ses mots, et qu’il peut parfois faire preuve de compassion. Ce qu’on ignorait jusqu’ici, c’est d’où viennent ces traits de personnalités conflictuels. Ce sera donc ça qu’on explorera dans ce premier spin off.
D’où sortent ses griffes ? Qu’est ce qui était là avant ? D’où lui vient sa personnalité ? Comment a-t-il perdu ses souvenirs ? Logan, c’est le solitaire classique. Il en a prit plein la figure depuis son enfance, et même à l’âge adulte, ça a continué. On comprend pourquoi il parle peu, pourquoi il se montre si dur, pourquoi il a ce comportement si sauvage, si bestial. Les origines de Wolverine comptent bien jouer la carte de la tragédie, de la dramaturgie en montrant le passé peu glorieux de notre héros, sans pour autant verser dans la niaiserie.
Comme pour les autres films X-Men, Hugh Jackman, définitivement imprégné de son personnage, contenu de jouer de son charisme et son coté animal qui n’a peur de rien, déversant toute sa palette d’émotions. Musculature parfaite, les veines ressortant, il fait flipper. Ce petit coté imprévisible à la Max Rockatansky fait qu’on s’attache à lui, on le soutient et ce, même si ce n’est pas un grand bavard. Les personnages mystérieux attirent toujours la sympathie et on a tous eu un moment dans notre vie, envie de vouloir être comme eux. Ils font ce qu’ils veulent, ils disent ce qu’ils veulent, ils se contrefichent de ce qu’on peu penser d’eux.
Si je marche avec toi, je vais faire couler un bain de sang. Y aura ni
lois, ni code de conduite. Alors tu m’expliques ce que je dois faire
et où je dois aller et puis tu te casses.
Il est le meilleur dans sa branche…mais pas une jolie branche…
Pour un super héros, les origines, c’est important. Elles nous montrent qui il était avant qu’il devienne un héros légendaire. Tous sans exception ont des histoires complexes. Wolverine n’échappe pas à la règle. Malheureusement, sans être une déception, sans être mauvais, les origines de Wolverine se voit posséder un sérieux handicap : sa classification tout public. Pour un héros qui tranche tout ce qui ne lui plait pas, se mange des voitures, des balles sur son corps tel un Terminator qui aurait la capacité de régénérer, ça fait mal.
Censure et encore censure, ce spin off a beau être violent et sombre, on l’a bien trop édulcoré. Avec des personnages aussi brutaux que Dents de sabre, difficile de ne pas ressentir une forme de frustration. On parle là de vraies machines à tuer s’entretuant en se lacérant le corps, plongeant leurs griffes dans les membres de l’autre. Douche froide pour les fans, sauf pour la séquence mémorable où Logan se fait injecter dans l’adamantium dans tout le corps. Plus d’une douzaine d’aiguilles vous perçant les os et vous injectant du métal, ça vous change une vie !
Si ce n’était que le problème de la censure, on pourrait à la rigueur laisser passer. Hélas. Trop d’incohérences par rapport à ce que l’on sait déjà du peu d’informations dévoilées dans la trilogie X-Men, des évènements trop vite expédiés, effets spéciaux bien trop souvent affreux, notre pauvre Wolverine, esthétiquement parlant fait par moments pâle figure (les griffes en adamantium en tête de liste) comparé à ce qu’on avait vu dans les X-Men. Pourtant, même si beaucoup trop de fx picotent les yeux, il faut avouer que les phases de régénération du personnage et l’action impressionnent.
Vous avez l’air du bonhomme qui s’en va faire une mauvaise chose.
Vous savez ce qui arrive à un homme qui cherche du sang ? Bein il en
trouve.
Chérie, ça va trancher
Notre spin off se veut rythmer, multipliant les affrontements et séquences mémorables. Ca coupe comme dans du beurre des canons avec ces griffes, ça explose tout en ressortant avec un peu de poussières, ça plonge sur sa proie en hurlant avec hargne, ça cogne dur, ça voltige, en somme, on est vraiment plongé dans un pur comics en live. Chorégraphies bien nerveuses dans le ton de ces personnages, les musiques signées Harry Gregson-Williams apportent un gros plus. Le compositeur a sût trouver le thème adéquate pour Wolverine, tout comme les diverses scènes montrées. Réussite musicale totale.
X-Men oblige, Wolverine tout en déboulant quelques instants dans le monde de la science expérimentale et ses scientifiques se prenant pour dieu (belle critique et réflexion sur le comportement de ces gens), rencontrera au cours de son aventure de nombreux mutants. Les lecteurs de comics ne seront pas largués en retrouvant des têtes connues. Quant aux autres, ça leur permettra de les découvrir. Remy LeBeau alias Gambit, Fred Dukes alias le Blob, L’agent zéro (Maverick), même des futurs X-men lors de leur plus jeunes âge répondront présents. De ce coté, on a de la surprise. On aurait juste aimé que certains gagnent plus en intérêt et ne jouent pas les faire-valoir.
Dans toute cette bande, ceux qui connaissent notre film savent qu’un des protagonistes de l’histoire est resté dans les mémoires. Pas dans les bonnes pour autant : Wade Wilson alias Deadpool. Avant d’être vraiment fidèle à la réplique et la gestuelle prêt, Ryan Reynolds avait tenté vainement de jouer le mutant le plus allumé, le plus violent et le plus excentrique de l’univers de Marvel. Tout public oblige, la Fox décidera de dénaturer totalement notre antihéros bavard (pour le coup, on gardera ça et l’arrogance). N’espérer donc pas retrouver ce type pervers, schizophrène, arrogant, mégalo et psychotique. Le comble du mauvais gout revenant à son apparence finale. On comprend mieux pourquoi, des années plus tard, dans le premier Deadpool, Reynolds s’autoparodiera, prenant sa revanche. Lui qui, pour les fans mécontent, avait milité des années pour que la Fox ponde une version non édulcorée du personnage, aura obtenu justice. Sans le ratage dans Wolverine, jamais on aurait eu le premier Deadpool.
Tu voulais l’animal Striker. Tu l’as !
Au final, j’ai beau trouver plein de défauts à X-Men Origins : Wolverine, je l’apprécie. Bourrin, divertissant, défoulant, de belles musiques, des effets spéciaux par moments assez bon, une histoire intéressante, la classe légendaire d’un Hugh Jackman charismatique à souhait déversant des tonnes de punchlines sympathiques, un Liev Schreiber détestable, Dany Huston efficace en Colonel Stryker, tout comme Taylor Kitsch en Gambit, des décors fidèles aux comics, des caméos jouissifs, du drame (la scène où Logan est reçu par un vieux couple d’adorables fermiers m’a rappelé avec plaisir Superman), de la tragédie, et un poil de romantisme qui marchent, en bref, un blockbuster super héroïque comme je les aime.