Xenia, ou l’odyssée contemporaine.

Une odyssée grecque sur fond xénophobe qui rappelle la situation politique tendue de la Grèce actuelle.
C’est Danny, 16 ans qui revêt le rôle d’Ulysse. Avec son frère Odysséas, ils partent à la recherche de leur père qui les a abandonné durant leur enfance.
« Ody » , d’une nature assez renfermée, se laissera convaincre et entrainer par Danny, un petit frère naïf qui semble vivre dans un monde plein de couleurs avec Dido le lapin, son ami imaginaire.
Ils renforceront leurs liens au gré des aventures, des souvenirs d’enfance et de l’amour partagée pour Patti Bravo, la célèbre chanteuse italienne.
Plusieurs obstacles se dresseront d’ailleurs sur leur chemin. Tel le chant des sirènes qu’Ulysse ne devait pas écouter au risque de perdre la vie, ce sont les slogans et les insultes racistes des « fascistes » que Danny doit apprendre à ignorer dans les rues d’Athènes. De plus, son look excentrique et son homosexualité pleinement assumée lui doivent aussi de nombreuses injures.
D’ailleurs, les connotations sexuelles sont très présentes dans le film. Danny passe ses journées à sucer des sucettes (qui sont l'équivalent des cigarettes que fument Ody et que l'on peut aussi aisément rattacher à l'enfance) et, selon le schéma d’un complexe d’Oedipe inversé, à entretenir un désir ambigu à l’égard de son frère en qui il voit sûrement la figure viril d’un père jamais connu.

C’est sans occulter le contexte politique, que Panos Koutras réussit donc à nous embarquer dans une Odyssée qui déborde d’humour, d’imagination et de sincérité.