Alors que le premier Xtro avait créé la surprise lors de sa sortie en 1983, remportant le grand prix du film fantastique de Paris et faisant ensuite une bonne carrière en vidéo, malgré des critiques pas toujours tendres (que l’on peut comprendre, le métrage étant un ovni), Harry Bromley Davenport, son créateur (réalisateur, histoire originale, compositeur de la musique) resta dans l’ombre pendant de nombreuses années. Dur d’enchaîner sur un autre projet avec un tel premier film. Pourtant, sortant de nul part, voilà qu’il nous propose en 1990 un Xtro 2. Va-t-il tenter de nous livrer un autre métrage space, gore, onirique et fourre tout ? Et bien pas du tout, puisque Xtro 2 n’a rien à voir avec le premier film. Le réalisateur l’admet lui-même aujourd’hui, il déteste le film et ne l’a fait que pour l’argent, puisqu’il détenait les droits pour le titre du film, mais pas pour son histoire (allez comprendre). Malgré le retour d’un des scénaristes du premier film (Robert Smith, qui entre les deux n’aura travaillé qu’à la télé), Xtro 2 n’a quasiment aucun lien avec le premier, si ce n’est qu’une méchante créature d’origine extraterrestre est encore en jeu et va venir sur terre en fécondant une femme. Mais adieu l’ambiance et l’atmosphère du premier film, car si pour Xtro premier du nom, le réalisateur livrait une version détournée de certains Spielberg (Rencontres du Troisième Type, E.T.), ici, c’est plutôt la facilité avec un pompage low cost d’Aliens de James Cameron.
De la campagne anglaise, on passe à un laboratoire souterrain au Canada, d’acteurs inconnus et de Maryam d’Abo toute nue, on passe à Jan-Michael Vincent (Supercopter) et Tara Buckman (Douce Nuit Sanglante Nuit, Cannonball) et des militaires pas très doués. Le pitch ? Une équipe est envoyée dans un monde lointain via un passage (on dira que c’est du Stargate du pauvre avant l’heure), mais tout contact est rompu. Une des femmes envoyées refait surface, salement amochée, mais malheureusement, elle n’est pas revenue seule, et après une bien belle explosion d’estomac (fallait pas se gaver au macdo !), voilà qu’un super gros monstre est là ! Mais petit budget oblige, la base est évacuée, ne laissant que quelques scientifiques et militaires en proie au monstre. Et nous voilà devant un petit mix entre Alien 1 et Aliens le retour. Un gros monstre (tellement gros que ses déplacements sont lourds et peu effrayants), une base sombre qui déconne (les portes ne s’ouvrent pas, il faut passer par des conduits), des armes lourdes (dont une pompée sur Aliens), un méchant scientifique (comme dans les Aliens encore) et puis… ah non, c’est tout ! Oui, Xtro 2 est un film qui baigne constamment dans son manque d’originalité et d’ambition.
Oui, on pourra dire que si on le compare clairement à Aliens (ou Alien premier du nom), le métrage comporte quelques éléments différents, comme la capacité du monstre à contaminer ses victimes si elles survivent, mais cela n’amène rien de vraiment palpitant, ni d’original au sein du genre dans lequel il évolue. Bon je critique je critique, mais tout n’est pas à jeter dans ce Xtro 2. Malgré son clair manque d’originalité, on pourra retenir quelques effets gores plutôt réussis, on pourra également dire que son rythme, pourtant ayant ses hauts et ses bas, ne se relâche pas vraiment ce qui permet de survivre à la vision de cette série B (Z ?). Mais si à tout ça, on ajoute des dialogues bien débiles, on aura plus envie d’en rire qu’autre chose. Quelques exemples pour la route :
Un mercenaire dans une cage d’ascenseur : « J’ai la même trouille que lors de mon contrôle fiscal ! »
Un mercenaire à l’héroïne apeurée : « Ne vous en faites pas, entre le monstre et moi, je sais que j’ai de plus jolis cheveux ! »
Si ça, ça ne vaut pas de l’or ! Quelques rires dans un film trop sérieux et pas assez original !
http://www.darksidereviews.com/film-xtro-2-de-harry-bromley-davenport-1990/