Robin des bois des cités

Il y a quelque chose dans Yamakasi qui emprunte aux Goonies, peut-être cette naïve insouciance des risques encourus pour sept frères très attachants et aventuriers. Ou comment réinvestir la mythologie des sept mercenaires déplacée dans l'univers de la banlieue parisienne. Explicitement reliés à Robin des bois, nos samouraïs véhiculent une bonté de chaque instant tout en proposant une réflexion – certes basique et manichéenne, pourtant pertinente – sur le pouvoir, l’argent et la prise de décision. La première heure s’avère excellente, dose parfaitement action, émotion et humour servie par une bonne mise en scène car toujours lisible et fluide, nous garantissant un spectacle qui n’est jamais loin de la chorégraphie artistique. La dernière demi-heure plombe quelque peu le métrage par ses précipitations et ses grossièretés scénaristiques. Mais surtout, Yamakasi sait parfaitement intégrer ses musiques dans son récit sans donner l’impression d’un verni inutile ; chaque composition colle à la scène, transcrit l’adrénaline et les enjeux de l’action. Un film prenant, bien réalisé et, malgré ses maladresses, assez juste.