Goethe in love
Quand Werther croise Charlotte, il en est certain: c'est la seule, l'unique, celle pour laquelle le cœur de ce jeune dandy en visite à Montréal battra à tout rompre durant le reste de sa vie. Mettant...
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le 25 févr. 2025
Quand Werther croise Charlotte, il en est certain: c'est la seule, l'unique, celle pour laquelle le cœur de ce jeune dandy en visite à Montréal battra à tout rompre durant le reste de sa vie. Mettant tout en œuvre pour la courtiser, il remarque vite que la belle n'est pas insensible à ses charmes... avant d'apprendre qu'elle est sur le point d'épouser Albert, un avocat de renom.
Peu refroidi par cet obstacle, Werther choisit de s'immiscer au sein du couple au point de se lier d'amitié avec Albert...
Que faire quand celle que tout désigne comme son âme sœur est déjà en couple avec un rival loin d'être antipathique ? En portant librement à l'écran le premier écrit de Goethe, "Les Souffrances du jeune Werther", ce film de José Lourenço, n'a bien sûr pas la prétention de devenir un équivalent du phénomène littéraire que fût son modèle dans l'Europe du XVIIIème siècle, poussant même certains de ses lecteurs de l'époque à imiter un certain destin funeste qui grandit au sein de ses pages (le roman sera ensuite supplanté dans les mémoires par les autres ouvrages de son auteur), mais simplement d'en tirer une relecture contemporaine sous forme de comédie romantique à la fois légère et pertinente, s'interrogeant sur les voies sans issue dans lesquelles les sentiments amoureux peuvent quelques fois nous entraîner.
Il en résulte un long-métrage auquel le terme "charmant" paraît être le plus adéquat à associer tout au long de sa durée. Sa réalisation, capable tout autant de petits élans visuels audacieux (qui collent follement bien à la désinvolture de son Werther) que de faire ressentir les émotions chahutées de ses protagonistes dans leurs moments les plus fragiles, son rythme entraînant (encore une fois calqué sur la folie douce et le côté passionné de son héros) ou son excellent casting (Douglas Booth y fait figure de grande révélation en parfait Werther, Alison Pill en Charlotte prouve une fois de plus qu'elle est une comédienne beaucoup trop mésestimée, Patrick J. Adams campe un bon rival qui ne se sent pas l'être) nous amènent en effet très souvent ce qualificatif aux bords des lèvres en découvrant cette adaptation amusante, parfois touchante et qui, tout en le baignant (forcément) de clins d'oeil littéraires, a la bonne idée d'exploiter le côté insoluble de son trio amoureux en évitant d'y apporter les clés plus convenues des romcom modernes.
Certes, tout n'y est peut-être pas aussi fort que voulu pour en faire une adaptation contemporaine incontournable d'une œuvre parfois un peu trop oubliée et certains seconds rôles se révèlent moins finement pensés que le reste (le meilleur ami hypocondriaque notamment) mais rien ne parvient jamais vraiment à enlever son entrain contagieux à l'addition de bonnes ondes qui semblent s'être mises à l'œuvre pour composer ce "Young Werther". Oui, un film définitivement charmant.
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le 25 févr. 2025
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