On ne le dira jamais assez, rien de tel qu'un bon gros bis rital avec des zombies dedans pour passer une agréable soirée. Zombie 4 : After Death de Claudio Fragasso n'a évidemment rien à voir avec le film de Romero et se pose comme un nanar de première bourre à regarder impérativement en version française pour vraiment se délecter de sa fascinante et magnifique connerie. Car si niveau film d'horreur on est face à une belle purge en revanche sur le registre de la comédie involontaire et de la parodie par accident on touche encore une fois au sublime. On pourra d'ailleurs noter avec amusement que sur Allociné à la rubrique genre, le film de Claudio Fragasso est gratifié d'un magnifique divers comme si personne n'avait réussit à trancher pour savoir si c'était vraiment un film d'horreur très con ou simplement une comédie trop subtil.

Le film raconte donc... Euh pardon !! Non en fait le film ne raconte strictement rien si ce n'est le périple d'une petite bande de baroudeurs sur une île sur laquelle des années auparavant des scientifiques avaient provoqués la colère d'un sorcier vaudou pour ne pas avoir réussit à guérir sa fille d'un cancer. Le prêtre vaudou susceptible et bedonnant qui adore exhiber sa généreuse poitrine avait donc décider de punir les vivants en ressuscitant les morts.

Zombie 4 est donc un magnifique nanar tourné aux Philippines en parallèle avec Strike Commando 2 histoire de rentabiliser au maximum, décors et matériel. On se retrouve donc avec un joyeux nanar avec ce qu'il faut de morceaux de bravoures, de dialogues stupides, d'acteurs insipides (dont l'acteur de porno gay Jeff Stryker) et de moments grotesques pour permettre de passer un moment de franche rigolade comme bien peu de comédies peuvent se vanter d'en proposer. Les morts vivant tartinés de latex à la pelle sont le plus souvent lents dans la grande tradition du genre mais s'amusent aussi à sauter parfois comme des ninjas sous amphétamines sur leurs victimes, se tapent des sprints et délectation ultime certains se sentent même obliger de ricaner niaisement ou parler ne résistant pas à la truculence de dialogues débités fatalement la bouche de travers comme : " On est tous venu pour te voir Dan " .

Pourtant inutile d'être un mort vivant pour se voir servir des dialogues étincelants et particulièrement gratinés comme le prouve ce type tout juste mordu par un zombie et qui raconte à ses potes éberlués que c'est : "Une saloperie de lépreux qui l'a pris par derrière", ou comment confondre dans la confusion un malade de la lèpre sodomite et un mort vivant. On pourrait citer encore le magnifique "Regarde les tombes sont vides, ils n'ont pas du renouveler leurs concessions". Impossible aussi d'oublier cette longue tirade philosophique sur la peur à lire avec la voix grave bien calée dans les burnes du vieux guerrier torse nu qui en a vu d'autres s'adressant à une jeune fille pour tenter de la rassurer : " - Ouais la peur c'est quelque chose de naturel, tu sais c'est elle qui t'avertit du danger et elle peut même te sauver la vie parfois. - La peur a sa place dans nos vies et elle t'aide à connaître tes limites... Mais j'ai découvert kékechose, quand un homme a peur de mourir rien n'est plus réconfortant pour lui que la présence d'une femme comme toi », une technique de drague qui n'empêchera pas notre dur à cuire philosophe du dimanche de se prendre un magnifique râteau en tentant d'embrasser la fille , encore qu'en voyant la dentition du gars on comprenne les réticences de la donzelle. Même après avoir avalé deux palettes de tic tac menthe forte et s'être fait un bain de bouche avec de l'Antikal pas sûr qu'il aurait eu sa chance le bougre.

On pourrait citer quasiment l'intégralité des dialogues mais ils sont incontestablement bien moins drôle une fois écrit que lorsque qu'ils sont débités avec aplomb d'une voix monocordes par des doubleurs anémiques tous plus mauvais les uns que les autres donnant parfois la sensation d'être dans une parodie de doublages et dialogues d'un film de boules. En même temps il faut rendre justice à la cohérence de l'ensemble car les doubleurs sont parfaitement raccord avec les acteurs et actrices du films qui en font des caisses sur le registre mauvais actor's studio avec l'expression forcée du moindre sentiment. Du coup la traditionnel scène du type en train de mourir et demandant à son pote de ne pas le laisser devenir un mort vivant devient un moment de comédie absolument hilarant. Et des moments de franche et sincère rigolade le film en compte par paquets de dix, entre le type qui se tient le ventre lorsqu'on lui tire dans la jambe, le baroudeur à moustache avec son bandeau dans les cheveux pour maintenir sa calvitie en place, les décors naturels éclairés aux néons fluorescent comme dans une boîte de nuit, le type qui pète un câble et s'en va en hurlant castagner les zombies dans un pugilat de cour d'école, les murs en balsa pour que les morts vivants puissent les traverser, les bruitages excessifs et la grimace magnifique de certains personnages au moment de mourir sans la moindre dignité. On sauvera toute fois la bande originale signé Al Festa, certes ultra répétitive mais plutôt accrocheuse et deux trois débordements gore qui sentent le latex par kilo et le sirop qui colle.

Cerise sur le gâteau et pour ceux qui ne seraient pas encore totalement rassasier le DVD de Zombie 4 édité par Neo Publishing comporte le making-of le moins intéressant de toute l'histoire du cinéma puisque l'on y voit pendant 50 minutes filmées au caméscope et quasiment sans coupure le tournage d'une seule et unique scène du film avec techniciens hilares et comédiens qui s'emmerdent.

Zombie 4 est donc une petite merveille à ranger pas trop loin du Virus Cannibale de Bruno Mattéi, en tout cas en ses temps de comédies de moins en moins drôle le film de Claudio Fragasso fait figure d'une belle bouffée d'oxygène. Objectivement ça fait très longtemps que je ne m'étais pas autant marrer devant un film. Zombie 4  c'est finalement presque plus drôle que Bienvenue à Zombieland et Shaun of the dead réunis, sauf que là c'est pas vraiment fait exprès.


Ma Note Nanar : 07/10

freddyK
2
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Blog à Part, Collection Part 2 : Films en DVD et 2024 : Films vus et/ou revus

Créée

le 17 juil. 2024

Critique lue 15 fois

4 j'aime

Freddy K

Écrit par

Critique lue 15 fois

4

D'autres avis sur Zombie 4 : After Death

Zombie 4 : After Death
freddyK
2

Down Of Ze Dead

On ne le dira jamais assez, rien de tel qu'un bon gros bis rital avec des zombies dedans pour passer une agréable soirée. Zombie 4 : After Death de Claudio Fragasso n'a évidemment rien à voir avec le...

le 17 juil. 2024

4 j'aime

Zombie 4 : After Death
Darevenin
7

Vaudoudou & ses Zombies thugs contre les Mercenaires beaufs

Encore un film qui pourrait être approuvé par Nanarland surtout au début, tellement ridicule que s'en est bon. Mais bien qu'ayant des maquillages plutôt réussis, le gore n'est pas vraiment au...

le 28 oct. 2018

2 j'aime

Zombie 4 : After Death
Terreur-Rampante
7

"You know Macumba? Voodoo."

Plaisir coupable ! J'adore ce film qui mérite une reconnaissance au moins équivalente à celle de Zombi 3 coécrit cette fois par Claudio Fragasso. Les passages gores sont excellents et le rythme ne...

le 22 janv. 2022

1 j'aime

Du même critique

Orelsan : Montre jamais ça à personne
freddyK
8

La Folie des Glandeurs

Depuis longtemps, comme un pari un peu fou sur un avenir improbable et incertain , Clément filme de manière compulsive et admirative son frère Aurélien et ses potes. Au tout début du commencement,...

le 16 oct. 2021

76 j'aime

5

La Flamme
freddyK
4

Le Bachelourd

Nouvelle série création pseudo-originale de Canal + alors qu'elle est l'adaptation (remake) de la série américaine Burning Love, La Flamme a donc déboulé sur nos petits écrans boosté par une campagne...

le 28 oct. 2020

54 j'aime

5

La Meilleure version de moi-même
freddyK
7

Le Rire Malade

J'attendais énormément de La Meilleure Version de Moi-Même première série écrite, réalisée et interprétée par Blanche Gardin. Une attente d'autant plus forte que la comédienne semblait vouloir se...

le 6 déc. 2021

44 j'aime

4