Le film se plante quasiment sur tout les points malgré de bonnes intentions
Sur le papier, Zombie Killers : Elephant’s Graveyard tente quelque peu de s’éloigner des standards habituels des films de zombies. Car les zombies, il faut bien avouer, depuis le retour du genre au début des années 2000 avec L’Armée des Morts et 28 Jours Plus Tard (même si ce sont des infectés), on en bouffe à tous les râteliers, que ce soit avec des films de cinéma, des direct to DVD, des jeux vidéos, des séries, des livres, des séries… On frise l’overdose depuis des années. Le film qui nous intéresse essaye de changer quelque peu la donne, et sur le papier, le contexte de base fait énormément penser à The Colony. Oui, ce petit film de science fiction qui ne paye pas de mine mais qui s’avère finalement fort divertissant. Des survivants qui vivent dans une petite ville, en communauté, se protègent, et surtout, en cas de contamination, proposent un choix, celui entre quitter la communauté ou mourir. Dès le début, lorsqu’une grand-mère s’avère contaminée et qu’on lui propose le choix, cela renvoi directement au film cité plus haut. Le métrage tente donc d’être un film de zombie différent, et cela s’en ressent également par le fait que le réalisateur, également coscénariste, veut apporter beaucoup plus d’importance aux humains qu’aux zombies.
Dans un premier temps, c’est la communauté et ses habitants qui comptent. Malheureusement, pour quelques bonnes idées effleurées, comme l’emprise et les méthodes du docteur de la communauté (Brian Anthony Wilson, vu dans la série The Wire), le fait qu’il n’y ai plus d’électricité, ou l’aspect religieux, l’ensemble tombe à plat. Les personnages manquent souvent d’envergure, les acteurs ne marquent pas et ne semblent pas toujours concernés, alors que quelques noms bien connus sont au casting, comme Dee Wallace (Cujo, Hurlements, Critters) ou dans une moindre mesure, Mischa Barton (la gamine du Sixième Sens, ou encore le remake américain de Apartment 1303 et la série Newport Beach) et Billy Zane (Retour vers le Futur 1 et 2, la série Twin Peaks). C’est finalement Billy Zane qui s’en sortira le mieux sans marquer les esprits. Pour un film se basant avant tout sur les survivants et leur communauté, c’est un beau gâchis, surtout quand on voit que ceux protégeant la ville s’entrainent en faisant des parties de paint-ball, véridique. Mais qu’en est-il des zombies ? Car oui, le titre du film commence par zombies !
Au départ, ils se font plutôt discrets, apparaissant par petit nombre de temps en temps, pour montrer que les beaux gosses qui enlèvent leur t-shirt savent faire des headshot de loin, et puis c’est tout pendant 40 minutes. L’avantage de ces scènes est que les zombies sont peu nombreux, montrés d’assez loin et que les effets spéciaux de maquillage s’en sortent plutôt bien. Puis le film avance et veut se faire plus ambitieux et en mettre plein la vue, et là, c’est la catastrophe. Dès le moment où le métrage nous sort des cerfs zombies (oui, après Zombeavers et les castors, voilà les cerfs) tout en CGI qui courent, le film s’autodétruit, échouant ainsi à tous les niveaux, autant humain puisqu’il semblait s’y attacher tant, puis au niveau des zombies. Pire, le film continuera sur cette lancée, en nous offrant une blonde peu crédible avec un fusil à pompe, attaquée par des poissons zombies, en CGI encore une fois. Ne parlons même pas de ces plans où les zombies apparaissent par milliers à l’écran, tout en numérique, avec des animations dégueulasse et quelques explosions de loin semblant provenir d’une cinématique de la première Playstation.
Et au final, c’est dommage ! Car le métrage tente vraiment la plupart du temps de faire quelque chose de différent, et quelques scènes s’en sortent plutôt bien, notamment lorsque le docteur force certains personnages à quitter la communauté, avant de leur tirer une balle dans la tête froidement. Une certaine ambiance se dégage alors de ces scènes, à moins que, attendez, on me chuchote à l’oreille qu’il s’agît en fait du compositeur qui lui aurait fait du très bon boulot sur les morceaux d’ambiance (avant de s’emballer un peu sur l’action). Lui au moins, il y a cru jusqu’au bout, c’est déjà pas mal. Les quelques bonnes intentions du film ne le sauvent pas de la médiocrité dans laquelle il s’enfonce à chaque instant.