Critique de Zombie Wars par DrAlex
Ce film est un calvaire. Et la fin n'est pas une délivrance, c'est un coup de grâce.
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le 27 août 2010
4 j'aime
Zombie wars est un film assez exceptionnel car à lui seul il permet de totalement chambouler notre échelle de valeurs et de réévaluer à la hausse une grosse majorité de films que l'on pensait pourtant complètement irrécupérables. Le film de David A Prior est un navet de première bourre tellement mal foutu qu'à coté Resident Evil ressemblerait presque à La nuit des morts vivants de Romero. Effectivement ce petit DTV respire bon la série Z complètement fauché et le navet faisandé mais le film pourrait devenir un spectacle dantesque et hilarant pourvu qu'on se trouve trois potes, quelques bibines et trois pizzas afin de regarder le film avec une bande d'amis cyniques et rigolards.
Zombie wars raconte donc l'histoire d'une guerre de plus d'un demi siècle qui oppose les vivants et les morts revenus à la vie qui ont envahis la terre pour une raison des plus mystérieuse. On suit donc une petite troupe de militaires organisés en milice qui décident de prendre d'assaut une ferme dans laquelle les zombies cultiveraient des humains comme du vulgaire bétail. 50 ans de guerre, un monde aux allures apocalyptique et des survivants résistant les armes aux poings à des hordes de zombies voilà en gros ce que l'on pouvait attendre d'un pitch aussi alléchant que celui de Zombie wars. C'était oublier qu'on nage ici dans le Z le plus complet, alors l'univers se limite ici à une forêt, les soldats à une bande de troufions sortant directement de La septième compagnie et les zombies à une meute de figurants tartinés à la va vite au plâtre encore que objectivement il faut reconnaître que certains sont plutôt réussis. L'histoire se vautre dans les incohérences et les approximations et bien heureux celui qui comprendra vraiment pourquoi les zombies capturent des humains car entre les bouffer, les faire se reproduire et les faire travailler comme des esclaves au jardin pour cultiver des carottes bio la gamme d'activité est vraiment assez large. Je ne parlerais même pas de ses humains qui font du troc avec les zombies en leur fournissant des conserves de haricots et du savon (??) en échange de leur tranquillité tellement cette sous intrigue est ridicule.
Le film est juste bourré de séquences absolument hilarantes servies par des acteurs lamentables et des dialogues parfois surréalistes de bêtise, car comment ne pas pouffer de rire devant cette jeune blonde élevé comme un animal et qui apprends à parler en répétant nourriture le regard vide avant d'apprendre d'autres mots essentiels à la survie comme cheveux et bisous. En même temps vu le niveau de crédibilité de l'actrice on est finalement soulagé qu'elle n'est que cinq mots à dire durant tout le film. Niveau effets spéciaux le film se limite à trois effets gores qui sont l'impact de balle en pleine tête, la décapitation numérique à peine finalisée et des zombies éventrant un type au sol pour lui fouiller les tripes, des effets que David A Prior utilise et filme toujours de la même manière au point qu'on a parfois la sensation qu'il recycle ad vitam les mêmes plans durant son film. Il me semble même avoir vu deux fois le même zombie se faire tuer d'une balle en pleine tête mais bon les zombies se ressemblent beaucoup et je ne vais pas me refaire tout le film pour vérifier. Inutile de préciser que c'est filmé de façon totalement paresseuse et bourré d'effets de mise en scène hilarant comme lorsque la chef de cette bande de militaires attrape au vol un flingue qui lui est lancé hors cadre avec un bruitage de cartoon du genre Zipppppp badaboum!! D'ailleurs David A Prior doit beaucoup aimer les bruitages car 90% des effets de montages et de transitions type Windows movie maker pour les nuls sont accompagné d'un violent boucan ressemblant à une porte de garage métallique qui se ferme, ce qui a au moins le mérite de réveiller le spectateur sombrant devant l'ennuie abyssal du film.
On mesure souvent la qualité d'un bon navet au nombre de scènes que l'on a envie de raconter le sourire au coin des lèvres et franchement avec Zombie wars on est pas très loin d'avoir envie de raconter tout le film, du prologue avec la voix off calamiteuse et monocorde sur fond de zoom avant vers la terre en image de synthèse jusqu'à la fin du film. Même le générique de début prête à sourire avec cette succession de plan de zombies hilarants sur fond de métal du pauvre dans lequel on sent que David A Prior utilise toute les fonctions effets spéciaux visuelles de sont logiciel de montage (Déformation,polarisation,effets de miroir etc..). Ensuite c'est du n'importe quoi constant , bourré de réplique foireuse du genre « allez bonne nuit macchabée » ou « Tu baisses les bras » après avoir arraché un bras en plastique d'un zombie, d'inepties et de moments surréaliste défiant la logique et le bon sens. On suit donc avec un plaisir coupable ses deux frangins militaires au charisme d'huître faisandé tout en marcel et en cool attitude qui cassent du zombie et sauvent des donzelles écervelées des estomacs anthropophages de zombies organisés en communauté agraire. Les jeunes filles élevées depuis leur enfance comme du bétail ne parlent pas mais elles restent sexy sans doute car elles le valent bien, certaines ayant même eu le temps d'aller se faire tatouer. Le film est accompagné durant toute sa durée d'une voix off qui le plus souvent ne fait que raconter ce qui se passe à l'écran et sur-expliquer les faits mais qui donne au film de David A Prior un petit coté Terminator du pauvre des plus réjouissant en décrivant la lutte des derniers survivants organisés en milices de résistants contre l'apocalypse zombie.
Comment ensuite ne pas oublier cette séquence poignante durant laquelle les deux frères évoquent papa et maman sur un fond de mélodie au piano à peine digne de Richard Clayderman et racontent comment leur bon vieux père leur vantait en nettoyant son pistolet au coin du feu le monde d'avant les zombies dans lequel dans une vision très Bisounours du passé toute l'humanité vivait heureuse et en harmonie dans une grande communauté. Mais voilà pas le temps pour le sentimentalisme et une nuit le camp des soldats est attaqué par les zombies, il faut dire que 50 ans de guerre n'auront pas suffit a notre troupe d'élite pour comprendre qu'il faut un minimum fortifier ou plus simplement instaurer des tours de garde autour de leur base qui ressemble pour le coup à un campement de joyeux scouts innocents. Et là énorme coup du sort et tension dramatique insoutenable car un des deux frangins et sa blonde ingénue à trois mots de vocabulaires se retrouvent prisonniers des zombies. Ils les conduisent alors dans leur petite ferme afin de les nourrir avec des carottes crus et bio pour les engraisser doucement mais sûrement (après tout ils ont l'éternité devant eux) et les enfermer par couples dans l'espoir de les voir forniquer et faire des petits. Des zombies particulièrement intelligents donc (du moins par rapport au niveau des humains du film) qui communiquent entre eux et qui vont se révéler assez susceptible comme le prouve le sort peu enviable d'un humain qui après avoir traiter le chef zomblard de sale face de cul terminera bouffer sur place (Faut pas faire chier un zombie surtout quand il est chef d'exploitation agricole).
Heureusement notre soldat va vite élaborer un plan des plus audacieux pour s'évader, il va griffonner sur un bout de papier un plan ressemblant dessin d'un gosse de trois ans avec trois arbre et un chemin, le glisser dans la poche d'un mort vivant et espérer qu'après avoir été tué par les soldats de son groupe ce même zombie se fera faire les poches par les résistants qui pourront alors le retrouver. Pff! Pas con le type, dommage que deux scène plus tard on se rende compte qu'il arrive à rentrer et sortir de sa cellule comme dans un moulin et à se balader librement dans le camp ce qui a priori pourrait lui permettre de se barrer à tout instant. Mais voilà notre blaireau préfère attendre sagement que son frère trouve finalement le message comme c'était écrit dans le scénario, en attendant notre héros toujours en alerte va comprendre qu'un truc ne tourne pas rond lorsqu'un zombie lui donne un savon pour qu'il prenne sa douche. De son coté son frère découvre lui aussi un bien étrange manège lorsqu'il intercepte une bande de zombie transportant des valises remplis de boîtes de conserves qui après examen contiennent des haricots et des patates, et diablement bonne en plus. Mais quel complot se trame derrière tout ceci, nos troufions découvre alors le plan signé D dans la poche d'un zombie re-mort et comprennent que c'est une indication pour retrouver David qui depuis toujours ne sait écrire qu'une seule lettre de son prénom. Aussitôt l'assaut de la ferme est décidé afin de lever le voile sur ce rocambolesque marché noir... Juste le temps d'une idylle naissante entre le frère toujours libre et sa chef de troupe puis viens alors le temps de l'assaut final, de la libération des prisonniers avec cette séquence totalement surréaliste ou on demande à un détenu si il a envie de vivre et qu'il réfléchit crispé comme si on venait lui demander son avis la mécanique des fluide avant de répondre en grimaçant « Ahh ouaisss je, je veux vivre « .
L'affrontement final sera complètement homérique et bourré de réplique cinglante et pleine de poésie du type « Va te faire... t'as pas les couilles pour te battre espèce de trou du cul » et autre « M'approches pas espèce de sale bouffeur de tartare pourri ».Puis on assistera à une séquence totalement surréaliste d'un type repeignant sa maison en rouge tout en réglant son Œdipe devant ses parents zombifiés. Puis viendra enfin le temps de la révélation foireuse expliquant cet immonde trafic de savonnettes et de boîtes de conserves de très bonne qualité.
Je ne raconterais pas la toute fin du film pour ne pas venir spoiler un tel chef d'œuvre dont la moindre petite minute réserve des surprises ubuesques. Il est certain que pour l'instant à 16 euros le DVD la partie de rigolade reste amer mais dès que le film aura envahit les bacs à soldes et les étalages des revendeurs d'occasion je crois que je me ferais ce petit plaisir coupable de poser le DVD sur une de mes étagère entre un Carpenter et un Romero.
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Créée
le 16 janv. 2020
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