Désespoir mécanique
Dans un futur proche, David Carmichael, un ex-flic devenu détective privé, est chargé de retrouver Melissa Veidt, la fille du dirigeant d'une société ayant fait fortune dans la fabrication...
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le 13 sept. 2021
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Dans un futur proche, David Carmichael, un ex-flic devenu détective privé, est chargé de retrouver Melissa Veidt, la fille du dirigeant d'une société ayant fait fortune dans la fabrication d'androïdes. David est envoyé dans la Zone 414, un lieu unique sur Terre où de riches clients peuvent assouvir leurs fantasmes en interagissant avec les créatures robotiques de l'entreprise. Pour l'aider dans son enquête, il fait la connaissance de Jane, un androïde menacé et assailli d'émotions humaines, qui l'introduit dans les bas-fonds peu reluisants de la Zone 414...
Énième Petit Poucet de SF s'aventurant dans l'ombre de l'ogre "Blade Runner", ce premier long-métrage d'Andrew Baird est typiquement le genre de projet dont on se questionne sur la pertinence tant il est dans une forme de redite permanente des thèmes les plus éculés de cette approche une fois plus néo-noire du genre. "Zone 414" est en effet dans une posture de mimétisme assez sidérante des codes du film de Ridley Scott, que ce soit au travers d'une esthétique forcément bien moins impressionnante compte tenu des limites de son budget, de ses personnages s'inscrivant dans des standards qui n'ont plus grand chose d'inédit à offrir ou d'interrogations pessimistes sur la nature humaine qui tournent dangereusement en rond.
Et pourtant, en tant que telle, la proposition d'Andrew Baird tient la route : la noirceur de son univers est malgré tout crédible, les défaillances de ses protagonistes qui se construisent perpétuellement dans l'ombre de celles d'autrui jusque dans la résolution de l'enquête aboutissent sur une intrigue cohérente (même si cette redondance d'écriture, l'ambiance dépressive et la lenteur de l'ensemble peuvent finir par lasser), les acteurs s'en sortent bien (surtout Matilda Lutz, excellente en androïde gagné par une soudaine fragilité), les thématiques SF ont bien sûr du sens pour montrer que la vraie humanité n'est plus forcément du côté des Hommes dans un monde où les androïdes sont devenues les exutoires jetables de leurs souffrances ou déviances... "Zone 414" n'est pas un si mauvais film dans le fond, il ne fait juste que régurgiter des choses que l'on connaît déjà dans une variante beaucoup plus oubliable que les modèles du genre qui les ont imposées.
À l'instar de la comparaison d'un personnage, "Zone 414" fait office d'un David ayant la prétention de s'attaquer aux Goliath de sa catégorie SF alors qu'il semble avoir oublié sa fronde remplie d'originalité à la maison. Autant dire que le combat est perdu d'avance...
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le 13 sept. 2021
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