Zoom est une comédie-fantaisiste-sexuel assez médiocre qui mélange des cultures cinématographiques disparates. On a ici le Canada et le Brésil. On se dit que le scenario a été écrit par un auteur sous l'emprise de la cocaïne tant ça part dans tous les sens. "Zoom" entrelace trois histoires de auteur-personnages qui sont possible individuellement mais impossible au global un peu a la manière d'un escalier circulaire sans fin. Je l'ai telecharge pour ma fille qui aime les BD sans vraiment connaître l'histoire et en voyant que des bonnes critiques sur SC (j'allucine) !
J'écris cette critique uniquement pour vous eviter de perdre votre temps et/ou argent, en espérant que ça n'aura pas l'effet inverse.
Le premier récit du film s'ouvre sur Emma qui fait l'amour dans une usine qui fabrique des poupées sexuelles grandeur nature. Elle maquille ces poupées mais durant ses loisirs elle dessine et conçoit des BD. Son héroïne a des gros seins comme ces poupées ce qui lui entraîne un complexe d'autant que son copain la blesse en évoquant lourdement ses petits seins. Alors elle utilise ses économies pour la chirurgie plastique et émerge avec deux énormes seins. Le seul problème est, quand elle marche dans la rue, les hommes ne regardent rien d'autre. Affolée, elle veut faire défaire les dégâts, mais cela lui coûtera autant d'argent que pour la chirurgie qu'elle n'a plus aujourd'hui, ce qui l'amènera dans un stratagème impliquant des drogues volées, transportées dans la tête d'une poupée sexuelle.
Le deuxième conte concerne Michelle, natif du Brésil qui travaille au Canada en tant que modèle mais avec des aspirations d'être romancière. Son petit ami, dédaigne ses ambitions littéraires et dit que tout homme qui exprime de l'intérêt pour son roman essaye en fait de la baiser. Cela provoque une crise entre le couple quand un éditeur rencontré a une réaction très positive aux chapitres qu'elle lui a montrés. Elle part au Brésil à la recherche d'un air créatif. Mais d'autres complications se présentent à elle.
Dans la troisième histoire, un jeune auteur de renom nommé Edward (Gael Garcia Bernal) tente de terminer son premier film pour un grand studio. Quand il livre un premier essai un peu trop bizarre et "artistique" il a des ennuis. Et c'est doublé par le fait qu'il n'est pas capable de satisfaire sexuellement le chef de studio féminin. Tout ce qui en résulte est un ordre de tourner une scène d'action avec hélicoptère au ... Brésil. Cette dernière histoire est celle qui est animée (c'est-à-dire qu'elle a été prise en utilisant de vrais acteurs, mais ensuite convertie en animation).
Ce dessin animé est une création d'Emma (1). Emma elle-même est aussi une création de Michelle (2).
Ce genre de circularité narrative est impossible et débile mais ce qui fatigue le plus, ce qui donne l'overdose d"originalité artificielle c'est que tourne tout autour du sexe : les seins de Emma (1), les aventures sexuelles hétéro ou lesbienne d'une mannequin (2) qui se rêve écrivaine ou de la taille du pénis d'un jeune realisateur (3) sans talent qui compense avec ses compétences sexuels sur sa productrice.
Il y a des éléments qui nous laissent penser que c'est une sorte d'auto-critique, de réflexivité que l'auteur realisateur du film est aussi un zéro que celui de son histoire (3) ou de la mannequin "auteur".
Pour finir qq critiques de la presse
Libération:
Rien ne tient dans ce gloubi-boulga métanarratif évoquant les débuts de Charlie Kaufman ("Dans la peau de John Malkovich") et ponctué de sentences balancées sans ménagement d’un air entendu : par exemple, l’élégant «l’univers n’aime pas quand tu l’encules».
Le Monde:
pudding panaméricain
Cette espèce d’escalier d’Escher cinématographique voudrait bien donner le vertige. Il ne fait que provoquer un tournis désagréable tant les enjeux de la partie sont négligeables. Le scénario (du metteur en scène Pedro Morelli et de Matt Hansen) insiste sur la vanité des personnages (Emma veut de plus gros seins, le sexe d’Edward change de taille au gré des humeurs de la dessinatrice, Michelle voudrait qu’on l’aime pour autre chose que son corps) tout en exposant sa propre vacuité.