Jamais je n'ai attribué une note aussi haute pour un film d’animation. Jamais je n'ai ressenti pendant les 20 premières minutes de visionnage que cette production allait être un énorme coup de cœur pour moi. Zootopie est une première dans l’histoire des films d’animation mettant en contexte des animaux dans leur propre environnement. D’habitude, le scénario d’un film d’animation du même genre que Zootopie est basé sur l’évolution d’un animal ou d’un groupe d’animaux cohabitant et évoluant dans un environnement peuplé d’humains. Là, on casse cette formule dans le but de créer un univers où chaque personnage est un animal complètement intégré dans une ville faite pour accueillir toutes sortes d’espèces animalières. La base scénaristique est absolument révolutionnaire, surtout qu’elle respecte très bien la hiérarchie imaginaire des animaux dans un vaste environnement comme Zootopie.
On peut voir le roi des animaux à la tête de la plus haute place administrative d’une ville, des loups exerçant le métier de garde de sécurité ou des lapins se contentant d’un travail anodin dans l’agriculture. C’est qui est encore plus intéressant, ce que les scénaristes ont fait preuve d’un certain sens d’imagination absolument fabuleux pour exploiter des thèmes bateau de la vie quotidienne comme la discrimination ou les préjugés. Les petits ou offensifs animaux exercent des métiers dépourvus de toute exigence alors que les métiers dominants comme le policier sont plus pris par des grands prédateurs tels que les rhinocéros ou les éléphants. J’adhère beaucoup à cette image, il y a rien de mieux pour représenter un thème aussi rude que la discrimination avec autant d’ingéniosité et d’amusement.
Et dans le lot, qu’est qu’on trouve et qui est bien le contraire des mots que je viens d’employer, Judy, une lapine rêveuse et téméraire s'incrustant dans la police, parmi les gros monstres de la police. Il faut dire que dès le début, le film définit l’insertion d’une lapine dans les services de la police comme une redoutable difficulté à surmonter. Et cela ne s’arrête pas à là, rentrer dans la police est une chose, se faire respecter en est une autre. C’est ainsi que je me suis vivement et rapidement pris dans le contexte, une sensation que je ressens très rarement devant un film d’animation. Étant fan des comédies policières et des buddy-movies, la réalisation avait tout pour me plaire puisqu’on respecte scrupuleusement le format de ce genre de film. C’est parfaitement bien rythmé, la mise en scène est particulièrement très fluide et l’atmosphère dégageant de ce film est très enchanteur.
On peut compter beaucoup de références de films cultes dans cette réalisation, voire même des scènes magiquement inoubliables mais celle qui m’a le plus surpris, c’est cette incroyable et hilarante scène dans la préfecture, avec des paresseux d’une lenteur à faire énerver n’importe qui à tous les coups. Un moment tout simplement fascinant, un peu caricatural mais très démonstratif, dévoilant une véritable image de la lenteur catastrophique des services de administration. J’approuve totalement l’association d’une lapine avec l’escroc renard Nick, le duo est conçu pour construire un scénario respectueux et digne de ceux des buddy-movies. Sans omettre l’idée effrayante que des prédateurs peuvent redevenir sauvages, dans une mégalopole où la bouffe se balade dans toutes les rues. Ça génère une tension ingérable, comme celle qui se déroule lors d’une période d’une catastrophe naturelle.
Beaucoup d’idées sont bien exploitées et bien inclus dans l'histoire, ainsi qu’une haute qualité d’animation des protagonistes et d’un design des décors très bien fourni. Si cette production devient culte dans les prochaines années, cela ne sera pas étonnant pour moi puisque c’est une combinaison adéquate de thèmes à grande réflexion et on passe par toutes les émotions. Et que dire de cette magnifique bande son Try Everything composée par la brillante chanteuse Shakira, elle a tout pour mettre la pêche et de nous faire plonger direct dans cette production d'un mérite visuel indiscutable. Une pure merveille des films d’animation. 9/10
- Je vous ai défendu et vous m’avez menti. Sale menteur !
- Ça s’appelle une arnaque, trésor.