Zotz !, comédie fantastique mettant en scène un personnage principal dont semble s’être inspiré Steven Spielberg pour Indiana Jones – puisqu’il s’appelle Jonathan Jones et qu’il est…professeur ! –, aurait certainement était savoureux si on l’avait réduit à un format de court-métrage, ou s’il avait bénéficié d’un scénario davantage développé. Car à partir d’un postulat fort drôle, William Castle tire une œuvre longuette qui, du fait même de ces digressions, voit son potentiel comique atténué. Les séquences dans la base militaire n’en finissent pas et tombent comme un cheveu sur la soupe, sans réelle incidence quant au récit mené ; de même, les discussions au sein de la bonne société traînent en longueur alors que l’ensorcellement du professeur à table fait accéder le film à des zones de cinéma indéfinies, tout à la fois burlesques et bizarres, précieuses en somme. L’idée centrale d’une amulette comme réservoir de fictions laissait pourtant le champ libre à la créativité de l’auteur… Tom Poston est parfait dans son rôle, constamment spectateur des situations loufoques qu’il vit : il bouquine en faisant du vélo avec un porte-livre à la place du panier, chasse les souris en criant « Zotz ! » sans disposer de l’amulette, tombe au ralenti du haut d’un immeuble. Le professeur subit ainsi un gonflement progressif des situations qui mutent en quiproquos improbables.
Castle n’atteint pourtant jamais la fougue et l’énergie espiègle d’un Joe Dante, élève qui surpassa le (petit) maître en n’ayant de cesse de lui rendre hommage dans ses films, de Matinee (1993) à Small Soldiers (1998) – avec ce travelling sur l’enfant cycliste rentrant chez lui qui reprend la séquence de vélo présente au début dudit Zotz !.