Il est temps de rétablir une vérité restée trop longtemps dissimulée, et je m'en fais, avec toute l'humilité qui me caractérise, l'embassadeur. Cette vérité pourrait se résumer en une seule et unique phrase : Mario est un pleutre connard, agissant sous les ordres d'une Peach machiavélique, qui tous deux vous ont tous bien dupé.


Car oui, si on en croit la version officielle, celle que vous avez tous avalé sans pousser l'investigation plus loin que cela, satisfaits de réponses "évidentes" apportées sur un plateau d'argent, l'Histoire s'est déroulée ainsi : le grand méchant singe Donkey Kong kidnappe un jour -SANS AUCUNE RAISON- une femme prénommée Pauline, qu'un chevalier servant au grand cœur s'appelant Jumpman s'empressa illico presto de "délivrer". En représailles, et avec l'aval de l'Humanité toute entière qui a trouvé en lui son héros des temps modernes, Mario (qui utilise désormais son vrai nom) se lance dans un safari pour le petnapper, afin de l'enfermer dans un zoo et lui prouver ainsi la supériorité de l'Homme sur le singe. Bien que son plan soit un semi-échec, puisque la progéniture de Donkey parvint finalement à libérer son ignoble paternel, Mario resta adulé de tous et Donkey partit finir ses jours dans la jungle, tombant peu à peu plus ou moins dans l'oubli…


Mais moi, je vous le dis, on vous MENT, on vous SPOLIE. Ce qu'on ne vous dit pas, et que je vais vous révéler de par les conclusions de mon enquête APPRONFONDIE, c'est que l'épisode du petnapping s'est déroulé AVANT celui du "kidnapping". Oui, avec des «», car ça n'en est pas vraiment un. Sachez pour commencer que Donkey est donc le good guy de l'Histoire, Mario le bad guy, et Peach l'ignoble manipulatrice derrière tous ces évènements. Car oui, toutes les femmes sont despotiques et manipulatrices. Je suis d'ailleurs sur le point de le prouver, au terme d'une autre enquête APPROFONDIE… Mais là, on s'éloigne du sujet…


Mario donc, est l'un de ces enfoirés que l'on appelle traditionnellement un braconnier. Il déteste la nature en générale, et les animaux en particulier (principalement les tortues). Mais pas leurs têtes, dont il adore orner le salon de sa "bien-aimée" (nous y reviendrons). Il réussit ainsi à capturer Donkey Kong, le roi de la jungle, donc par extension un bien beau trophée. Je ne vous révèlerais pas les moyens fourbes utilisés tellement ils sont horribles, sachez juste que cela comprend un piège et un régime de bananes. Il avait le même plan pour Junior (on ne sépare pas les membres d'une même famille), mais celui-ci, s'il n'a pas la force de son papounet, est diablement plus intelligent que lui. Les pièges n'ont donc pas fonctionné sur lui, même ceux incluant ces abominables fruits longilignes jaunâtres, et Junior sauva HÉROÏQUEMENT son géniteur, puis tous deux regagnèrent fièrement la jungle, laissant Mario seul avec ses yeux pour pleurer…


L'Histoire aurait pu s'arrêter là. Mais entra en scène la perfidie incarnée : l'adorable princesse Peach. Comme dans un Disney, elle nous est présentée comme une altesse aimante, proche du peuple (sa relation avec Mario) et toujours souriante, souhaitant la fin des guerres et résoudre le problème de la faim dans le monde. Et qui ADORE les animaux. Une miss France, quoi. La triste vérité est tout autre. Peach est la maîtresse de Mario. Non, pas dans ce sens, petits gallopins, dans le sens où Mario est son homme-à-tout-faire/esclave.


De peur que la mésaventure de son plus servant que chevalier ne fasse du tort à son image publique, elle fomente un coup diaboliquement tordu : elle se présente au gentil Donkey comme la fiancée de Mario (en prenant Pauline comme nom d'emprunt), et l'invite en ville, prétextant une réconciliation entre les Hommes et les singes. Donkey, étant un peu con, mais profondément pacifiste, accepte volontiers l'invitation. Le rendez-vous pris au sommet d'un immeuble sentait le traquenard à des kilomètres, mais je vous l'ai dit, Donkey est un peu con. Et serviable en plus, puisqu'il la porte avec toute la gentillesse qui le caractérise jusqu'au sommet, preuve de plus s'il en fallait encore que ces êtres dépourvus de chromosome Y sont capables de toutes les bassesses.


Le piège était planifié ainsi : Donkey et Peach/Pauline rejouaient la fameuse scène de l'Empire State Building du film King Kong, avec Donkey dans le rôle du tortionnaire et Peach dans le rôle de la victime (jouant à fond la comédie avec ses "HELP !!" incessants). Victime qui avait pris soin de convoquer anonymement les paparazzi à une heure bien précise pour couvrir la prise d'otage, et préparé avec parcimonie l'intervention "chevaleresque" de Mario… Abasourdi par cette trahison, Donkey se mit à paniquer et à lancer tout ce qui lui passait sous les pattes -principalement des tonneaux- mais Mario, envoûté par l'amour qu'il portait à sa maîtresse, les esquiva tous pour finalement arriver au contact de sa belle. Dans le capharnaüm ambiant, Donkey parvint quand même à s'enfuir et retourner dans sa jungle natale…


Comment ça, j'ai tout inventé ? Mais j'ai des preuves ! En voici une parmi tant d'autres : dans Donkey Kong Jr., Donkey est enchaîné, preuve qu'il est captif. Dans Donkey Kong au contraire, Pauline est parfaitement libre de ses actes, preuve qu'elle joue la comédie (comme toutes les femmes). Comment ? Donkey Kong Jr. est sorti après Donkey Kong ? Mais voyons, ça ne prouve rien, ça ! J'invoque ce que j'appellerais la "jurisprudence Star Wars" : la prélogie est sortie 20 ans APRÈS la trilogie originale, mais se passe pourtant 20 ans AVANT… Sauf que dans le cas présent, on nous l'a monté à l'envers pour faire passer Mario et Peach pour les gentils. Mais, tenez-le vous pour dit, Donkey est la victime de l'Histoire, Mario une crevure doublé d'un lâche, et Peach est une femme… Cela devait être dit.


Et le jeu dans tout ça ? Il s'en sort plutôt pas mal, sa principale qualité étant qu'il évite d'être une copie conforme de son prédécesseur, ce qui était l'apanage de nombreuses suites à l'époque.


Là où Donkey Kong se jouait surtout sur les réflexes, Donkey Kong Jr. demande de réfléchir un minimum sur la manière de procéder, les obstacles n'étant plus de "simples tonneaux" à esquiver, mais tout un bestiaire au comportement propre et patterns à assimiler, et quelques embûches un minimum élaborées (comme les plateformes mouvantes par exemple). On a aussi une très bonne idée de gameplay avec le principe des serrures à ouvrir, qui sera largement repris dans les jeux d'aventure futurs tels que les Zelda…


S'il n'est pas aussi beau que peut l'être un Tarzan, Donkey Kong Jr. reste tout de même très bien réalisé, avec une utilisation assez judicieuse de la palette de couleurs de la ColecoVision, et une certaine minutie du détail. C'est surtout le level design qui est bien foutu pour un jeu de cette époque, avec notamment une hit box très bien gérée, contrairement au jeu précité…


S'il y a en revanche bien un bémol à apporter à cette version ColecoVision, c'est qu'elle ne comporte que 3 stages, contre 4 en arcade et sur de nombreux autres supports, notamment la NES, cela étant certainement dû à un manque de place sur la cartouche… Objectivement, la version NES est bien meilleure, plus pêchue, (un peu) plus maniable, (forcément) plus belle et avec une meilleure ambiance sonore…et on peut même y jouer à deux !! Mais là, j'avais juste envie de critiquer un jeu ColecoVision… Enfin, comme dans la plupart des jeux du genre de l'époque, le jeu recommence à l'infini une fois les trois stages complétés…


NB : J'ose espérer que personne n'a pris au sérieux mes "investigations", notamment la gent féminine, contre qui je n'ai bien sûr absolument rien. Il reste bon toutefois de le préciser, le cynisme et l'humour n'étant pas toujours perçus comme tels par une certaine frange de la population, surtout sur internet.
Ou alors, je suis en effet un gros connard misogyne, à vous de trancher…

Wyzargo
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le 5 mars 2016

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