L'expérience des deux premiers GTA en vue du dessus était très en avance sur son temps, proposant un massacre infini dans une ville ouverte et réaliste. Et depuis bah, rien de similaire.
En 2014, Metrocide est annoncé puis publié. Difficile de résister au rétro-charme de ce titre, qui en plus d'une expérience similaire à GTA, nous propose de parcourir les rues pavées et lugubres d'une ville cyberpunk bien d'époque, dans la peau d'un chasseur de tête, survolé des indispensables vaisseaux lumineux et bruyants, pluie incessante, cigarettes, cigares et cyborgs.
Ça sonne bien ? Et bien ça ne fait que bien sonner.
Dans les faits, le jeu ressemble à une démo jamais finie de ce qu'aurait pu être Hitman sur Playstation 1. C'est rigolo 20 minutes, et puis basta.
On se déplace au clavier, et on vise à la souris. La progression se fait exactement comme les vieux GTA: on score de la thune via des contrats ou en tuant des membres de gang, et si on atteint un certain pallier de thune on peut passer à la map suivante. Avec cette thune, on peut aussi s'acheter des armes et des gadgets, un pan du jeu que j'ai zappé parce que tout était 15 fois trop cher et pas utile; paradoxal puisqu'à priori tes achats doivent t'aider à progresser plus vite non? alors que là ils te ralentissent.
La police fonctionne différemment cependant, avec un accent mis sur la discrétion. Dégainer son arme ou tirer est une action bruyante, mais surtout illégale. Laisser un corps gisant sur la chaussée, c'est un peu tâche aussi. Tout cela attire l'attention des passants qui deviennent alors témoins malgré eux, et apeurés, courent au motel le plus proche appeler la flicaille volante. Une flicaille robotique et impartiale, menace toujours présente qui se compte en véhicules déployés et/ou activement à votre recherche, et qui pour le coup est pas mal immersive.
Mais si tu décèdes? Retour à zéro. Après une demi-heure de grind c'est très frustrant.
Et si ce point aurait du vendre le jeu, en réalité il ne fait que le couler. Puisque même si il offre un monde ouvert cohérent et chouette à parcourir, les outils pour le parcourir ne sont tout simplement pas cools. Le personnage est lent, l'entassement des thunes est lent, le gunplay qui demande de dégainer et encore de charger son tir 3 SECONDES ENTIÈRES avant de pouvoir tirer finissent de couler le jeu dans la mélasse.
Il est difficile de trouver une quelconque satisfaction à enfin quitter le premier quartier de la ville, comme il est difficile de s'amuser en tuant chaque cible de la même manière, au coin de la même rue, derrière la même caméra. Tout ça pour mourir bêtement sans aucune impression de progression ou d'accomplissement.
A noter en bonus que le jeu a été abandonné par l'équipe de développement, et est encore 2 ans après sa sortie truffé de bugs et de crashs inopinés.
En résumé, ce jeu a l'allure d'un héros de film noir: une gueule cassée au charme d'antan, embourbé dans sa petite routine et décidément "trop vieux pour ces conneries".