Critique de "The Outfoxies" par Rilloux

J'ai un peu peur avec ce genre de critiques de ne pas avoir grand chose à dire de plus que ce qui a déjà été dit de part et d'autre à propos de ce jeu qui, à part Smash Bros qu'il précède, ou même Biofreaks par certains cotés, ne trouve pas son équivalent. Dans l'optique, cependant, d’opérer à une ouverture plus large au niveau du genre "Baston", il convient non pas de le disséquer mais au moins d'en faire état, en tant que précurseur d'un type particulier de jeu de versus arborant un coté plate-forme, et où exploiter les stages importe autant si ce n'est plus que de maîtriser les gammes de coups attribués aux personnages.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que pour un jeu où il s'agit bêtement d'escamoter la tronche du copain, il est sur le papier d'une ambition rare - de quoi donner le vertige, en fait - et honnêtement, j'aurai pu tuer pour mettre la main dessus étant gamin tant l’intérêt ludique (de surface) qu'il présente est incroyable.

"Kill your enemy by any means."

Et te voilà lâché dans une arène gi-gan-tèsque, d'un train, à un immeuble tout entier en passant par l'aquarium de la Rochelle, à la recherche des armes les plus dévastatrices possibles afin de de faire passer au quidam en face le pire des quarts d'heure - et accessoirement à l'environnement - riche d'un nombre incalculable d'interactions, aussi bien promptes à niquer ta barre de vie qu'à te la sauver.
Moult niveaux dans le niveau, Moult sprites dans tous les sens, et que ça explose, se renverse tout cela sur une BO de films d'action très 80's ; et on est en 1994, hein. Le jeu ne souffre d'AUCUN ralentissement.

Vous me direz, "mais pourquoi qu'il a été oublié dans les limbes de l'arcade, ce jeu, si il est OP à ce point ?" et vous aurez partiellement votre réponse dans la question. Impossible à ce tarif là, techniquement, à convertir sur console, ce qui aurait pu être un chef d'oeuvre de NAMCO est resté et est enclin à devenir de plus en plus confidentiel, d'une part ; et d'autre part si il ne souffre d'aucun ralentissement en arcade, il souffre de bien d'autres défauts, un, en particulier, récurent dans les jeux 2D pissants un peu plus haut que leur cul qu'est le sprite scaling imbuvable (oui, cet effet de zoom et de dézoom dégueulasse) qui, déjà moche bien que moins problématique dans un jeu de baston "normal", à tendance ici à niquer l’expérience de jeu étant donné la taille et la richesse des arènes proposées. Gratte toi pour repérer où est ton perso et quels sont les dangers qui l'entourent à partir du moment où les deux belligérants sont d'un coté et de l'autre de la carte. C'est non, ça ne marche pas.
On regrettera par ailleurs une prise en main qui n'est pas des plus intuitives, pour un jeu présentant un gameplay somme toute assez simple, ainsi que l'impossibilité de tirer en diagonale, rigidifiant singulièrement les possibilités d'attaque.

Cela dit, et je tiens à terminer sur une note positive, "The Outfoxies" reste une curiosité complètement digne d'être déterrée, ses indéniables défauts n'enlevant rien ni à son originalité ni aux attraits évidents qu'il présente encore aujourd'hui pour qui, éventuellement, aime être surpris par d'autres manières d'envisager le jeu de baston en versus.