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Fin de mon tour d’horizon de l’année 1985 du jeu vidéo, et je la termine avec sûrement le jeu, qui aujourd’hui, est le moins populaire parmi ceux que j’ai parcourus. "À la poursuite de Carmen" est un pur produit des années 80, une licence qui parlera surtout à une grande partie des gamins ayant grandi à cette période. Voyez plutôt, c’est comme si je parlais, moi, des Minikeums à des enfants des années 2000, ils ne sauront pas de quoi je parle. Et quel dommage franchement, car c’était vraiment trop cool, puis quand je repense aux musiques !… Mélissa, non, ne pleure pas, "Woaaaaowaaaw wouuuu !"


P.S. : dans mon délire, je suis vraiment retourné voir des vidéos des Minikeums, ça a salement vieilli quand même. Foutue nostalgie, tu m’as eu !


À la poursuite de Carmen, mais pas que sur ordinateur


Et pourquoi je parle des Minikeums dans mon intro, me direz-vous ? Parce que Carmen (j’appellerai le jeu comme ça maintenant) était un véritable petit phénomène à l’époque. Ce jeu vidéo d’enquête, où il fallait poursuivre un hors-la-loi à travers pas moins de 30 potentiels pays, était avant tout un jeu éducatif, destiné aux petits et aux grands (mais surtout aux plus jeunes ), pour leur apprendre un peu de géographie et d’histoire. Je suis d’ailleurs étonné de voir, en consultant la page Wikipédia du jeu, qu’il a eu un grand succès en Amérique, surtout quand on connaît leur niveau éclaté au sol en géographie (du genre à situer l’Australie en Afrique, véridique putain). Mais toujours est-il que ce jeu fut si populaire (on le faisait même utiliser par des gamins en cours pour leur faire travailler leur culture, c’était très répandu dans certaines écoles) qu’il a été rapidement adapté en émission télé, qui a connu des versions dans pas mal de pays.


On peut même retrouver un extrait ICI de la version française, dont j’ignorais totalement l’existence (le fait de ne pas avoir vécu à cette époque peut expliquer cela, ma foi). Je trouve ça dingue, tout le budget mis dans les décors de ces jeux télévisés, ça devait être tellement cool d’y participer en étant gamin ! Par contre, le niveau des questions, pfiou, bordel, les pauvres morveux ! Mais faut avouer que le concept même du jeu vidéo était juste parfait pour une adaptation en émission télé. Vous ne serez d’ailleurs pas surpris d’apprendre qu’il y a même eu un dessin animé à l’époque, tant c’était un véritable petit phénomène. Bref, je voulais partager avec vous ces anecdotes autour du jeu, déjà parce vous êtes les seuls à qui je peux en parler et que ça peut intéresser ( je pense que ma copine ou mes potes s’en branlent royalement, ces incultes), mais surtout parce que je trouvais ça franchement intéressant de découvrir tout un univers dont j’ignorais totalement l’existence avant de m’y intéresser.


Parlons maintenant du jeu. Le concept est simpliste au possible, mais diablement accrocheur. Au début de la partie, on nous signale un vol dans un lieu, et on nous donne le sexe du voleur, ce qui constitue la première piste. En arrivant sur les lieux, on a toujours le choix entre trois bâtiments à visiter pour obtenir un indice sur l’endroit où le voleur ou la voleuse a pris la fuite, souvent accompagné d’une petite info pour l’identifier. L’indice sur le lieu de fuite est ce qui fait tout le sel du jeu, ça peut être du genre « Le drapeau sur sa voiture était bleu et blanc », « Il a changé son argent en yens », ou encore « Elle s’intéressait à la culture toltèque » (j’ignorais ce que c’était avant d’y jouer, merci Carmen de me faire sentir con). Bref, que des choses dans le genre. L’indice dépend principalement du bâtiment visité : une banque parlera toujours de la monnaie du prochain pays, un aéroport du drapeau, ce qui permet de choisir un peu le type d’indices qu’on souhaite. Avec ces indices, il faut toujours choisir entre trois ou quatre pays connectés à celui où on se trouve, et il faut déduire lequel est le bon. Si l’indice mentionne un drapeau rouge et que tu as le choix entre la Chine et l’Italie, et que tu pars en direction de Rome... eh bien, c’est que tu devrais peut-être envisager de faire une petite partie de Carmen, justement !


Ah bah oui, l’Union soviétique avec la Russie et l’Ukraine fusionnées, haha, quelle époque !


Au cas où on choisit une mauvaise destination, il faudra revenir sur nos pas, mais si c’est la bonne, le jeu nous le fait comprendre subtilement (genre le voleur qui se faufile de manière TOTALEMENT pas discrète sur ton écran). Mais évidemment, il y a un hic : le temps est limité pour capturer le voleur. Il faut terminer la partie avant dimanche à 17h, sinon, le voleur s’échappe pour de bon. Un très bon système donc, où chaque récupération d’indice ou chaque voyage consomme un temps précieux. Et si le jeu est très gentil au début avec peu de destinations, quand tu montes en grade et qu’il faut poursuivre le voleur à travers 5 ou 6 pays, il vaut mieux éviter un maximum les allers-retours Pékin-Paris pour rien quoi.


Et justement, pour interpréter les indices, le jeu nous aide évidemment, et cela, de la manière la plus maligne qu’il soit. Le jeu était livré avec un petit atlas contenant des informations sur les 30 pays inclus. On y trouve toutes sortes d’infos utiles comme la monnaie, la capitale, le drapeau, et d’autres infos diverses relatives au pays. Chaque indice donné par le jeu est toujours retrouvable dans cet atlas, et je trouve cette interaction entre le jeu vidéo et un support papier tout simplement géniale et bien pensée. C’était déjà assez inédit pour l’époque, et en plus très immersif. On se sent vraiment comme un enquêteur qui cherche à remonter une piste avec des bouquins. L’autre intérêt, c’est qu’on se prend tellement au jeu qu’on finit par s’intéresser à ce qu’il nous fait apprendre. Plus d’une fois, plutôt que de chercher dans l’atlas, je suis allé directement sur Wikipédia pour retrouver les indices. Ça fonctionne très bien, voire mieux, et forcément, on découvre plein de choses sur la route, pour peu qu’on prenne un peu de temps sur la page, comme je l’ai fait. Bref, j’ai trouvé ça génial, et je comprends pourquoi certaines écoles utilisaient ce jeu à des fins éducatives, tant c’est malin et bien pensé. Ce jeu est aussi une petite capsule temporelle, avec certains éléments qui font écho à l’actualité d’aujourd’hui, comme l’Union soviétique, qui existait toujours en 1985 !


Alors bien sûr, il y a quelques petits défauts avec le système du jeu à long terme. C’est un jeu de 1985, et bien qu’il y ait de l’aléatoire à chaque partie, on fait vite le tour des différentes destinations, et on commence à mémoriser petit à petits les diverses informations, rendant la recherche moins nécessaire, ce qui fait perdre un peu le jeu en intérêt. Cela reste toutefois un peu marrant de continuer à jouer sans l’atlas ni aucunes autres aides extérieurs quelques parties, car cela permet de tester si on a bien retenu les infos et notre culture général, et ça peut rendre les parties bien plus compliquées ! Je me souviens d’une partie que j’ai fini le dimanche à 16h, une heure pile avant l’échec (et encore, mon dernier déplacement pour capturer le voleur s’est fait après 16h), tant j’avais foiré les destinations, c’était mémorable la tension sur la fin ! Après, dommage qu’il n’y ait pas plus de 10 suspects, car parfois, avec seulement deux indices, on peut déjà émettre un mandat d’arrêt nécessaire pour capturer le voleur. Mais bon, c’est les limitations de l’époque, et les autres épisodes de la série (car il y en a une chiée, rassurez-vous) corrigeront cela. Un vieux jeu donc, mais qui a sacrément bien vieilli. J’ai trouvé l’interface et les animations très jolies pour un jeu de 1985, à tel point que ça se joue encore très bien aujourd’hui, ce qui est loin d’être le cas de tous les jeux DOS de cette époque.


J’ai dû faire une quinzaine de parties sur ce jeu, chacune se termine assez vite, en moyenne en 15 minutes c’est plié. À chaque victoire, on gagne un point et on peut potentiellement changer de grade, rendant le jeu plus difficile. Je ne suis pas allé jusqu’au dernier grade, car bon, ça devient un peu répétitif, et il faut beaucoup de points pour atteindre le grade de super flic, rien que ça. Tant pis, je n’ai jamais chopé Carmen (c’est con, c’est dans le titre du jeu), celle-ci étant réservée aux inspecteurs de plus haut grade ! Mais balec, ça ne m’a pas empêché d’attraper bon nombre de ses petits copains, notamment un voleur qui avait tout de même volé le Royal Albert Hall (oui, un grand bâtiment ancien) ! Putain, c’est drôle, on dirait un peu les scénarios nuls des Tortues Ninja, avec la statue de la liberté volée par les méchants ! Enfin bref, j’ai passé un super moment sur ce jeu, un excellent jeu éducatif, un des premiers du genre, qui a fait des émules plus tard, notamment chez Nintendo, avec, bien plus tard, un certain Mario Is Missing durant la période SNES, basé sur le même concept.


ICI pour l’Atlas du jeu original !


Une excellente découverte, un très bon jeu éducatif, et surtout un très bon jeu tout court. Si la boucle de gameplay est assez limitée et que le jeu devient vite redondant, cette interaction entre le jeu et l’atlas fourni (ou même n’importe quelle autre source d’infos) pour recouper les indices avec une destination est si originale qu’on y revient volontiers. Sans doute l’un des jeux les plus innovants de sa génération, rien que ça !

skorn-of-banana
8
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Créée

le 8 oct. 2024

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