Farm/20
On part sur un petit jeu sympathique, eu dans un Humble Bundle (comme 87% de nos jeux, ne nous mentons pas). Du coup le petit prix fait plaisir, mais bon je sais pas si il vaut plus de 5€. Univers...
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le 7 avr. 2018
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Il parait que je suis fou. Enfin c’est ce que je me dit tous les matins quand je me lève, réveillé par le doux son d’un trombone à coulisse qui me chuchote des trucs encourageants à l’oreille. Par contre fou, je le suis sûrement moins que les gars de chez ACE Team. Après le barré Zeno Clash et le spécial Rock of Ages, le studio chilien remet le couvert avec Abyss Odyssey. La grande question c’est “Devez-vous commettre la petite folie de vous le procurer ?” Hé bien…
Je vais commencer par une comparaison foireuse. C’est marrant les comparaisons foireuses. Abyss Odyssey est un mélange entre Castlevania, Rogue Legacy, Pokemon, Street of Rage et Street Fighter le tout avec une esthétique qui m’a beaucoup rappelé les cartes de tarot… Oui je suis d’accord avec vous, en général les gros mix de gameplay ça donne des trucs infâmes qui se vautrent au bout de 10 minutes de jeu. Le truc c’est qu’Abyss Odyssey s’en sort pas trop mal. Avant d’entrer dans le vif du sujet par contre, permettez moi de poser le contexte du jeu. Nous sommes en… “1500 quelque chose” au Chili. Un nécromancien fait des rêves qui se matérialisent dans le monde réel et du coup des failles s’ouvrent un peu partout (les fameuses abysses). Notre objectif ? Descendre pour le réveiller à coup de lattes dans le museau. L’ambiance posée est sympa, mais sous exploitée par un scénario maladroitement raconté (honnêtement j’ai déjà oublié les dialogues entre les personnages). C’est dommage car la direction artistique est vraiment originale et aurait pu permettre quelques folies, mais ça on y reviendra.
J’aimerais tout d’abord expliciter ma comparaison foireuse du début. Le jeu a du Castlevania/Rogue Legacy dans son ADN, ça c’est pour la façon dont on y progresse. En effet chaque niveau est généré aléatoirement et il faudra planifier son trajet grâce à une carte indiquant le niveau de difficulté de chaque étage de l’abysse. Puis ensuite rien de bien compliqué, on se déplace sur un plan en 2D (malgré que le jeu soit en 3D) tout en sautant partout pour avancer ou défoncer des ennemis. Pour le côté Street of Rage/Street Fighter c’est plus intéressant. En fait contrairement à un Castlevania d’antan, les combats ne se résument pas à un simple bouton à presser pour tuer un adversaire. Ici de véritables joutes seront de mise. L’écran se verrouillera, faisant place à une petite arène où il faudra alors user de nos techniques de combat pour s’en sortir.
Les combats peuvent être assez techniques pour peu que l’on fouille un peu. Par exemple il y a des cancels issus des jeux de baston (enchaîner une action sans que l’animation de la précédente ne soit terminée). Pour avoir de plus en plus d’aptitudes, il faudra monter de niveau son personnage. Rien de bien original de ce côté là car il suffit de tuer X ennemis pour passer un niveau. La vraie originalité c’est ce système de combat. Honnêtement l’IA se défend bien et oblige à utiliser des techniques variées (ou le spam si jamais ça se passe mal…). En revanche un défaut un peu gênant pour l’instant, une sorte de latence lorsque l’on appuie sur un bouton. Pour les combats demandant un peu de réactivité ça peut vite être agaçant. Enfin vous voyez le tableau quoi. Pour finir, sachez que 3 personnages principaux sont jouables. Une sorte d’épéiste assez classique, un moine badass encapuchonné avec une épée à deux mains, et une sorcière à poil armée d’une lance. Mais ce n’est pas tout…
J’ai aussi parlé de Pokemon dans la tambouille qu’est Abyss Odyssey. Il sera possible de capturer les âmes des ennemis que l’on rencontre pour les utiliser en combat. En gros on pourra se transformer en eux une fois qu’on les aura obtenu. Le truc cool c’est que chaque ennemi a son set de mouvements ce qui apporte pas mal de variété au jeu (c’est assez grisant de jouer une vache géante qui défonce des squelettes mariachi… Oui vous avez bien lu !). Le truc moins cool… C’est que je n’en ai pas eu du tout besoin pour aller défoncer le boss final.
Il m’aura fallu 2 heures et 5 essais pour atteindre le dernier boss et lui coller une dérouillée bien sévère. Autant dire qu’à ce stade du jeu, je n’avais rien débloqué de bien palpitant si ce n’est le deuxième personnage jouable (le moine). Je n’avais pas non plus trouvé d’objets particulièrement puissants pendant ma descente dans l’abysse (à la manière d’un Binding of Isaac, il est possible de ramasser aléatoirement des anneaux/armes avec divers effets, comme une meilleure résistance au poison ou aux dégâts par exemple). Du coup.. Hé bien tout le contenu du jeu m’est complètement passé au-dessus et m’a semblé futile (car ce n’est pas fait en parallèle de notre progression dans la descente). Je m’explique sur ce point. Dans Rogue Legacy par exemple, l’avancée jusqu’au boss final se fait grâce à l’or que l’on ramasse pendant un run. L’équilibre entre progression/difficulté/or ramassé est pas mal fichu et fait en sorte que le contenu annexe soit utile (classes, armes, armures, améliorations). Dans Abyss Odyssey cet équilibre est mal pensé. Je n’ai pas la prétention d’être un super player non plus, et je pense que certaines personnes vont débloquer beaucoup plus de choses que moi avant de réussir à tuer le boss final, mais pour moi ça n’a pas marché (et du coup ça ne marchera pas pour d’autres joueurs non plus). Enfin, sachez qu’il est possible d’acheter des checkpoints pendant la descente. Un autre moyen de faciliter la progression qui m’a semblé inutile, même si la mort signifie un retour à la case départ.
Heureusement Abyss Odyssey a un autre argument pour nous convaincre de son intérêt. Cet autre argument c’est sa direction artistique. Comme d’habitude c’est assez subjectif et je dois avouer que les screenshots ne lui rendent pas du tout honneur. Le dernier né de ACE Team est vraiment très agréable à l’oeil, et l’ambiance XVIè siècle est assez bien retranscrite. Les décors de l’abysse sont variés et promettent une balade assez onirique. Certains morceaux de la bande-son sont également d’excellente qualité et souligneront avec classe une action soutenue. Mais il est aussi vrai que d’autres musiques sont très moyennes… Meh.
Alors, est-ce que Abyss Odyssey est un mauvais jeu ? Encore aujourd’hui je suis assez partagé. Le bousin est trop facile c’est un fait. Entre les checkpoints à acheter et un niveau de difficulté assez faible, il ne faudra pas beaucoup de temps à n’importe quel joueur pour en voir le bout (5 à 6 heures en moyenne). De plus la progression dans le déblocage du contenu est trop en décalage avec la descente dans l’abysse. Ce qui sauve le soft d’ACE Team en revanche c’est son système de combat assez original et peu commun, sa DA et quelques petits détails qu’il est encore trop tôt pour juger. En effet selon les développeurs du contenu supplémentaire sera régulièrement déverrouillé en fonction de l’avancée des joueurs, le tout accompagné d’un réajustement de la difficulté. Bon j’ai un peu de mal à y croire mais au moins vous saurez que c’est prévu. Pour finir… Disons que je conseille le jeu à la condition d’être prévenu de ses faiblesses, faiblesses qui seront peut-être diminuées à l’avenir. ACE Team est définitivement un drôle de studio.
Créée
le 2 mai 2016
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