Article paru sur le site Xboxygen, écrit de la plume de votre serviteur.
Annoncé en novembre 2022 lors du 25e anniversaire de Age Of Empires, le remake du STR culte Age of Mythology, chapeauté par World's Edge et Forgotten Empire, est enfin là dans une version moderne de toute beauté, qui fera lâcher une larme aux joueurs de la première heure.
Mais 22 ans plus tard la magie divine est-elle toujours présente ? Age of Mythology : Retold est-il le STR de l’année 2024, et tient-il ses promesses en tant que remaster ?
Un peu de contexte
À sa sortie en 1997, Age of Empire, jeu développé par Ensemble Studio, est un choc dans le petit monde du jeu de stratégie, puisque tout en marchant dans les pas de grands noms comme Civilisation et Warcraft II, il offre une approche originale et un gameplay aux mécaniques bien huilés, qui en influencera bon nombre.
Rien d’étonnant à ce que d’autres itérations de ce jeu culte soient arrivées quelques années après, à l’image d’Empire Earth en 2001, puis de notre cher Age of Mythology en 2002. Cependant, un changement de taille est apparu avec ce dernier : fini le cadre historique, place à la mythologie, aux créatures fantastiques et aux pouvoirs divins, le tout dans un univers en 3D !
Avec AoM, les portes de quatre panthéons s'ouvrent à nous : l'Égypte avec Râ, Isis et Seth, la Grèce avec Zeus, Poséidon ou Hadès, les Atlantes avec Cronos, Ouranos ou Gaia et enfin les Nordiques, avec Thor, Loki ou Odin. Chaque civilisation possède divers atouts et parfois des bâtiments uniques, comme les passages du ciel pour les Atlantes, qui leur permettent de se téléporter d’un point à un autre de la carte.
Et Retold, alors ?
Construit sur les bases du moteur de jeu d’Age of Empires III : Definitive Edition, le Bang Engine, Age of Mythology: Retold se dévoile sous ses plus beaux ornements, accompagné d’une bande son remixée et d’unités et textures remodelées. Graphiquement similaire à Age of Empires IV, Retold garnit ses options graphiques avec le support ray-tracing ainsi que des jeux de lumière dynamique et il en profite pour opérer une refonte complète de son interface, avec un panel de personnalisations plus que bienvenues.
Dans la continuité des jeux récents de la franchise Age of’, il est possible de jouer à AoM Retold à la manette. On était alors en droit d’espérer une interface ergonomique et un mapping des touches clair et intuitif, et ce même s’il est loin d’être un STR complexe et exigeant. Les promesses sont tenues seulement à moitié, car si l’expérience manette a été sans accroc et plus qu’agréable tout du long, dans les moments d’affrontements tendus, où jongler entre notre forum et le champ de bataille est nécessaire, c’est tout de suite devenu plus complexe et moins intuitif, parfois même chaotique.
S’ajoute à ce support manette la possibilité de switcher l’interface de jeu en mode compact, offrant un ATH très épuré et agréable en mode TV, pratique pour garder les yeux rivés sur sa civilisation. On ajoutera d’autres éléments plutôt pratiques pour la gestion de son forum, comme le fait de pouvoir sélectionner un seul type d’unités en double-cliquant dessus.
Le mode campagne offre son lot de missions, dont le niveau de difficulté va de mode campagne jusqu’à titan (idéal pour les amateurs de challenge, car l’IA se révèle très rapide et réactive), et une histoire permettant une escapade grisante sur les terres des légendes grecques et nordiques.
Mais le vrai plaisir d’AoM réside avant tout dans ses affrontements militaires qui, bien que similaires à ceux d’un AoE, ont pour originalité d’avoir un panthéon de créatures extrêmement puissantes à notre disposition. Générées comme des unités militaires depuis les temples, il y a un certain plaisir, presque enfantin, à envoyer ces hordes de minotaures se ruer sur les troupes adverses, à faire voltiger son Pégase en éclaireur dans la zone, ou bien encore à regarder son Phénix fondre sur les ennemis et tout brûler sur son passage.
En plus, il est aussi possible de s’amuser avec les pouvoirs des dieux afin de renverser la tendance durant un affrontement corsé, comme par exemple en utilisant la foudre de Zeus pour abattre un ennemi, ou bien encore en transformant les unités en cochons grâce à la malédiction d'Aphrodite.
Into the Motherland, The Greek Army Marchs !
Plus orienté action que son aîné, AoM: Retold offre quelques nouveautés qui permettent de bien s’amuser sur le champ de bataille, comme le fait d’avoir la faculté désormais d’utiliser les pouvoirs divins plusieurs fois en échange de faveurs. Faveurs que l’on peut générer en faisant prier nos villageois dans les temples ou via des bâtiments spécifiques comme avec la civilisation égyptienne.
Parmi les ajouts attendus dans ce nouvel opus, l'outil de gestion des priorités des habitants permettant d’automatiser la production de ressources pouvait avoir son intérêt, comme ce fut le cas dans AoE II Definitive Edition. Censé apporter un gain de temps dans la gestion des ressources en mettant en place des schéma de priorités, afin de focaliser nos villageois sur certaines denrées plutôt que d’autres, il est dommage de constater qu’à de nombreuses reprises l’IA de nos chers minions est partie en roue libre !
Cela va de blocages devant des zones de ressources, où plus aucune action n’est entreprise, à une priorisation de production inverse à celle demandée (des villageois se ruent sur la nourriture, alors que nous avons besoin d’or), ce qui a amené plusieurs moments de régularisation, au point de finalement devoir couper le mode auto. Il faut espérer une amélioration du pathfinding et de l’IA de ce côté-ci, afin d’éviter certains moments fâcheux où nos villageois restent à ne rien faire alors qu’Hadès est aux portes de la ville. Cependant, il est plaisant de constater l’effort du studio à vouloir rendre AoM plus ergonomique, comme avec cette fonction permettant de générer des files d’attentes de créations d’unités (villageois, militaires etc..) sans se ruiner et ainsi mieux optimiser son rendement de ressources et la création de ces unités. Il faut dire qu’avant on ne pouvait en générer que d’un seul coup, par paquet.
Mais si le plaisir de revenir sur ce classique du STR est bel et bien présent, force est de constater que les nouveautés restent pour l’instant bien maigres et que la volonté du studio de ne pas avoir incorporé la campagne chinoise d’office (pourtant présente sur Tales of the Dragon), mais prévue pour un futur DLC, déçoit un peu. On reste quand même à l'affût de nouveaux panthéons à venir et peut-être de nouvelles campagnes, qui promettent de nombreuses heures de jeu supplémentaires.