Akalabeth sur APPLE II est un programme hyper primitif dont les règles très simples tiennent en quelques écrans qui vous sont exposés en début de partie : porte-monstre-trésor.
Vous incarnez un personnage aux caractéristiques tirées au hasard comme dans une partie de jeu de rôle sur table, devant évoluer dans un (petit) univers généré mathématiquement à partir d’un chiffre que vous choisissez. On trouve quelques donjons, une forteresse avec son châtelain distributeur de quêtes (le fameux Lord British), et des villes où acheter de l’équipement.
Le facteur nourriture est extrêmement important, car en l’absence de nourriture on meurt immédiatement, et votre première priorité sera donc d’acheter de quoi vous sustenter. Alors bon, on meurt plusieurs fois en essayant de prendre le jeu en main, mais en donnant le même chiffre à chaque début de partie on explore le même monde et on peut donc le cartographier petit à petit et faire un peu de progrès.
On récupère une quête (occire un monstre, le seul type de quête existant dans Akalabeth), et on part explorer un donjon. Et honnêtement, ça a beau être moche et ramer comme c’est pas possible, on sent le potentiel ludique de la chose affleurer sous l’interface primitive. Et ce même si les monstres sont peu nombreux et fuient souvent à notre approche.
Malheureusement le manque total d’équilibrage vient ruiner toute tentative sérieuse de venir au bout des quelques quêtes du jeu. Parce qu’on ne peut pas sauvegarder, et que donc toute mort est définitive. Du coup les ennemis trop puissants, ceux qui vous volent votre équipement ou votre nourriture peuvent mettre un coup d’arrêt brutal à une aventure plutôt bien partie.
Et vu la lenteur du soft, repartir à zéro alors qu’il faut deux heures pour faire le moindre progrès et que tout peut s’effondrer à tout moment, c’est juste pas possible.
C’est dommage, une fois équilibré on aurait pu avoir un soft basique mais jouable, alors que là on est plutôt au stade du prototype interactif.
11/20
PS : J’ai essayé la version DOS du jeu, sortie en 1998, et elle n’a juste rien à voir : tout ce qui est lié au hasard est bien plus favorable, il y a beaucoup plus de monstres, les combats sont plus faciles, bref çà n’est pas du tout le même jeu.