Dans cette aventure passionnante qu’est la découverte de la ludothèque Saturn, Albert Odyssey Gaiden était tôt ou tard un passage obligé. Les éloges sont en effet nombreuses, au point de lui accorder une place de choix parmi les multiples et excellents jeux de rôle de la machine. Sans doute son absence de réédition aura-t-elle grandement contribué au mythe.
Sa présence parmi les jeux « en vrac », bradés à un montant scandaleusement bas aurait dû me mettre au parfum mais, enthousiaste que j’étais, je suis reparti avec pour seule image dans la tête ses graphismes somptueux. Cela au moins, on ne pourra pas lui reprocher. En effet, les premières minutes sont un régal absolu tant la 2D, somptueuse, est maîtrisée. L’ambiance générale évoque les premières heures de Tales of, excellente référence au demeurant. Puis, vient la suite.
Legend of Eldean est résolument old-school et tous les inconvénients que cela peut entrainer se retrouvent ici à leur paroxysme. Trop peu de sauvegardes, aucune indications quant aux stats des équipements en magasin, des boss qui restaurent intégralement leur énergie et des mises en scène absolument ridicule. Ce dernier point sera d’ailleurs à l’origine de situations fort cocasses, lorsque le principal antagoniste (du nom de Bernardo) attaque la ville sans réelle conviction ou que l’un de vos proches vient de décéder mais que la conversion se poursuit comme si de rien était au-dessus de son cadavre.
Mais tout ceci est loin d’être le pire. En réalité, si le jeu est à ce point mauvais, c’est bel et bien dans son développement. Les temps de chargement paraissent sans fin et incalculables, au point que la musique s’interrompe lorsque vous ouvrez simplement le menu. Chaque nouveau combat est également un supplice et, comme tout bon RPG à l’ancienne, il y en a tous les deux pas. Tant que nous sommes dans le sujet, vos ennemis présentent une petite particularité bien « sympathique », à savoir leur capacité à parer les attaques physiques. Chose qui se produit évidemment dans 80 % des cas (j’exagère à peine) et rend les affrontement interminables.
En résulte un soft (très) frustrant, peu agréable à jouer et largement surestimé.