Speedy Gonzalien vs Pataudator
Quand les gars de Rebellion se disent qu'ils feraient volontiers une suite de l'épisode Jaguar, on prend vraiment peur quand au résultat. Mais en fait, il ne font que reprendre les quelques bonnes idées introduites par cet opus ( le passage de la saga en FPS, l'Alien jouable et l'ambiance horrifique ). Pour le reste, il reprenne tout de zéro pour travailler leur bébé et le résultat est explosif. Un FPS à l'ancienne au gameplay arcade, un vrai challenge pour les amateurs (deux saves possibles par level en mode Hard, poussant à bien gérer celles-ci quitte à faire un peu die and retry ), un level-design travaillé et surtout différent selon l'espèce joué, trois campagnes originales aux scénarios qui vont droit au but mais ayant le mérite de s'entrecroiser en plus de rester dans l'esprit du personnage incarné.
Et cette ambiance de film d'horreur, rappelant les films de Ridley Scott et James Cameron, ou comment ne pas se chier dans son froc quand le détecteur de mouvement s'affole et que vous ne voyez pas la menace imminente. Sans oublier la musique appuyant l'aspect survie, ni la technique, des graphismes très bonne facture, des effets de lumières et d'ombres et ses modes de vues superbement réussis, et des vidéos avec des acteurs en chairs et en os qui viennent ajouté la touche final à cette ambiance du tonnerre via des vidéos de communications.
La campagne du Marine reste d'ailleurs très réussi à ce niveau-là. Des moments bien flippants, les "bip bip" du détecteur de mouvement jouant avec les nerfs du joueur.
Les trois persos ont bien sur leur propre gameplay. niveau maniabilité, ça répond au poil, c'est fluide, et heureusement, car abattre des hordes de xénomorphes extrêmement rapides n'est pas une sinécure, votre réactivité étant bien mise à l'épreuve. C’est d'ailleurs marrant de voir qu'en fonction du personnage, choisi, c’est un peu comme si on jouait dans une difficulté différente.
Facile pour l'Alien, sa vitesse le faisant traverser les plus grandes salles en un éclair, compensant ainsi une résistance physique un tantinet faiblarde. Il faut un petit moment d'adaptation pour gérer les déplacement sur les parois à 360°, d'une part car assigné à une touche que l'on doit maintenir, et aussi car on a vite fait de ne plus savoir ou est l'endroit de l'envers. Et le champ de vison assez déroutant peut facilement ajouté à la confusion. Mais une fois la bête maitrisé, rien en vous arrêtera ou presque.
Pour le Predator, changement de registre, si les déplacements reste pas trop lent, la résistance physique au summum et les possibilités niveaux armes et modes de visons bien étendues, on a la sensation de contrôler un gars bien pataud quand il faut changer d'armes et/ou d'objets, et encore pire quand il faut utiliser ces derniers. Et c’est d'autant plus évident quand les Aliens vous arrivent dessus plus vite que la lumière.
Quand à notre ami le Marine, c’est peu le Hard Mode du Hard Mode. Le gars se trimballe avec une armure. Sauf que celle-ci ne sert à rien, tant sa jauge de vie fond comme neige au soleil. C’est limite si le mec n'a pas la peau plus solide que son kevlar du futur. Et quand vous tapez des bataillons d'extraterrestres belliqueux, dont le sang acide gicle partout et surtout sur votre gueule, faisant descendre votre vie en moins deux, vous faites moins le malin. Cette campagne est un vrai challenge de dur à cuire ( deux rage-quits au compteur).
Et chaque campagne se voit doté d’autant de niveaux bonus crée pour l’occasion de cette Gold Edition, doublant facilement la durée de vie du soft. Dommage que ces levels supplémentaires soit en difficulté normal imposé, l'ajout de saves en plus cassant le challenge et ainsi ce jeu de gestion de ces dernières ( les saves) imposés qui pousse le joueur à choisir le moment opportun pour enregistrer sa partie.
Ombre au tableau, on regrettera quelques idées de gameplay foireuses, comme le grappin du Predator obligeant à jouer à un mix de saut à l’élastique et de jet de toile d'araignée en mode Spiderman. A voir, on croirait qu'il fait le con. Ajouté à sa lenteur pour switcher dans l'artillerie, y'a un gout d'inachevé.
Pour les intéressés le jeu est ressorti sous l'appellation Classic 2000, mais une mise à jour a rajouté la possibilité de faire les saves à l'infini, ce qui casse la difficulté du jeu, en atteste déjà les niveaux bonus. A vous de voir.