Alone in the Dark par benton
Alone In The Dark est sans doute un titre important dans l'histoire du jeu vidéo mais de nos jours, il en reste surtout une ambiance toujours aussi réussie malgré des graphismes d'un autre âge.
L'atmosphère du manoir, bien que celui-ci ne soit pas immense, est prenante, on progresse dans un lieu étrange et malsain, et mine de rien l'austérité qui se dégage de l'aspect graphique et sonore renforce l'angoisse (relative) et le sentiment d'être seul au monde, perdu dans un manoir rempli de secrets menaçants. L'apparition de certains monstres est surprenante et engendre des poussées d'adrénalines qui vont devenir une des caractéristiques incontournables des survival horror (le début dans le grenier est culte).
Quand on joue à Alone In The Dark, on voit immédiatement tout ce que le genre doit à ce jeu. Le premier Resident Evil a presque tout pompé sur Alone In The Dark : on retrouve une atmosphère similaire, une progression très proche au sein d'un manoir réservant des surprises à chaque salle, avec des énigmes à résoudre pour avancer. Seule la mythologie a changé, on est passé d'un univers Lovecraftien (ouvertement Lovecraftien, tant les références sont nombreuses) à un univers plus moderne à base de manipulations génétiques.
Cela étant dit je préfère la direction prise par Resident Evil. Les énigmes sont plus basiques et l'action plus présente et mieux gérée. Dans Alone In The Dark, l'action reste limitée, les monstres sont peu nombreux, il vaut mieux parfois les éviter, et la jouabilité au clavier est trop approximative pour prendre plaisir à shooter les ennemis (le sabre est plus efficace que les armes à feu).
En fait le jeu ressemble presque davantage à un point and click, il faut ramasser les objets et trouver le bon endroit où les utiliser pour progresser. Et c'est loin d'être évident, au point d'être frustrant. Je n'ai malheureusement pas beaucoup de patience avec ces mécanismes, dès que je bloque je me rue vers une soluce pour pouvoir avancer sinon je tourne en rond et ça m'agace.
A titre d'exemple je crois que je n'aurais jamais su comment battre le boss de fin sans soluce car l'enchaînement des actions à réaliser ne me paraît pas très évident. On a beau critiquer les énigmes concon de Resident Evil, au moins la plupart d'entre elles sont assez évidentes, elles font avant tout jouer la mémoire et ne se basent pas sur un inventaire pléthorique où les objets sans intérêt côtoient les items cruciaux.
D'ailleurs la gestion de l'inventaire dans Alone In The Dark est assez pénible car le nombre d'objets transportables est limité et on doit souvent laisser des objets par terre sans savoir si l'on va en avoir besoin plus tard. C'est ce qui m'est arrivé avec le sabre brisé. Je l'avais laissé dans un coin du manoir en pensant m'en débarrasser et j'ai dû faire le tour de toutes les salles pour retrouver l'endroit où je l'avais posé. Heureusement aucun objet ne disparaît quand on le pose par terre, il faut juste se rappeler où on l'a laissé.
Alone In The Dark fait bien son âge, ce n'est pas (plus) vraiment un jeu plaisant à jouer ludiquement parlant, clavier sous les doigts, mais son atmosphère mérite encore le détour et suffit à rendre le tout plutôt accrocheur malgré l'ergonomie archaïque.