Envie d'un petit havre de paix ?
Après une attente insoutenable, le nouvel Animal Crossing débarque enfin en Europe, sur nos consoles portables. Sorti en novembre 2012 au Japon, Animal Crossing : New Leaf est le petit dernier de Nintendo, attendu avec une certaine impatience par les fans incontestés de la série qui guettaient cette sortie avec appréhension : le dernier opus Wii, Animal Crossing : Let’s Go to the City, quatre années auparavant, avait été un flop monumental, et on attendait beaucoup de cette nouvelle aventure sur 3DS. Victime d’un énorme succès au Pays du Soleil Levant, New Leaf s’annonce plus que prometteur et semble nous garantir des heures de jeu inoubliables.
Rappelons-nous les opus précédents. Le début reste le même : nouvel arrivant, on débute dans un moyen de transport quelconque et on est assailli de questions par un total inconnu qui semble ne pas connaître la notion de vie privée. Et pourtant, cette étape est des plus importantes : elle permet non seulement de spécifier prénom, sexe et nom de la ville, mais le choix de nos réponses détermine quel visage notre personnage aura durant le jeu. En plus de cela, la configuration de notre prochain village est également mise en place à cet instant. C’est d’ailleurs l’un des points forts du jeu : personne n’aura la même carte. La mairie, la gare, les magasins, les maisons et la rivière auront tous des places différentes, placés aléatoirement à chaque fois qu’un nouveau personnage sera créé. Beaucoup de joueurs insatisfaits ont abusés de la réinitialisation pour obtenir un village qui leur plaisait, et New Leaf apporte de ce côté une innovation non négligeable : plusieurs cartes sont proposées, ce qui permet un plus grand nombre de choix et, très certainement, un gain de temps.
Une fois tout ça effectué, on est débarqué à destination, dans le village qui porte le nom que nous lui avons choisi. Mais à peine arrivé, nous voilà accueilli par un comité d’accueil qui ne nous était apparemment pas destiné et nous prend pour quelqu’un d’autre : nous voilà maintenant Maire. Saperlotte ! Ce bon vieux Tortimer s’en est allé sur une île paradisiaque pour se dorer les écailles, et c’est alors à nous de prendre en main le village qu’il a laissé derrière lui. Le Maire qui devait prendre ses fonctions n’ayant pas envie de se manifester, nous sommes dorénavant aux commandes : nous avons les pleins pouvoirs, et ce n’est pas pour nous déplaire.
La personnalisation du village est plus poussée que ses autres opus et cela apporte un plus indéniable au joueur qui possède alors plus de libertés. On y dénote deux fonctions principales : les constructions et les arrêtés. La première permet d’embellir notre bourgade en y installant une fontaine, un puit en pierre ou même en banc jaune pour nous reposer lors de nos longues promenades, mais également de rendre nos déplacements plus pratiques en plaçant un ou deux ponts sur notre rivière. Anecdote amusante, notre bon vieux Resetti, taupe lunatique qui surveillait étroitement nos sauvegardes dans les jeux précédents et qui n’hésitait pas à nous harceler à chaque écart, viendra nous quémander une faveur : reconstruire le centre Resetti qui a été fermé. Faveur par ailleurs onéreuse qui n’améliorera pas notre quotidien, mais qui aura le mérite d’avoir fait un heureux. Quant à la deuxième fonction, les arrêtés, elle permet principalement, contre la modeste somme de vingt mille clochettes, de repousser l’heure de fermeture des magasins, ou d’avancer leur ouverture. On peut également rendre sa ville fleurie – les fleurs mettent plus de temps à faner et il y a moins de mauvaise herbes – et riche – prix de vente et prix d’achat augmentent, mais le village prospère. Tant de nouvelles choses qui rendent ce jeu plus attrayant et balayent la monotonie que l’on pouvait rapidement rencontrer dans les autres jeux de la série.
Comme on peut s’en douter, le temps s’écoule comme dans la vie réelle. Pour beaucoup de choses, il faut attendre le lendemain et cela permet au joueur de s’y remettre la journée suivante s’il veut avancer. Bien entendu, certains joueurs sans scrupules trafiquent l’heure et la date de leur 3DS pour avancer plus vite. L’heure, la date, mais également les saisons et certains événements concordent. On retiendra surtout Noël, Halloween ou notre anniversaire qui ne sera pas oublié, et c’est là toute la magie de ce jeu qui nous offre une vie virtuelle parfaite.
A l’instar des opus précédents, l’interaction avec les habitants du village seront des plus importantes, surtout que nous sommes aujourd’hui le Maire. Les personnages sont choisis aléatoirement et installés dans des maisonnettes qu’il faudra fréquenter si nous ne voulons pas perdre vnos fidèles. Des habitants délaissés nous abandonneront et d’autres prendront leur place. Certes, certains préféreront aller chasser les insectes et pêcher les poissons plutôt que s’occuper des tracas quotidiens de ses voisins tandis que d’autres seront aux petits soins avec eux, tout dépend de chaque joueur.
Dans le lot des villageois, on retrouve certaines perles qui n’auront de cesse de nous faire rire : on peut rencontrer le chien rose accro au langage SMS et aux « LOL » ou encore l’ourson déguisé en Elvis et persuadé d’être la rock star du moment. Ils ont chacun une expression propre et nous demanderons souvent de la changer pour être plus à la mode. Rien de bien nouveau jusqu’ici. Mais une fois encore, chacun de ces habitants ont un côté attachant et le jeu y tire son avantage.
En plus de nos chers compatriotes, nous aurons quelques petites visites surprises de commerçants itinérants qui pourront nous paraître familiers. On remarquera le retour de Rounard et ses œuvres d’arts, le véritable challenge ici sera de découvrir si ses œuvres sont véritables ou non, bien que, quelquefois, cela ne soit pas difficile. Porcella reviendra nous vendre ses navets et Sarah redécorera notre intérieur, à nos risques et périls. En bref, on ne s'ennuiera pas !
Les magasins et le musée, quant à eux, ont désertés le village et se trouvent dans une rue commerçante, qui prospérera au fur et à mesure que nous avancerons dans le jeu. On retrouvera Nook, reconverti dans l’immobilier qui nous proposera d’agrandir notre maison pour des prix de plus en plus élevés. Mais il semblerait que la pêche rapporte bien, alors autant en profiter.
Nintendo a poussé plus loin sa publicité que dans les autres jeux et a introduit une tripotée d’objets à collectionner spécifiques d’autres séries. On reconnaît la longue série des Mario avec ses étoiles et ses pièces, Zelda avec l’épée de légende et le masque de Majora, Pikmin avec sa jardinière, Metroid, Star Fox. Tant d’attentions qui réjouissent les fans qui s’empressent de faire le nécessaire pour acquérir l’ensemble de ces pièces. Une série disponible via des gâteaux de la chance que l’on achète non pas avec des clochettes, mais bel et bien via des pièces de jeu que l’on acquiert en faisant un certain nombre de pas avec sa 3DS en veille. Il y a en tout cinquante prédictions dans ces petits gâteaux, qui peuvent se révéler vides si c’est votre jour de malchance. Plus de cinquante objets, en plus des artefacts annexes, à acquérir pour compléter vos collections.
Les graphismes, quant à eux, correspondent à nos attentes : pour un opus 3DS, et malgré l’utilisation restreinte de la 3D, c’est réussi ! Les dessins sont lisses, les animations fluides, le jeu coloré, un mélange qui ravit nos yeux et qui ne nous fait pas regretter l’attente de ce jeu, ni même son achat.
Ce qui constitue l’une des nouveautés est une île accessible qu’au bout de quelques jours. Il s’agit du repère de Tortimer, cette vieille tortue de mer qui fut l’ancien Maire de notre ville et qui coule maintenant des jours paisibles. Nous rendant visite un beau jour, il nous autorise gentiment à accéder à son petit paradis, et ce grâce à l’Amiral, un marin qui fera la navette entre notre village et son île. C’est aussi à ce moment que l’on voit le côté amusant du jeu : durant la traversé, le matelot ne peut s’empêcher de chanter une petite chanson, des fois sans queue ni tête, et de faire un commentaire par-dessus. Tout le charme de cette aventure ressort ici, et on ferait presque la traversée juste pour l’entendre chanter. A ce stade, l’Amiral remplacerait presque le célèbre Kéké et sa guitare, qui apparaît dans l’opus plus tard seulement.
Cet îlot est l’une des activités principales du jeu. On y pêche poissons et requins, on y chasse des insectes et, comble de tout, on se baigne tout en remontant algues et crabes. C’est un apport d’argent qui permettra de rembourser nos prêts et d’assurer nos constructions étant donné que la plupart des spécimens capturés valent une petite fortune. Le jeu se base sur une chasse quotidienne qui peut se révéler fastidieuse et horriblement aléatoire. Il n’est pas rare de pêcher plusieurs requins en quelques minutes, puis de ne plus en rencontrer une heure durant.
Mais cela ne s’arrête pas là : en plus de poissons et d’insectes spécifiques à l’été, on y propose aussi des excursions, des mini-jeux qui permettent de remporter des médailles indispensables pour effectuer des achats à la boutique de l’île. Une petite révolution appréciable qui casse les habitudes.
L’un des points forts de ce jeu est son aspect multi-joueur. Vous aimez votre ville et vous en êtes très fier ? Soit, montrez-là à vos amis !
Le jeu en solo est déjà addictif, ça l’est encore plus en multi-joueur. Notre aventure ne s’arrête pas à la limite de notre ville : nous avons la possibilité d’interagir avec nos amis, à condition que nous possédions leur code-ami et inversement. Nous pourrons alors visiter d’autres villages, discuter avec leurs habitants, récupérer certaines choses que nous n’avons pas encore, tels des fruits exotiques ou des accessoires pour meubler notre maison. Et pourquoi pas, voir d’autres agencements nous donnera peut-être quelques idées. Mais ce n’est pas tout, nous pourrons également inviter nos connaissances dans notre propre ville ! Ils seront alors libres de creuser des trous partout, d’écraser nos parterres, de décimer notre faune et notre flore et de dévaliser nos magasins, et ce sans aucun remord. Mais outre ces dévastations gratuites, nos amis et nous aurons la possibilité de faire des excursions ensemble sur l’île tropicale pour récolter plus de médailles tout en se défiant, pour au final les dépenser à la petite échoppe présente sur place, et qui est susceptible de proposer des articles rares
Les fonctions Streepass et Spotpass sont également mis à contribution. Laissez votre 3DS allumée et allez vous balader, avec un peu de chance, vous croiserez un parfait inconnu qui partagera la même passion que vous à Animal Crossing. Grâce à Streetpass, nous avons l’occasion de voir son personnage et de visiter sa maison dans un village témoin sans avoir au préalable rentré son code-ami, nous pourrons également commander les objets que nous trouverons dans leur petit chez eux, et que nous n’avons pas encore obtenu. Pas besoin de vie sociale pour avancer dans le jeu. En plus de cela, Spotpass permet de recevoir des cadeaux qui enrichiront nos possessions… ou notre bourse, au choix.
En bref, cet opus a surtout joué sur sa connectivité, qui décuple l’intérêt du jeu et qui permet surtout de rallonger le temps de jeu par jour qui reste malgré tout assez court. Passées les nouveautés et la chasse aux insectes et aux poissons, la durée de jeu quotidienne dépasse difficilement l’heure. L’aspect multi-joueur essaye néanmoins de corriger ce défaut qui entache quelque peu le tableau quasi-parfait de New Leaf.
Animal Crossing : New Leaf n’est pas un jeu fait pour jouer durant de longues sessions, mais il reste addictif et convient à tout âge. Son village coloré et ses habitants attachants font de cet opus une étape incontournable pour tout joueur chevronné en quête de nouvelles sensations. Son côté amusant et charmant a su envoûter des milliers de personnes et je doute que nous puissions résister plus longtemps à cette envie pressante de l’essayer. En comparaison avec ses prédécesseurs, et avec l’ajout de nombreuses fonctionnalités, ce jeu est indéniablement le meilleur de la série sorti à ce jour.