Un roman de vacance quelque peu interactive mais avec les cieux de Shenmue en plus

Another Code: R est un Point and Click plutôt conventionnel dans sa démarche, mais réservant quelques bonnes idées effleurant au final une identité qui lui est propre.
On apprécie alors les décors en accélération faisant office de zone de chargement lorsqu’Ashley, héroïne du jeu, parcourt de longues distances boisées. Ou alors les effets d'origami qui précèdent chaque venue dans un intérieur. AC c’est un peu de cela. Une aventure à peine interactive mais se rapprochant plus de l'art minimaliste que d'une paraisse maladroite.
De plus, AC c'est aussi une suite d'un jeu DS sympathique. Titre ayant relancé le genre (Point and Click) grâce à son approche tactile lors du lancement de la portable aux bi-écrans. Comptant l'histoire de ladite jeune fille en quête de retrouvailles avec son père sur une ile mystérieuse. Celui-ci crut assassine pendant qu'Ashley n'était qu'une enfant.
Cette suite sur Wii reprend l'intrigue chronologiquement deux ans plus tard avec une Ashley plus mure mais tout autant délaissée par son paternel puisqu’ encombré par ses recherches scientifique près d'un lac touristique. Cette seconde aventure commencera alors suite à une soudaine invitation par celui-ci pour passer un weekend camping familial avec au programme: guitare acoustique, marshmallow et…puissants flashbacks.
L’effet déstabilise Ashley. Autant que ces flashbacks semblent indiquer une sinistre relation entre ces environnements étrangement familiers et le meurtre de sa propre mère, il y a de cela 14 ans. Trèfle de blablatage, à vous alors de mener à bien cette enquête riche en dialogue dans ses environnements pastel, au panorama façon peinture de dimanche armé de nombreuses questions au détriment de voix digitalisées
Certes si les voix se font absents, c'est le travail minutieux des fonds sonores qui opèrent ici. On erre dans ce camping sur des thèmes mélancoliques sous-entendant une ambiance plus sombre dans ces décors pourtant lisses et propres. J’ai personnellement beaucoup aimé ces notes de piano parsemées ici et là pour exprimer diverses situations. Ces partitions faisant efficacement écho aux sentiments des différents protagonistes de l'histoire. Un choix artistique qui, au final, justifie largement ce manque de voix comme à la belle époque des Rpg 32 bits. Bref, on dévore les bulles de textes.
Car AC est avant tout un roman interactive qui brille de par sa narration, comme beaucoup des dernières productions signées Cing. Un style de jeu qui plaît énormément à un public restreint.
Un public dont, vous l'aurez deviné, je fais grandement partie.
Alors oui le jeu est lent et dirigiste, centralisant d' ailleurs son gameplay autour d’une reconnaissance de mouvement plus qu'approximatif. Mais non, le soft n'est cependant pas injouable comme il n’est pas non plus trop bavard dans son registre.
J’aimerais, une bonne fois pour toute, conclure cette critique avec un petit coup de gueule. Ne critiquons pas l'élément-base même d’un genre obscure et savourons AC comme il se doit. Que diable.
Sur nos chaises longues de plage virtuelle, en tant que roman de vacance quelque peu interactive mais avec les cieux de Shenmue en plus.