Arcanes est un jeu vidéo désormais quasiment introuvable et sur lequel j’ai passé un temps considérable. Loin de prendre la poussière dans un coin, je m’y réfugie encore de temps à autre puisqu’il marche encore en dépit des Windows qui se sont succédé. Ce jeu est une perle pour les amateurs de fantasy et de sorcellerie en tout genre.
Scénario
L’histoire est relativement simple : vous êtes un jeune sorcier du nom de Cornelius qui prend à cœur de retrouver son oncle disparu. Pour ce faire, un étrange corbeau du nom d’Hermès et ayant le don de parole vous accompagnera dans votre quête. L’intrigue démarre donc modestement sur ce point, mais au fur et à mesure de l’avancée, beaucoup de choses vont se greffer au scénario. Ainsi, à travers trois régions totalement différentes, vous allez terrasser divers sorciers qui ne vous veulent pas que du bien, vous faire des amis parmi des lutins, des licornes, des trolls et j’en passe, partir à la recherche du Saint Graal en compagnie de Perceval, récupérer la Toison d’Or des griffes du Dragon, s’emparer de la Tablette d’Émeraude, libérer la belle Ariane, discuter avec l’Oracle de Delphes, rassembler les chevaliers de la Table Ronde, rencontrer Merlin et affronter le puissant Seigneur Suprême à la toute fin du jeu après l’avoir déjà croisé quelques fois auparavant. Les dernières parties du jeu nous laissent d’ailleurs des twists assez intéressants pour se conclure sur une fin étrange au goût amer avec la découverte de la vraie nature de l’intriguant compagnon Hermès.
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus :
On apprend, tandis que Cornelius est parti à la recherche du puissant Merlin, que ce dernier se trouve être en réalité le terrible Seigneur Suprême. Ce revirement du côté obscur de la force (même si dans le fond c’est un personnage déjà assez ambigu à la base) s’explique par un contentieux avec le fameux roi Arthur. On nous révèle également la parenté de Cornelius qui se trouve être la fée Viviane et Merlin dans un premier temps, mais… nouveau revirement de situation un peu plus tard : le père s’avère être en réalité l’oncle qu’il est venu sauver. Cette révélation met Merlin dans une colère noire qui assassine alors son frère pour cette haute trahison.
Graphisme / Esthétique / Ambiance
Graphiquement, le jeu reste plutôt agréable en dépit de son âge avec une série de cartes sympathiques aux styles tantôt celtiques, tantôt grecs et tantôt médiévaux ; variant entre villages, forêts, montagnes, marécages et châteaux dans diverses superficies. L’ambiance sonore est relativement basique, mais fait bien le boulot. Seules deux cinématiques sont dans le jeu (une au début et l’autre à la fin) ; tout le reste de l’histoire se fait au cours des parties par des dialogues sous la forme de bulles parcheminées de bande dessinée avec un portrait expressif du personnage qui parle. Le rendu est très propre et nous a donc épargnés d’éventuels doublages dégueulasses. Un dernier point sur la musique : elle est excellente ! Inspirée assez celtique, elle traite autant des phases sombres et lugubres que des moments épiques ou beaucoup plus calmes.
Gameplay
Au niveau du gameplay, tout se passe à la souris avec laquelle vous déplacer votre héros et lancer les différents sorts à votre disposition, soit les sorts de combat du type boule de feu, pluie de météores, orage, tornade, brume de désorientation et j’en passe… Soit les sorts d’invocation qui permettent d’avoir une petite armée de créatures combattantes pour vous défendre, chacune ayant des attributs spécifiques pour le côté stratégique du jeu. Donc si vous souhaitez écraser du zombie, vous prenez des licornes ; si vous aimez bien semer la zizanie complète au risque de subir vos propres dégâts, créez un groupe de phénix ; si vous aimez troller vos ennemis, les basilics seront faits pour vous ; si vous êtes plutôt bourrin, les manticores, ogres et griffons répondront parfaitement aux attentes ; ou encore si vous êtes franchement élitiste, les dragons et autres champions de l’ordre et du chaos seront vos meilleurs amis… En clair, il y a énormément de possibilités, mais vous ne pouvez bien entendu pas tous vous en servir : à chaque nouvelle partie, vous devez faire vos choix quant aux sorts disponibles et lors de la campagne, vous ne disposez pas de tous les sorts immédiatement (vous en obtenez de nouveaux en récupérant des ingrédients magiques sur certaines missions). Le second point stratégique réside dans le fait que chaque sort lancé vous fait utiliser du mana que vous n’avez naturellement pas en illimité et qu’il vous faudra régénérer à l’aide de sources de pouvoir (véritables fontaines de jouvence éparpillées en petit nombre sur la carte et qu’il faudra disputer aux autres mages tout au long de la partie afin de ne pas se retrouver à court de magie) ; en sachant qu’en fonction du sort utilisé, la demande en mana sera variée (il en sera plus demandé pour l’invocation d’un Mâtin des Enfers que d’un Bonnet Rouge par exemple, en vertu de la puissance de la créature concernée). Par ailleurs, à chaque partie, vous cumulez un certain nombre de points d’expérience que vous devrez ensuite répartir selon votre convenance dans les attributs de votre personnage (point de mana, point de vie, nombre de sorts, nombre de créatures invocables).
En conclusion, le jeu est vraiment très bon avec une histoire sympathique, mélangeant différentes influences comme le mythe arthurien et la mythologie grecque, pour une durée de vie convenable. Et l’avantage, c’est qu’une fois la campagne terminée, vous pouvez encore vous éclater dans la partie « défi » où vous pouvez affronter jusqu’à trois IA sur une carte de votre choix, avec le héros de votre choix (même le Seigneur Suprême est disponible), avec un nombre conséquent de paramètres de difficultés à régler. En bref, il y a de quoi s’amuser !