Astérix et Obélix : Paf ! Par Toutatis
5.6
Astérix et Obélix : Paf ! Par Toutatis

Compilation de Bit Managers, Infogrames et Atari, Inc. (2002Game Boy Advance)

Nostalgix, même si d'aucuns le qualifieraient de Détritus

Rétrospectix : 1/11


S'il y a une BD franco-belge qui a clairement percé dans le domaine du jeu vidéo, c'est bien Astérix & Obélix. Jugez plutôt : Senscritique répertorie à l'heure actuelle 47 aventures vidéoludiques des Gaulois, loin devant les 27 des Schtroumpfs (grands absents du précédent marathon) ou les 20 de Lucky Luke. Il faut dire que l'univers se prête très bien à une expérience ludique, puisqu'on y trouve un casting de personnages emblématiques, des ennemis clairement désignés, des power-ups faciles à implémenter, une belle variété de décors…

Autant donc consacrer une rétrospective à leurs épopées, et on commence très fort avec Paf Par Toutatis sur GBA, un des jeux de mon enfance !


C'est aussi un jeu qui est à la fois une compilation, un remake et un jeu original. Pas forcément facile à noter, mais on va y arriver !

Nous sommes en 2002, et toute la Gaule se prépare à aller voir Mission Cléopâtre au cinéma. Toute ? Non ! Dans son bureau lyonnais, Bruno Bonnell exige une adaptation vidéoludique aux Espagnols de BitManagers. En résulte Astérix & Cléopâtre, un beat'em up GBA reprenant le scénario de la BD.

Problème : le jeu se boucle en une heure. Mais nos voisins ibériques ont une autre idée, à savoir inclure un remake du jeu SNES Astérix & Obélix sur la cartouche. La durée de vie est ainsi doublée, et c'est suffisant pour qu'Infogrames produise des cartouches à la pelle qui profiteront de l'engouement autour du film de Chabat pour bien se vendre.

(Tout ceci n'est que spéculation, il est strictement impossible de trouver des infos sur la production du jeu, mais je pense que ça s'est vraiment déroulé comme ça)


Puisqu'on aborde deux jeux dans des genres très différents, autant diviser la critique en deux. Notez simplement que les deux jeux ont une musique composée par Alberto José Gonzalez qui est tout simplement exceptionnelle. On commence avec l'épisode de 1995.


Astérix & Paraplégix


Jules César a posé un blocus autour du village gaulois. Astérix, piqué au vif, rétorque qu'il peut malgré tout aller et venir dans tout l'Empire Romain, et entend bien le prouver en ramenant à César une spécialité de chaque contrée. Eh oui, il s'agit d'une variation du Tour de Gaule, mais à l'échelle de l'Empire au lieu d'un simple pays.

Ce prétexte permet donc d'adapter de nombreux albums du petit guerrier, puisqu'après un niveau introductif en Gaule on est baladés en Bretagne, Hélvétie, Grèce (Astérix aux JO), Judée (L'Odyssée d'Astérix, le seul album du lot qui ne soit pas scénarisé par Goscinny) et Hispanie. Pour cette dernière destination, j'avoue que mes souvenirs de l'album datent un peu, mais on est d'accord que les décors ressemblent vachement plus à la Corse ? C'est très montagneux en tout cas.

Notons que le passage en Judée n'était pas présent sur SNES et remplace des niveaux égyptiens. Je ne sais pas pour quelle raison ces niveaux ont été évincés, peut-être pour ne pas faire doublon avec l'autre moitié du jeu, mais c'est sympa d'avoir créé quelque chose de nouveau à la place et de ne pas avoir bêtement supprimé 20% de l'expérience.


On est donc face à un jeu de plate-forme tout à fait classique, avec l'originalité de pouvoir choisir entre Astérix et Obélix comme personnages jouables (et même de les jouer en co-op sur SNES, ou si vous avez un ami qui possède une autre cartouche GBA). On va tout de suite mettre un truc au clair : Obélix vous l'oubliez.

On sait tous qu'il est légèrement enrobé, malheureusement cela joue contre vous lors des phases de plate-formes car il est étonnamment difficile d'évaluer si vous allez atterrir correctement ou manquer la plate-forme de quelques pixels. C'est aussi un problème avec Astérix d'ailleurs, mais les larges sprites d'Obélix ne font que rajouter de la confusion. J'ai aussi l'impression qu'il saute moins haut, mais je ne l'affirmerai pas. Bref, jouez avec le personnage principal, son sidekick se rattrapera dans l'autre jeu.


Mis à part ça, l'aventure se déroule bien, elle est même étonnamment simple pour un jeu Infogrames des années 90. Cette version GBA souffre un peu du screen crunch qui gâche la visibilité de certains passages, surtout les plus verticaux (le niveau des Alpes est sûrement le plus dur du jeu, alors qu'il a lieu dans la première moitié), mais dans l'ensemble, ça va. On a même des codes tous les deux ou trois niveaux qui ne nous renvoient donc pas trop loin en cas d'échec.

Le plus gros souci du jeu ne se situe étonnamment pas lors des phases de plate-formes mais lors des mini-jeux qui concluent certains chapitres. Les réussir est obligatoire pour progresser, et deux d'entre eux sont étonnamment durs : le rugby et la corrida. Le premier va demander à ce que vous reteniez par coeur l'enchaînement de touches pour progresser sur le terrain (les ennemis font toujours les mêmes actions, mais impossible de réagir assez vite si on ne les connaît pas), le second demande d'exploser votre bouton B tout en appuyant sur A avec un timing très précis. Je le dis tout haut : aucun gosse n'a pu finir le jeu à cause de cette corrida. Et c'est dommage, puisque c'est la toute dernière séquence avant les crédits.

En tout cas, j'ai perdu plus de vies sur ces deux mini-jeux réunis que sur tout le reste de l'aventure, Alpes exclues.


Malgré son aventure relativement générique et sa faible durée de vie, Astérix & Obélix est sans aucun doute le meilleur jeu de la compilation. On peut apprécier la belle variété dans les décors, la difficulté assez bien dosée et l'ajout appréciable du chapitre en Judée. Certainement pas un classique de la SNES, mais un jeu bien plus plaisant que Spirou ou Lucky Luke sur la même console.


Le nez de Cléopâtre, qu'on se le dise… (air connu)


Astérix & Cléopâtre reprend donc l'album éponyme et l'adapte dans un beat'em up de 6 niveaux. J'admets ne pas être un grand fan du genre, et même si celui-ci a des défauts évidents, je confesse avoir un certain attachement pour lui.


Son plus gros défaut, c'est clairement le manque de diversité dans le gameplay. Vous avez un bouton pour sauter, deux attaques (au sol et en l'air), de temps en temps on ramasse une matraque ou encore plus rarement un projectile et c'est tout ! Pas de jauge de Super, les boutons L et R sont inutilisés, les combos sont inexistants… On croirait voir un jeu arcade du début des années 80 vu son manque de profondeur. Passer une heure à spammer les deux mêmes attaques lasse vite.

Parce que oui, en dépit de son faible nombre de niveaux, le jeu a tendance à s'éterniser. Le scénario nous fait souvent repasser aux mêmes endroits juste pour étirer la durée de vie (le premier niveau en devient ridicule : on fait deux aller-retours sur la même ligne droite en presque 10 minutes), ce qui n'offre même pas une bonne variété d'environnements.

Dommage, parce que l'album est fidèlement adapté. Enfin, sauf la partie où on affronte des Dieux égyptiens et des momies dans une pyramide.


Ca manque aussi de boss pour varier un peu le gameplay. La seule chose qui s'y apparente est Amonbofis et ses pierres de chantier qu'on démonte dès le deuxième niveau. Plus rien ensuite, à part évidemment les ennemis génériques.

Pour ne rien gâcher, le jeu est d'une simplicité déconcertante, en-dehors du niveau de la pyramide où les ennemis aiment un peu trop spammer les projectiles. J'ai quand même fini mon aventure avec 14 Continue en réserve ! A tempérer tout de même, lorsque j'étais jeune (et con) je n'arrivais même pas à passer le niveau 3.

Honte ultime : le jeu est plus moche qu'Astérix & Obélix, c'est assez risible d'être battu sur ce point par un jeu antérieur et présent sur la même cartouche. On a toujours l'option de jouer à deux, c'est au moins ça de gagné.


Mais bon, j'éprouve quand même de la sympathie pour lui. Les musiques sont vraiment sympas, les mini-jeux sont plus nombreux et variés que dans l'autre jeu (et on n'a pas besoin de les réussir, eux !) et on en débloque même un si on finit les deux aventures, et puis ça a été mon premier beat'em up. Encore une fois, ce n'est pas un genre que je tiens en haute estime, mais ça colle bien à l'ambiance de la BD. Et puis, si j'ai persisté toutes ces années jusqu'à enfin en voir le bout, c'est qu'il n'était peut-être pas si mauvais, non ?

Sonicvic
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le 9 janv. 2024

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