Je ne vais pas vous redonner mon avis sur Microïds, l'éditeur de ce remaster, car j'ai déjà assez glosé dessus dans mes critiques de XXL 3 et de XXL premier du nom. Sachez juste que, par le plus grand des hasards, celui-ci a été publié pile-poil une semaine avant la sortie en salle de Astérix : Le Secret de la potion magique… probablement le hasard, vraiment !
Bref, forcément, pour la raison évoquée plus haut, j'avais un peu peur avant de lancer ce XXL 2. Avais-je raison ? Oui, mais pas totalement non plus. Disons que les premières minutes de jeu ont eu de quoi me faire peur.
Premièrement, les cinématiques n'ont pas été remastérisées (elles ont la même résolution qu'elles avaient sur PS2 quoi), ce qui fait qu'elles sont particulièrement moches aujourd'hui… et encore, je n'ose même pas imaginer ce que ça donne en 4K. Heureusement, il est possible de remplacer les cinématiques originales par d'autres de meilleures qualités. Merci à la commu' PC d'exister.
Deuxièmement, une fois arrivé en jeu, ça tourne n'importe comment : on ne fait pas un pas sans que ça chute à 30 fps… certes, j'ai encore une GTX 970 (la pauvre, je vais l'user jusqu'au bout), mais il y a quand même exagération là. Heureusement, un patch non-officiel permet encore une fois de corriger facilement ce problème… j'adore ce genre de moment où les joueurs patchent les jeux à la place des développeurs 🙃
Enfin, contrairement au premier XXL, il n'y a pas de transition classic/remaster : ici, c'est remaster ou rien. Si vous voulez vous rapprocher des graphismes de l'époque, il va falloir se tourner vers l'émulation. Cela dit, là où la différence entre la version originale et la version remastérisée était marquée avec celui du premier XXL, ça l'est beaucoup moins avec celui du 2. Les développeurs ont réussi à conserver la direction artistique, l'intention originale, d'Étranges Libellules.
Voilà, ça, c'était la douche froide de début du jeu. Reste une dernière question à se poser : c'est comme ça tout le long ? Curieusement non. En fait, une fois passé la barre des -30°, le titre ne fait que se réchauffer. J'ai bien eu un bogue lors d'un défi particulier, ce qui m'a obligé à le recommencer deux fois, mais rien de comparable au premier XXL : je n'ai pas eu à redémarrer aux précédents checkpoints, voir pire, recommencer tout le jeu. Bon après ça reste quand même un remaster pas foufou vendu originalement au prix de 40 € (pardon ?), et qui, pour ce prix, aurait au moins dû être vendu en bundle avec le premier. La chose la plus impactante qu'OSome Studio ayant apporté avec cette version étant quelques défis supplémentaires pas très intéressants.
Bref, ce remaster d'Astérix & Obélix XXL 2 fonctionne comme un gros suppositoire, un suppositoire XXL (ça tombe bien, c'est écrit dans le titre) et… et je crois qu'il faut vraiment que j'arrête avec les analogies de merde moi, là, c'est plus possible.
Ça, c'était pour le remaster… maintenant, qu'en est-il du jeu en lui-même ? Est-ce que ça vaut encore le coup aujourd'hui ? Bah là encore, curieusement, ça vaut encore le coup. Comme pour beaucoup d'autres joueurs, le premier XXL avait laissé une plus grande empreinte dans mon esprit, je le considérais comme mon épisode préféré, et si on m'avait demandé de comparer XXL 2 face au premier avant que je les relance cette année, j'aurais probablement un truc du genre : « le 2 fait la même chose que le premier, mais en plus facile et avec une tonne de référence en plus »… ma pitoyable critique de 2012 aurait tendance à confirmer cela. Et pourtant, en plus de pratiquement tout faire mieux que son prédécesseur, ce XXL 2 fait quelque chose que son aîné ne faisait pas du tout : être drôle ! Rien qu'avec sa cinématique d'introduction, ce Mission : Las Vegum surpasse le précédent opus dans son entièreté. C'est bien écrit, certaines phrases font mouches, on a droit à de nombreuses références, Pierre Tornade et Roger Carel sont enfin exploités comme il se doit (on retrouve aussi Jacques Chambo, aka Merlin dans Kaamelott). Bref, on s'écarte du délire « Astérix dark » du premier qui n'était guère pertinent pour faire… du Astérix tout court… ouf non ?! De surcroit, le jeu n'hésite pas à rigoler de lui-même, de ses mécaniques qui sonnent jeux vidéo et qui ne sont pas du tout logique, à briser le quatrième mur en somme. Bref, on s'éloigne du simple produit dérivé, du jeu à licence facile, pour se retrouver en face d'une vraie adaptation, face à univers qu'Étranges Libellules a réussi à s'approprier et à remodeler à sa façon.
Aussi, comme je viens de le préciser, on a droit à de nombreuses références. Pour le coup, c'est probablement l'un des jeux qui fait le plus écho à d'autres licences de jeux vidéo : on retrouve beaucoup de Mario, du Half-Life, du Bomberman, du Tetris… la liste est longue (j'ai retrouvé plus d'une vingtaine de licences vidéoludiques ainsi que quelques films). D'ailleurs, les développeurs ont profité du remaster pour insérer quelques affiches du second film réalisé par Astier ou encore… placer le logo Microïds de partout ! AAAAH ! Sortez-moi d'ici ! Je retire tout ce que je dis ! Ne jouez pas à ce jeu !
Plus sérieusement, ce que je trouve pertinent dans ce Astérix & Obélix XXL 2, c'est le choix du cadre. En effet, le côté ultra-référencé aurait pu vite devenir lourd, bourratif, sauf qu'il n'en est rien. Ceci grâce à Las Vegum, une ville dans laquelle, à l'instar de son homologue de la réalité véritable, la démesure règne. À partir de là, la multitude des décors, le côté carte postale, prend tout son sens : c'est bourré de détails, pourtant aucun d'entre eux n'est « gratuit » ; le côté discordant de Las Vegas, avec ces monuments qui n'ont rien à faire là, est présent ; et nous ne sommes donc pas surpris d'affronter des romains déguisés en Sonic ou avec un bouclier Pac-Man. Surtout que ce dernier apport permet de gommer l'un des défauts du précédent épisode : sa faible variété d'ennemis.
Du coup, reste à évoquer le gameplay qui, lui aussi, apporte quelques modifications bien sympathiques comparées à son prédécesseur. Si les combats sont sensiblement plus lents qu'auparavant (seul défaut notable de la suite comparé à son prédécesseur en fait), il est désormais possible de switcher entre les deux gaulois en plein milieu d'un combat. Aussi, contrairement au premier épisode, on a enfin droit à de vrais combos (le jeu nous donne d'ailleurs très souvent des micro-objectifs dans les combats, nous octroyant une récompense si nous neutralisons un romain en faisant un combo particulier), à de vraies améliorations, même si le tout se débloque malheureusement un peu trop vite. Car, effectivement, le titre dont il est question ici ne brille pas par sa durée de vie exceptionnelle : 6-7 heures pour le terminer en prenant son temps, moins de 9 heures pour atteindre le 100 %. Certes, on ne retrouve pas les longueurs du premier et on s'amuse beaucoup plus, mais il ne faut pas en vouloir pour son argent malgré tout. Surtout que bon, ok, les développeurs ont fait des efforts, mais la formule reste quand même répétitive quoi !
Reste à évoquer rapidos les musiques, toujours composées par LaForest : sans être mémorables, elles sonnent bien, mais surtout, sont dans le thème, dans l'esprit Astérix et dans l'esprit XXL 2 Mission Las Vegum… en tous cas, on s'éloigne de la techno-dégueulasse du premier qui faisait penser à tout sauf à Astérix.
Bref, ce Astérix & Obélix XXL 2 fut une bonne redécouverte. Je n'exclus pas le fait que la déception que j'ai éprouvée en rejouant au premier XXL a joué en sa faveur ; reste qu'on est là face à une œuvre plus solide que son prédécesseur sur pratiquement la totalité des points (disons 99 %), qui se permet même de présenter un propos (diantre ! Astérix serait donc politique ?!), mais qui, par-dessus tout, a mieux vieilli. Pas un indispensable, mais drôle et sympathique… et c'est peut-être tout ce que j'attendais d'un Astérix tout compte fait.
Sans nul doute le meilleur de la saga XXL… si ce n'est plus. Reste à accepter une remastérisation loin d'être parfaite.