Rétrospectix : 9/11
Quitte à découvrir la série XXL, autant rejouer au seul jeu de la franchise que j'avais déjà fait, à savoir cette adaptation DS de XXL2 il y a 5 ans de cela.
Avant même de parler du jeu, il faut parler de son nom. Les versions PSP et DS sont sous-titrées Mission Ouifix, ce qui laisse penser qu'il s'agit du même jeu (à la GTA Chinatown Wars). Sauf que non, si la version DS est une adaptation du jeu console en 2D, la version PSP est un portage fidèle. Pourquoi lui avoir attribué ce sous-titre ? Mystère et boule de pac-gomme.
"Ces jeux ont peut-être des fonctionnalités en ligne ?", me direz-vous. Effectivement, ce serait une bonne justification, sauf que non, il n'y a à ma connaissance aucun élément qui exploite les fonctionnalités Wi-Fi de la DS ou de la PSP. Il n'y a également aucun personnage ou lieu dans ce jeu qui s'appelle Ouifix, bref, ce sous-titre est plus confusant qu'autre chose. On n'a même pas inséré la cartouche dans la console qu'on a déjà mal à la tête.
La version DS est donc développée par Mistic Software, studio à qui on doit les trois jeux Kid Paddle. Une légère déception est donc de rigueur, puisque le studio a produit un jeu de plate-forme en 3D sur DS, Blorks Invasion sorti l'année suivante, on peut donc penser qu'un jeu en 3D avec nos héros gaulois était possible sur la console. Las, il faudra se contenter de cet épisode en 2.5D, qui tente d'adapter aussi fidèlement que possible l'aventure sur consoles et PC, mais qui n'arrive pas à nous faire oublier que XXL sur GBA était un jeu ambitieux en 3D. Ils sont fous, ces développeurs.
C'est d'autant plus dommage que les environnements sont très fidèles à la version console. On retrouve tous les tableaux du jeu (l'introduction avec ses 4 portes, l'escalade de la simili-Tour Eiffel, le rocher de singe dans l'île aux pirates…), modélisés en 3D mais dans lesquels nos Gaulois ne peuvent évoluer que sur un plan, à grands renforts de rotations de caméra. Ce n'est pas très difficile d'imaginer un mode de déplacement plus libre dans ces zones de jeu, mais cela aurait certainement nécessité plus de temps de développement.
Parmi les autres éléments fidèles au jeu de base, on retrouve aussi le scénario, qui nous est présenté sous la forme de cinématiques compressées pour tenir sur DS (notez qu'elles paraissent moins compressées que dans le remaster de 2018, un comble) et de bulles de dialogues non doublées. C'est là qu'on se rend compte que, même si le script est quasiment le même, les voix des personnages et le jeu des acteurs faisaient la différence, les blagues sont moins impactantes sur DS avec cette présentation minimaliste.
Le manque de dynamisme du titre est un problème qu'on retrouve à plusieurs reprises dans le jeu, à commencer dans le gameplay qui manque vraiment de punch. Astérix et Obélix sont plantés comme des piquets lorsqu'ils frappent, et leurs animations sont vraiment longues. Il n'est pas rare de se faire frapper par un ennemi simplement parce qu'on a donné un coup de poing trop tôt, alors que le soldat était un demi-écran devant nous.
Ce problème est exacerbé lors de l'avant-dernier combat du jeu, où l'on doit affronter 30 César à la suite, qui nous attaquent par groupes de trois. Il est très difficile de trouver le timing correct pour frapper sans se prendre un coup par derrière.
Notez d'ailleurs que si vous n'avez pas fait le jeu de base, vous n'allez pas comprendre pourquoi 30 César vous attaquent subitement, la cinématique d'avant le combat ayant été royalement ignorée par les développeurs.
Il y a tout de même deux phases encore plus insupportables que cet affrontement : les tyroliennes et le boss final. Le boss final est un gros raté dont le script est mal codé et lui fait faire de la merde. Il est à plusieurs reprises parti dans le sens inverse de celui prévu par le jeu, ce qui le rend quasiment imbattable puisqu'on ne peut plus le frapper aux endroits prévus à cet effet. Couplé aux 30 César juste avant, c'est une très mauvaise manière de finir le jeu.
La tyrolienne est plus vicieuse vu qu'elle est présente tout au long de l'aventure. Il s'agit d'une phase où il faut tracer sur l'écran tactile le parcours de la tyrolienne, et où vous n'avez vraiment pas le droit à l'erreur puisque le moindre trait qui frôle la bordure vous fait recommencer du début. Tous les tracés sont débilement longs à faire, et si vous jouez comme moi dans les transports avec toutes les vibrations que cela inclut, vous allez vite regretter d'avoir choisi un tel compagnon de voyage.
En-dehors de ces quelques moments, le jeu est relativement inoffensif. Les niveaux sont assez grands mais on ne s'y perd jamais, les affrontements se ressemblent tous, le boss est toujours répété quatre fois… Mais le rythme du jeu est tout de même lent et il a beaucoup de mal à se renouveler.
Sa meilleure idée est peut-être l'intégration de phases dans une sorte de tube, faisant penser aux niveaux bonus de Sonic 2 où il faut éviter des bombes et attraper une clé. Amusant, mais trop répété en 5-6 heures de jeu. Il y a également un monde entier (les arènes) dédié à des épreuves/mini-jeux qui tentent de casser la monotonie, mais les épreuves sont interminables (près de 5 minutes pour certaines, où on fait la même action en boucle), le vrai défi est de ne pas y crever d'ennui.
D'ailleurs, les sauvegardes ne sont pas très fréquentes pour un jeu portable. La cartouche ne sauvegarde qu'à la fin de chaque monde, ce qui signifie que vous allez parfois jouer près d'une heure sans avoir la possibilité d'éteindre la console. Mauvais plan si vous êtes à cours de batterie, et vous n'avez vraiment pas envie de vous retaper une heure de jeu molle et chiante si la DS vous lâche.
Une fois le jeu bouclé, la seule chose à faire est de débloquer des figurines des personnages et ennemis du jeu. Là où le jeu de base vous laissait les acheter, cette adaptation vous impose de les gagner dans un mini-jeu de roulette où l'on n'a aucun contrôle et où on va gagner de la merde neuf fois sur dix. C'est bien simple : j'ai utilisé une fois toutes les roulettes que j'ai vues durant l'aventure et j'ai parié à chaque fois le maximum d'argent (censé augmenter vos chances) et je n'ai eu que cinq figurines sur une vingtaine. Merci, mais non merci.
Enfin, si le jeu de base avait pour principal atout la présence de nombreuses références vidéoludiques, Mission Ouifix les ignore presque totalement, au point où on ne croise presque aucun ennemi déguisé en personnage de jeu vidéo ! Mario et Rayman ne sont présents que dans un seul niveau, Sonic n'apparaît que dans un mini-jeu, Ryu est tout bonnement absent… Seuls Pac-Man et le Romain fusionné à une Poké Ball apparaissent dans plus de deux niveaux, c'est absurde.
Si pendant la majorité du jeu, je l'ai juste trouvé peu inspiré et j'ai considéré lui mettre un point de plus qu'à l'époque, les derniers affrontements bugués ou volontairement en votre défaveur m'ont fait comprendre pourquoi j'avais mis 3/10, la frustration de cette dernière demi-heure a clairement joué un rôle. Je reste de cet avis en 2024, et j'ose espérer qu'il s'agit du point le plus bas de ce marathon.