Babbdi par MacCAM

Après avoir joué à STRAFTAT la semaine d'avant, j'ai eu envie de me plonger un peu plus dans l'univers des frères Lemaitre, et je suis retombé sur BABBDI, qui m'avait déjà fait de l'œil par le passé.

Autant les deux titres ont tous deux été développés sous Unity, ont une esthétique très proche, brutaliste, renvoyant directement à l'Europe de l'Est et au manga BLAME!, autant ils sont aux antipodes niveau gameplay : STRAFTAT est un FPS en 1 vs 1 dans lequel on enchaîne des sessions durant 10 minutes sur des maps dont la taille est ridiculement petite ; BABBDI est un walking simulator prenant place dans une cité et dans laquelle nous sommes libres de nos mouvements, sans que l'on puisse réellement mourir. Tant mieux, j'ai envie de dire, car si vous avez lu ma critique du premier, vous n'êtes pas sans savoir que je suis bien plus du friand de ce que peut proposer un BABBDI de ce que peut proposer un STRAFTAT.

Bref, pour parler du jeu, je dois bien avouer que j'ai trouvé ce BABBDI fascinant. On est sur un walking sim, mais un walking sim vachement libre, duquel se dégage un côté prototype qui s'assume. Le jeu ne nous dit pas où aller, et à vrai dire, on s'en moque un peu au début tant le plaisir d'explorer est là… bon par contre ne faites pas comme à essayer d'aller au bout de la map à pied en croyant avoir cassé le jeu, c'est assurément une mauvaise idée. Il y a bien une quête principale à effectuer, mais elle se révèle presque secondaire compte tenu de ce que vaut l'expérience BABBDI dans son ensemble… et puis de toute façon, elle se boucle en moins de quatre minutes une fois qu'on sait comment le jeu fonctionne (il y a même un succès à débloquer). Bref, on prend du plaisir à jour à BABBDI, car on prend du plaisir à traverser ses décors, à découvrir ses nombreuses références et autres easter eggs (genre des images de Macron mangeant de la salade avec un chien, générées via Craiyon), ainsi que les objets avec lesquels on peut interagir. Des objets plus ou moins pertinents, puisqu'en plus de proposer une lampe torche, une pioche permettant d'escalader les murs invisibles, ou un souffleur/jetpack, le jeu intègre même une trompette avec laquelle on peut gérer plusieurs gammes ainsi que la hauteur… complètement inutile donc complètement indispensable : j'ai tenté de refaire le thème de Super Mario avec plus ou (surtout) moins de succès.

Malheureusement, je pense que BABBDI aurait pu aller encore plus loin dans son délire. Il y a des trucs étranges, mais on en fait le tour en 1h30, succès compris : on nous dit clairement quels objets nous manquent, où ils se trouvent… ça manque d'un ou deux easter eggs vraiment perchés (à la limite, il y a bien l'accès au bateau…). Je trouve aussi que ça manque de musiques… bon après, je pense que le fait d'avoir trouvé l'univers réconfortant (là où la plupart des joueurs le trouve oppressant, glauque, voire horrifique), joue un peu là-dedans… aux antipodes de l'objectif principal donné par les développeurs qui est de se barrer de ce monde de merde.

À noter que le jeu est en anglais, mais c'est un anglais très accessible… dans le sens où c'est un anglais comme moi, je le parle (en mode Franck Ribéry dans Les Guignols).

Autre chose à noter : BABBDI est encore plus explicite que STRAFTAT en ce qui concerne ses références, citant des œuvres de Jared Diamond, Voltaire ou encore des frères Strougatski à un moment donné. Voilà, si ça intéresse quelqu'un…

Le jeu étant disponible gratuitement, drôle, en plus d'être très court, je ne vois pas comment vous pourrez accepter d'y passer à côté.