La légende de l’île perdue, ou Tales of Sword Coast en VO et qui est évidemment plus censé, est un ensemble de contenus annexes implémentés dans l’aventure principale avec un petit village inédit pas très intéressant en lui-même mais qui permet d’aller dans 3 zones de jeu différentes et inédites qui composent l’intérêt majeur de cette extension. Cette implémentation dans l’aventure est vraiment bien faite, un PNJ à Baldur va introduire une partie de l’intrigue de cette extension l’air de rien mais ça permet de donner le sentiment que ça ne sort pas de nul part, je ne sais pas si l’extension l’a ajouté ou s’ils y avaient déjà pensé dans le jeu original mais je trouve ça très pertinent.
L’île des magiciens est un concept sympathique mais qui se finit beaucoup trop vite, c’est dommage parce l’environnement extérieur est beau mais minuscule et le donjon a quelques idées de scénario et de combat mais qui sont à peine développées tellement on traverse ça super vite. À ce niveau-là, je pense qu’ils n’auraient pas dû l’inclure ou alors la travailler un peu plus pour que le potentiel soit exploité, parce que là ça sent le travail un peu bâclé sur la fin et c’est pas représentatif de l’extension dans sa globalité qui se montre bien plus généreuse dans ses deux autres aventures.
L’île de Baldurien est une des meilleures quêtes du jeu global tant en terme de narration qu’en terme de mécaniques de jeu, je ne vous en dirai pas beaucoup plus pour ne pas spoiler mais c’est ce que j’ai le plus apprécié dans cette extension, village intéressant, quelques quêtes annexes sympathiques, extérieur tuto pour le donjon qui représente un vrai challenge avec ses spécificités... C’est pour moi l’une des meilleures maps du jeu et je comprends sans problème pourquoi ils ont mis l’accent dessus dans le titre français même si ça écarte quelques peu la dernière zone de jeu.
La tour de Durlag est la zone la plus difficile du jeu et dans le top 10 des donjons les plus complexes que j’ai pu faire dans un RPG. Bourré d’énigmes super dures à comprendre avec des scripts bien précis à enclencher, plein d’items clefs à combiner à partir d’éléments cachés, des mécanismes ouvrant une porte quelque-part tout en fermant une autre ailleurs, des pierres magiques à ramasser dans un certain ordre en se rappelant d’où on a trouvé certains bouquins pour comprendre cet ordre... sans oublier les pires monstres du jeu en embuscade dans des salles remplies de pièges bien évidemment, ce n’est plus comme si on était à ça près.
Je vais être sincère, je n’ai pas fini cette tour de Durlag car vraiment c’était au-dessus de mes forces et de mes nerfs mais je reconnais la qualité du donjon sans problème et j’ai très bien ressenti l’aspect anxiogène promis par les PNJ, comme donjon final annexe à l’histoire il est parfait. C’est le genre de délire qui ne s’impose pas dans la quête principale mais qui a toute sa place dans une extension destinée aux plus motivés et si ça plaît pas il y a quand même du contenu à côté de qualité avec notamment l’île de Baldurien.
Faisant partie intégrante de Baldur’s Gate Enhanced ça serait vraiment stupide de passer à côté de cette extension et remis dans le contexte de sa sortie elle me semble très honnête en rapport qualité / prix sans s’imposer car elle n’est pas liée à la trame principale. C’est donc une bonne extension traditionnelle à cette belle époque lointaine des DLC abusifs, ne serait-ce que certaines extensions développées par Bioware eux-même ces dernières années.