Chaos in development

Edité par Ubisoft encore une fois dans un bon coup, Chaos in Gotham propose un action platformer se démarquant principalement par la variété des phases de gameplay offertes. En plus d'incarner Batou, on prendra le contrôle de Batgirl le temps d'un long niveau, la rousse offrant son propre panel d'animations. Un des conseils que je donnerais, c'est de couper la musique, très vite agaçante, entre le chipset sonore de la console loin de déverser du miel dans les oreilles et surtout la bande-son composée en tout de quatre morceaux dont un spécifique à l'écran-titre. On a vite fait le tour de l'OST.

La majeure partie du jeu se déroule des niveaux assez classiques à base de séquences plateformes plus ou moins complexes dans lesquels quelques ennemis traînent ça et là. On s'en débarrasse assez facilement, souvent en bourrinant le coup de poing, le coup de pied en position basse ou une sorte de dash permettant de stopper leur action en cours.
On a quelques gadgets à dispositions, à savoir l'éternel batarang, le grappin et d'éventuels bombes à récupérer dans les diverses zones, mêmes si leur utilité reste grosso modo nulle, vu que la totalité des ennemis (à l'exception d'un très lent) sont immobiles et que les boss sont trop rapides ou imprévisibles pour avoir le temps de placer l'explosif et de l'activer sans risquer de prendre une fessée.

La difficulté du jeu fait majoritairement le yo-yo. Entre progressions sans trop de soucis et pics soudain (principalement les boss et quelques morceaux de zones), on a beau récupérer régulièrement des vies un peu partout, on finit tôt ou tard par manger un game over. Heureusement, un système de password permet de reprendre à un niveau donné, mais il faudra à chaque fois retourner dans les options mettre les vies aux maximums, sachant que s'y on re-rentre dans le menu sans le vouloir, les choix subissent un reset par défaut assez agaçant. Et ce souci d'ergonomie n’est pas le seul problème du jeu.

Si l'histoire est narrée sous forme des dessins cartoons figés de bonnes qualités, à l'image du Batman Beyond sorti précédemment, et que l'on pioche assez large dans la galerie de personnages de la licence, les phases de gameplay ramène vite à la dure réalité du jeu. Au programme des soucis, les hitboxs arrivent en tête. Il ne faut pas se fier à l'aspect visuel, votre personnage pouvant tout aussi bien mettre les pieds sur une zone blessante sans en subir les conséquences tout en étant blessé par un ennemi vous ratant d'un bon mètre.
On râlera aussi facilement contre le manque détails ayant un impact sur le gameplay, et là je cite les gusses avec des armes à feux dont on ne voit jamais les balles, probablement trop durs à modélisé alors qu'un pixel à la con aurait suffit. Résultat, il faut se fier à l'animation pour esquiver le futur projectile invisible. C'est très problématique selon la situation, surtout sur un boss où il faudra carrément anticipé le tir en faisant preuve de précognition.

Autre soucis majeur, la raideur du gameplay. Il est juste impossible d'enclencher une quelconque action tant que la précédente n'est pas visuellement terminé. Plus qu'emmerdant quand une esquive réflexe peut te sauver la peau. Surtout que les animations sont assez lentes et qu'il n'est pas rare que le level-design et le positionnement des ennemis demandent d'être alerte.
En parlant de level-design, celui offre une intéressante verticalité, le héros devant régulièrement faire de l'escalade voir redescendre pour atteindre son objectif. Dommage que les phases de jeu différentes n'offrent pas les mêmes bonnes idées. Au menu, un séquence en batmobile en vue top down où il faudra jouer les kamikazes sur un autre véhicule tout en récupérant de la vie pour ne pas finir en miettes, un passage à moto devenant ridiculement facile quand tu trouves la position idéale pour ne plus avoir à esquiver les vilains et une en deltaplane avec le fameux coup du double chemin dont l'un mène à un mur et dont l'indication fléché n’apparaît qu'une petite seconde avant que t'es le temps de réagir.

Mine de rien, tout ces défauts qui s'accumulent, ça fait beaucoup, et ça devient vite lassant voir frustrant quand tu galères sur un passage en particulier au point de manger plusieurs game over. Le jeu reste aujourd'hui encore jouable, mais il faut parfois s'accrocher. Le pire c'est qu'il y a avait moyen d'en faire un jeu correct, et que je lui aurai probablement foutu la moyenne si une bonne partie des problèmes ne m'avait pas autant agacés.