Street Fighter: Caped Crusader Revenge

Troisième mouture arrivée sur le tard, la version Arcade Game de Batman Forever voit Iguana Entertainment (les papas de Turok) s'occuper du développement. La bonne nouvelle, c'est que Probe n'aura pas le loisir de massacrer le jeu une énième fois. Mais la boîte au reptile ne va pas non plus proposer une copie de bonne facture.

On retrouve le concept de majorité des beat'em up de l'arcade. Un personnage se déplaçant sur plusieurs plans du décor dans une vue 2D, la possibilité de saisir des éléments pour les jeter aux adversaires, des bonus en tout genre histoire de déchaîner sa fureur, et des ennemis en nombre. La progression est rythmée par quelques combats de boss, souvent en nombre aussi, des écrans de chargements longuets et un choix de bonus pour attaquer la prochaine zone.
Sur la papier, ça passe, pad en main, euh...

Un premier soucis assez drôle, il n'y a pas de friendly fire dans certaines circonstances pour vos adversaires d'un soir. En l’occurrence, si l'un deux balance un quelconque projectile, ses confrères sur la trajectoire ramasse plein pot, d'autant plus si ça provoque une explosion derrière. Tu te retrouves du coup avec des K.O. en groupe par la bonne grâce de l'I.A.
Le nombre d'ennemis assez élevé en simultané offre des problèmes de lisibilité, d'autant plus dans certaines parties étroites, pas aidé en parallèle par une caméra qui n'en fait qu'à sa tête. On ne voit parfois plus qui on frappe et l'on peut subir un malheureux gangbang. Surtout que le jeu n'est pas spécialement simple. Et c'est encore pire quand on essaye en hard pour rire et que t'as l'impression d'être au milieu d'une manif de rue qui dégénère.

Coté maniabilité, le perso reste assez vif. Une touche pour le coupe de poing, une seconde pour le pied, une troisième pour sauter, et de nombreuses combinaisons mystères qu'il faudra découvrir en martelant un peu au hasard la borne. Robin est sélectionnable et possède son propre moveset, et l'on peut même tenter le coup en coop, ce qui rend l'ensemble plus abordable.
L'émulation du jeu dans sa version arcade étant mauvaise (pas de son), je me suis rabattu sur son portage sur la première console de Sony, Résultat, tu te retrouves avec des touches qui ne servent à rien.
Reste l'aspect technique avec cette modélisation 3D des personnages qui veut en mettre plein la vue et fait penser à pléthore de jeux de l'ère 32 bits. En gros, c'est pas génial et ça a très mal vieilli.

Reste la surprise du chef, on a droit une bande-son qui fait dans l'éclectisme. Entre pistes hard rock énervé, rock plus expérimental, thèmes d'ambiances pour retranscrire l'epicness du moment (pas vraiment présent à vrai dire) ou ce morceau de musique classique lorgnant vers le coté obscur et semblant sortir d'un film d'horreur malsain, il y a de la variété et tu te dits que le compositeur s'est quand même bien fait chié à pondre un score qui attire l'attention pour un jeu qui appelle nettement plus à l'indifférence.