Caisse à outil

Cette version Megadrive de Batman Returns n'adapte qu'en partie le film du même nom. L'histoire commence juste après la mort de la princesse des glaces. On suivra ensuite différents événements menant à l'affrontement avec le Penguin. Ici, pas de petites cut-scenes transitionnelles entre les niveaux, on enchaîne sans trop se poser de question.

À l'instar des antérieurs opus du support, on se retrouve dans un bon vieil action platformer 2D. Cinq actes proposant plusieurs niveaux chacun, et il faut impérativement finir l'acte sans écoper d'un game over pour ne pas tout recommencer au début de celui-ci. Pour donner un exemple, l'acte 1, c'est trois niveaux avec un boss à la fin de chacun d'entre eux. Du coup, tu ressens bien l’exigence du titre qui devait faire recommencer le jeu un paquet de fois aux possesseurs de la cartouche. Béni soit l'inventeur des saves state, d'autant plus que le nombre limité de continue rend rédhibitoire toute idée de progression à la dur et surtout legit.

Les niveaux offrent un level-design souvent vertical, poussant à jouer du grappin pour se balader entre les étages au milieu de quelques pièges parfois dissimulés. On dérouille les divers membres du Red Triangle Circus pour ensuite mordre un peu la poussière contre les boss (au secours les hitboxs) où l'utilisation des divers gadgets du personnage devient littéralement salvatrice. La ceinture à outil de Batou propose outre les habituels batarangs basiques, une version autoguidée, des bombes à gaz pour neutraliser vite fait son adversaire, une sorte de technique spécial balançant une nuée de chauve-souris et un grappin spéciale coup.
La gestion des divers projectiles devient l'une de clés de la progression tant elle permet de se faciliter la tâche pour peu qu'on réserve notre arsenal contre les gros clients. Divers items collectibles permettent de refaire les réserves régulièrement mais pas au point de te pousser à balancer à toute berzingue la matos. Le jeu reste plutôt équilibré à ce niveau-là et ça rend d'autant plus dommageable la limitation de continues et l'absence de saves ou système de password.

Si les graphismes ne poussent pas la console dans ses derniers retranchements, la direction artistique très dark et gothique apporte à un cachet certain à l'ensemble. L'aspect majoritairement sombre n'est pas gênant pour la lisibilité, à contrario des divers éléments du décors au premier plan nettement plus emmerdants, au point de parfois rendre invisible certains pièges. Payes ta difficulté débile.
Pas grand chose d'autre à dire. La bande-son m'a semblé anecdotique, je n'y ai même pas spécialement prêté attention. Et après deux heures de jeu, ben tu termines l'aventure, qui propose un inattendu boss fight pour agrémenter le générique de fin. Je ne saurais pas dire si une défaite change l'ending, ayant gagné l'affrontement sans trop de soucis. Il faut dire que c'est un adversaire qu'on rencontre de base une paire de fois.

Le jeu n'est pas mauvais en soit et propose des idées intéressantes (gestions des outils, level-design) mais il n'est clairement pas un maître-étalon du genre.