Le Batman de 1989 avait eu droit à sa ribambelle d'adaptation vidéoludique, sa suite toujours chapeauté par Tim Burton subit le même traitement. Batman Returns versions SuperNes propose un beat'em all aux petits oignons qui aurait facilement eu sa place sur une borne d'arcade. La fidélité au film est très poussé et l'on revit dès les le départ une partie des événements du métrage. Penguin et Catwoman au programme, sans oublier le gang de clowns et leurs divers tricks. La longue intro du jeu résume l'histoire du film et la transition entre stages se fait via quelques screens digitalisés du métrage accompagné d'un texte reprenant parfois quelques dialogues.
On progresse dans des niveaux copieusement peuplé d'ennemis et de temps en temps de quelques civiles affolés. On castagne via divers coups. Pieds et poings, batarangs, la très efficace cape permettant de faire un strike au milieu d'adversaires trop nombreux et collants (malheureusement, ça bouffe un peu de vie) et quelques items explosifs permettant de clean l'écran en guise d'atout de dernière chance. On s'amusera à interagir avec les éléments du décor en saisissant sa victime et lui faisant manger le sol, le mur ou même parfois la tête dur de notre chevalier noir. Et l'on conclura chaque level par un boss demandant une adaptation plus que vitale pour se débarrasser de ces sacs à PV particulièrement résistant.
Tout ça fonctionne très bien ingame, le problème majeur du jeu restant sa difficulté très exigeante, i.e. si tu connais pas par cœur les capacités de ton perso et le moveset de tout les ennemis, tu n'iras jamais jusqu'au bout de l'aventure. Les vies fondent comme neige au soleil, tes trois pauvres continues ne faisant que retarder l'échéance. Batman Returns est un jeu demandant à recommencer encore et encore pour être vaincu. Et il propose cinq difficultés différentes pour les adeptes de la rejouabilité.
Un petit cheat plus tard pour bénéficier de continues infinies parce que tout recommencer à zéro c'est chiant quand même, et le mode Mania histoire de compenser ce coup de pouce salvateur, je finis par vaincre la bête non sans en avoir pris plein la gueule. Le coté die and retry reste au centre de tout.
Cette version SuperNes offre un bel habillage graphique, des animations très fluides et ne souffre d'aucun ralentissement, même quand c'est la cohue sur l'écran. La bande-son de Danny Elfman est reprise telle quelle pour accompagner les passages correspondants et ça claque bien. Un niveau Batmobile lorgnant dans le shmup et demandant des réflexes aiguisés pour esquiver les bikers arrivant de face vient varier un peu la monotonie des différents stages souvent plats, excepté le troisième, très verticale et justifiant l'utilisation du grappin en série à la Spiderman, mais c'est pas vraiment la part de gameplay la mieux maîtrisée.
Impitoyable mais tout aussi prenant, Batman Returns fait son taf et aurait surement rapporté le jackpot dans les salles d'arcade en faisant mourir en boucle les petits audacieux s'y frottant. Mais c'est les manettes de la console de Nintendo qui en ont fait les frais. À faire avec le déblocage de continues infinies, sauf si vous voulez y passer l'été.