La version SegaCD de Batman Returns, c'est deux jeux en un. D'une part on retrouve tout les niveaux de la version Genesis auxquels ont été greffé de nouvelles pistes sonores inattendues, tel cette balade rock seventies. D'autre part, cinq nouveaux niveaux où l'on fait du pilotage sont venu garnir le contenu. On y contrôle successivement la Batmobile et le Batskiboat dans des phases de jeu arcade. Les options permettent de choisir entre jouer uniquement aux niveaux de plateformes, ceux de conduites où l'intégrale, transitant de l'un à l'autre, excepté le niveau final du "driving game" uniquement accessible en choisissant de faire le jeu correspondant, ce qui est complètement con quand on a "full game" dans les choix. Du coup, je ne verrais jamais le dernier level précité, mais c'est pas plus mal, les quatre précédents m'en ayant fait voir de toutes les couleurs.
Si la hardware amélioré permet à cette version d'offrir une technique plus pointue et une paire de cut-scenes du plus bel effet, on y est au final pas vraiment gagnant, bien au contraire. Déjà la maniabilité des phases de pilotage est juste catastrophique. En gros, on appuie sur le champignon pour arriver à hauteur des ennemis tout en martyrisant le bouton de tir et en leur rentrant dedans parce que le timer est très serré et ne te laisse pas le temps de réfléchir. Si en ligne droite, ça va a-peu-près, dans les virages, c'est dérapage incontrôlé rendant impossible tout coup de volant salvateur pour esquiver divers projectiles adverses.
Résultat, t'en prends plein la gueule, ta vie pouvant se retrouver réduite à zéro en une poignée de secondes selon ce qui te touche. Le feu reste le pire ennemi et bien sûr certains en abusent comme c'est pas permis. Du coup, quelques passages tiennent du chemin de croix et l'on en vient à prier pour un malentendu histoire de surmonter une paire de boss dont tu te demandes encore comment tu peux gérer l'esquive avec un véhicule aussi peu maniable.
Le Batskiboat améliore à peine la situation mais vient changer le concept en remplaçant les hordes d'adversaires par des obstacles faisant des égouts l'équivalent d'un temple rempli de pièges. Tu fonces à toute berzingue entre les obstacles divers, certains allant jusqu'à te boucher totalement la vue. C'est du ça passe ou ça casse, impossible de prévoir ta progression. Bonjour le par cœur enfoncé dans le cerveau à coup de fails innombrables. Je crois que je n'ai jamais autant utilisé de saves state que dans ce jeu.
Les niveaux platformers restent au final une bénédiction dans cette version où les zones 3D bouillie de pixels au style voulu réaliste mais franchement immonde sont juste décourageants. La version Genesis reste un moindre mal, et c'est presque une habitude avec les Batou, les versions consoles de Sega se retrouve avec les opus les moins bons. Reste les les itérations 8 bits pour me faire mentir.