Un petit jeu d'aventure en point'n'click pour changer, ça vous dit ? La version PC de Batman Returns vient ainsi s'aventurer là où aucun jeu de la licence n'avait osé mettre les pieds. On contrôle ainsi notre justicier masqué à la recherche d'indices divers pour déjouer les plans du Pingouin. Le jeu reprend la trame du film avec une fidélité assez poussé, i.e. une partie des dialogues à l'identique et pas mal de séquences descriptives qui rappelleront au bon souvenir du métrage de Tim Burton. La fidélité à l'univers est atteinte sans aucun soucis et le lore sur les divers personnages du film bel et bien présent via le PC Master Race de Batou. Ce qui me permet de faire une transition subtile via le premier des divers soucis du jeu.
La database, parlons-en. Plein d'infos sur des gars qui ne te parlent que peu quand ils ne te disent rien tout court. À vrai dire, y'a bien 90% des données qui ne servent à rien pour la progression du joueur. Les mauvaises langues diront même que la database est juste là pour décorer. Les outils importants restant la télé constamment allumé aux chaînes d'infos, le collecteur de preuves permettant d'extrapoler pendant l'enquête et le bon vieux magnétoscope.
On passe donc de la Batcave à la Batmobile pour ensuite choisir sa destination dans Gotham City, et ce, en fonction des événements et indices récoltés. De nouvelles zones accessibles se débloquent selon la progression de l'enquête et l'on fait de fréquent allers-retours vers le QG pour analyser les diverses preuves récoltées sur le terrain. Ce qui me permet de glisser ingénieusement des nouveaux problèmes du soft.
D'une part, c'est leeeeeeeeeeeeeeeeent. Les animations se font presque en slow motion. Et pourtant le jeu est loin d'être un canon technique du support. Tu cliques sur un endroit pour faire déplacer ton personnage, il y va peinard, traînant la patte, aucune raison de se presser. C'est pas comme si il y avait un compteur temps qui défilait et que t'avais un nombre de jours limité pour résoudre l'enquête. Hmmm. Si en fait.
Donc, les va-et vient prennent déjà un sacré moment et finissent par te les gonfler, mais si tu ajoutes à l'équation le défaut majeur des jeux d'aventures PC de l'époque, cf la progression loin d'être évidente parce que énigmes tordues ou manque d'indices quand à quoi faire, ben t'as l'impression que t'en verras jamais le bout. Le jeu n'offre ici que peu de marge, et il suffit de rater un événement obligatoire qui ne se déclenche qu'à un horaire à un endroit précis pour tirer un trait sur tes espoirs de voir le dénouement. Ma première tentative a été un beau fiasco à ce niveau-là.
Il reste les combats. Parce que ouais, à force de faire des tours de rondes un peu partout, tu finis par tomber sur quelques gusses à maraver. Et là encore, c'est pas très clair les premières fois. En gros, le combat se fait tout seul, les deux duellistes faisant quelques acrobaties et s'échangeant quelques mandales à l'occasion. On peut régler l’agressivité du personnage entre trois options : easy, normal et fierce. Aucun rapport avec la difficulté comme pourrait le laisser penser les termes susmentionnés, donc foutez en fierce au premier fight et admirez votre perso casser des gueules fissa.
La subtilité vient surtout de la ceinture à gadgets permettant de réduire un peu le temps perdu dans les affrontements contre les laquais de Cobblepot. On peut même changer de tenue, avec des stats sur l'état de celle-ci, mais c'est pas comme si la timeline de l'histoire te laissait vraiment le temps de les réduire à néant. T'es de toute façon trop occupé à chercher comment progresser.
Et après mal d'essais, de rechargement de la save et un petit coup de pouce de GameFAQs pour une paire de rendez-vous à horaires stricts dont je me demande encore comment on peut les déterminer sans essayer mathématiquement toutes les possibilités statistiques ingame, on finit par apprécier un final un peu plus simple d'accès, surtout passé le seuil fatidique du septième jour, même si une mauvaise décision peut encore te niquer si tu ne fais pas gaffe.
Et ça fait peu dans la balance malheureusement, car ce rush de dernière partie ne vient pas vraiment contrebalancer tout les aléas précédents. Peu clair dans ses objectifs et ses indices laissé au joueur pour se débloquer tout seul comme un grand sans risquer une AVC malvenue, risque augmenté par une bande-son prenant vite la tête mais pouvant être coupée via une option salvatrice, la version PC de Batman Returns ne viendra pas bomber le torse. Et c'est bien dommage.