La seconde adaptation vidéoludique du justicier masqué propose un jeu d'aventure avec quelques combats mais surtout des énigmes. On a le choix entre deux scénarii, le premier où l'on va combattre le Joker et sauver Robin, et le second où c’est le Pingouin qui va morfler. On progresse d'écrans en écrans en ramassant des objets qui auront tous leur utilité, sauf qu'il va falloir trouver quand et où. Et l'inventaire étant limité en place, il faudra souvent se débarrasser du superflu, tout en en gardant de la réserve pour d'autres items dont la bouffe, vitale pour récupérer sa santé.
Le jeu ne serait pas si dur si les développeurs n'avait pas intégrés une vieille mécanique issu du rogue-like : la santé descend avec le temps et il faut grailler pour la récupérer. Parfois, on trouve un casse-dalle au sol, mais il faudra souvent vaincre un adversaire (et au passage prendre des dégâts) pour récupérer de quoi se refaire. Sauf que ceux-ci n'en lâchent pas toujours, et on finit à un moment donné par se retrouver affamé, et là, c’est le game over fatidique. Frustrant, surtout que le jeu se résume à du par cœur. On ne fait que tâtonner et chercher jusqu'à ce qu'on découvre l'utilité d'un item, mais avec le temps limité via la faim, c’est un peu la panique tôt ou tard, ce qui n'aide pas le joueur dans ses recherches. Le pire étant dans la campagne avec le Joker où il faudra trouver le dentier accessible après une sacré trotte pour pouvoir enfin avaler quelque chose. Genre Batman, c’est un vieux édenté....
Les écrans sont présentés sous formes de comic strip, aux graphismes très jolis et aux couleurs pétantes, donnant l'impression de voir un des comics du super-héros s'animer. Il y a un vrai soin dans les animations, même si le tout reste très lent (et le personnage l'est encore plus quand il marche dans l'espèce d'immondice vert des égouts).
Par contre une seule musique qui tourne en boucle, d'une durée d'une dizaine de secondes, à la qualité sonore effroyable (pour la version DOS, celle sur Amiga en comparaison passe vraiment bien). Heureusement, il y a une option pour couper le son dans le menu, et aussi la possibilité de recommencer le jeu au début, ce qui bloque invariablement le jeu. Et quand tu la sélectionne involontairement en essayant d'aller vite parce que ton Batou à l'estomac en feu, tu rages.
Niveau combat, on se contentera de masher l'attaque au batarang, vu que les coups de pieds sont quasi-impossibles à placer. En plus, on sent que niveau prise en main, c’est plus prévu pour les joysticks multidirectionnels avec un seul bouton, l'ensemble des attaques s'effectuant via l'une des directions. Atari 2600 et Commodore 64, je vous invoque.
Bref, joli et intéressant, mais trop vieillot dans ses mécaniques et trop dur à cause de l'une d'elles. Il y a dû y avoir quelques disquettes de cassés à l'époque.