Il arrive qu'un média franchisse un cap.
En art, rare sont les bonds, les sauts, les gouffres technologique franchis soudainement;
Tellement rare que l'on ne peut que ce souvenir de Battlefield 3.
Depuis 2009, tout le monde garde ses fesses confortablement vissés dans le fauteuil du salon. Manette en main, jouant à Modern Warfare 2, souhaitant l'arrivée de ce jour. Ce jour où << l'empire des rêves >> que représente le jeu-vidéo nous donnera la possibilité d'aller plus loin.
En 2011, DICE s'inscrit au panthéon de la performance et du divertissement 3D.
Que vous soyez plutôt Russes ou plutôt Américains, rien ne peut vous arracher au frisson de la ligne de front. Les débris fusent, les murs et les sols éclatent, tout n'est qu'explosions ou cris lointain. Il ne s'agit pas d'une expérience militaire réaliste mais bien d'un divertissement ayant pour base la guerre totale. Pour cela, on donne au joueur un personnage rapide, agile et capable de tout piloter. C'est ensuite aux sound-designers de faire le reste, que dis-je, de faire le gros du boulot. Vos pas résonnent, les chars vous assourdissent et les snipers ne vous ont jamais autant terrifiés. La carte est grande, très grande, mais c'est seulement quand l'on se retrouve seul, à courir dans le métropolitain parisien, que l'on se rend compte du potentiel incroyable, et de la prouesse d'un jeu comme celui ci. Le tunnel dans lequel vous êtes tremble sous les bombardements extérieurs. Grâce à Frostbite 3 et son reconnu laxisme sur les destructions possibles, le champ de bataille s'offre à vous. Vous êtes libre.
Plus nous avançons, plus l'idée d'un sentiment complétement inédit dans un jeu devient obsolète. On pense avoir tout créé, tout ressenti. Et c'est pourtant au milieu des terrains vagues et des villes autrefois vivante, à courir pour atteindre vôtre objectif ou simplement pour sauver vôtre peau, que vous vous voyez. Petit et faible. Vous posant cette question que tout homme ou femme d'action s'est déjà posé : << Mais bordel, qu'est ce que je fous là ? >>. Ou peut être saurez vous parfaitement comment réagir, vous empressant d'en informer vôtre escouade, vidant vôtre chargeur afin d'aveugler l'ennemi le temps que vôtre binôme traverse la rue pour récupérer ce véhicule de transport de troupes. L'un ou l'autre, l'espace d'un instant, vous vous imaginerez soldat.
Un jeu comme Battlefield 3 en 2011 est un pur cadeau. Décrire ce gameplay, ce son et cette image à un joueur de 2009 aurait ressemblé à un avancement sans nul doute atteignable, mais bien trop hâtif. La hype maintenant totalement perdu, a tout de même tenu un bout de temps même après l'épisode 4.