"Même Vinnie Colaiuta en a chié pour le finir"
Toujours aussi addictif que ses ainés sur consoles portables, Beat the beat enchaine les bonnes idées et met les nerfs à rude épreuve.
Reposant sur un gameplay à un bouton (bon ok, 2) cet opus m'aura paru étrangement plus ardu que Rhythm Paradise sur DS, qui ferait presque office de promenade de santé par moments en comparaison. Je me suis demandé si ca ne venait pas du mouvement à effectuer sur DS, qui part du poignet et semble plus se rapprocher d'un mouvement naturel pour marquer la cadence, singeant de loin celui du batteur ou du chef d'orchestre.
Toujours est-il que de toutes les épreuves de l'épisode DS, à quelques exceptions près, on se dit que le perfect est réalisable, et on se surprend même à en réussir du premier coup, dès la découverte du mini game (mais du coup tintin, pas validé!). Face à certains jeux de BtB, c'est la plus totale des déconfitures qui s'impose parfois à nous, de véritables crises existentielles face au vice de quelques foutus contre-temps. Evidemment, la réussite dépendra du sens du rythme de chacun, mais la force du titre réside dans le fait de pouvoir simultanément offrir sa chance au débutant et surprendre le musicien averti. Malgré les obstacles, on peste, on persévère, on triomphe, et on revient pour gagner la médaille et le perfect dans cette logique de scoring, poussé comme jamais par nos galons de Dave Weckl de la Wiimote fraichement acquis.
On pourra néanmoins pester sur un contenu 2 joueurs famélique, alors que la totalité des mini games était adaptable à ce mode de jeu. Pourquoi donc n'en privilégier que 8, de facon complètement arbitraire d'ailleurs, au détriment de tous les autres? C'est fort dommage.
La bande son et l'identité visuelle du titre sont quant à elles à la hauteur de la licence, bien que les morceaux ne soient peut-être pas aussi mémorables que ceux de l'opus DS, encore que c'est une question d'appréciation. Du reste, la possibilité de switcher entre les versions anglophone et japonaise est appréciable, mais se troque contre l'absence de chansons en francais (qui déchiraient tout sur DS, repensons au karatéka matiné d'une touche Ophélie Winter absolument succulente) malgré des sous-titres de qualité. Toujours délire et kawai à souhait, on retrouvera donc de fidèles compagnons, en épreuve ou en easter egg, et quelques nouveaux s'inscrivant dans la lignée de concepts complètement barrés des premiers opus. Les épreuves sont pour la plupart inédites, et entretienent une fois de plus de subtils troubles entre l'image et le son, si bien que certaines d'entre elles se réussiront plus facilement les yeux fermés.
Relativement court, le jeu se boucle en quelques sessions et le remix 10 pointera le bout de son nez un peu trop rapidement au goût de certains. Cependant, atteindre le perfect sur chaque jeu relève d'un travail acharné et toute la replay value de ce volet est bien entendu contenue dans son caractère redondant, à l'image de ses aînés. Les quelques jeux infinis viendront en supplément pour prolonger le plaisir, mais c'est vraiment dans la course au scoring que se jouera l'appréciation de BtB. A voir donc si vous êtes de ceux-là.