Blood Bowl par Spacewolf1
Quand Cyanide plagie le célèbre jeu de plateau de Games Workshop avec son non moins réussi Chaos League, que se passe-t-il ??? Games Workshop règle l'affaire à l'amiable en imposant à Cyanide d'acquérir la licence officielle de Blood Bowl, et donc de réaliser l'adaptation officielle du jeu.
Blood Bowl
Mais qu'est donc le Blood Bowl ??? Il s'agit tout simplement du sport le plus populaire du monde de Warhammer !!! Que ce soit les humains, les elfes, les nains, les orques, les skavens, les hommes-lézards, les champions du chaos, les mort-vivants... tout le monde joue et suit ce fantastique sport. Cela est possible notamment grâce au réseau magico-cablé Cabal Vision, qui permet la retransmission des différentes ligues, qu'elles soient dans les contrées chaotiques du Nord, dans les forteresses naines, les jungles de Lustrie, les villes humaines... Les paris sont bien évidemment nombreux, les transferts (avec des salaires se comptant en millions de couronnes !!!) et les amourettes des stars suivis de près par les fans, la corruption de certains arbitres est omniprésente...
Blood Bowl, ou le football américain chez Warhammer... 2 équipes, un ballon ovale, des touchdowns... le tout saupoudré de la brutalité naturelle de Warhammer. Donc, concrètement, le jeu se joue sur 2 mi-temps de 8 tours chacune ; à la fin des 16 tours d’une partie, le gagnant est celui qui aura marqué le plus de touchdowns... à moins qu’une des équipes n’ait trop de blessés et s’avère incapable d’aligner le nombre minimum de joueurs sur le terrain. ^^
Fidèle tout simplement
Cette adaptation comporte 2 styles de jeu : temps réel et tour par tour. Ce second mode est tout simplement l’adaptation pure et simple du jeu original. À chaque tour (limité en temps) vous avez différentes actions possibles : déplacement, passe, ramassage du ballon, blocage, attaque « sauvage » ou blitz. La longueur d’un déplacement dépend naturellement des caractéristiques du joueur ; cependant, il peut « mettre le paquet », et ainsi courir sur quelques cases supplémentaires à ses risques et périls. Attention cependant lorsque vous passez à côté d’un joueur adverse, qui peut tenter de vous bloquer. Quelles que soient les autres actions, vous devrez effectuer un jet de dé (en fonction de votre agilité ou de votre force) afin de déterminer si votre action sera réussie ou pas. Cela est à double tranchant : si vous ratez, vous déclencherez un « turn over », mettant ainsi fin immédiatement à votre tour. Autre « détail », le seul moyen de se déplacer et d’attaquer lors d’un même tour est d’utiliser le blitz, action spéciale limitée à 1 fois par tour pour toute l’équipe.
Ce qu’il vous faudra également gérer, ce sont les blessures... En effet leurs conséquences peuvent aller de la blessure simple, laissant le joueur assommé par terre durant 1 tour ou deux, aux blessures plus lourdes l’envoyant sur le banc de touche (et pouvant affecter ses caractéristiques sur le long temps) voire, dans le pire des cas, la mort pure et simple (ben oui, un gobelin qui se fait plaquer par un ogre...). Il vous faudra donc apprendre à gérer cela sur le long terme ; les joueurs ne sont en effet pas gratuits, et l’argent nécessaire pour en recruter de nouveaux ne se gagne qu’en fonction de vos performances en match (où gagner, c’est mieux). Mais lorsque vous recrutez un nouveau joueur, c’est un débutant... mieux vaut donc prendre soin de ses joueurs afin de leur faire gagner de l’expérience. Cette dernière peut augmenter leurs caractéristiques, mais ça peut surtout leur permettre d’acquérir des compétences qui amélioreront grandement leurs performances/espérance de vie.
Mais un match comme ça serait vite « lassant ». Pour pimenter le tout et jeter encore un grain de folie, le jeu rajoute 5 éléments influents : les apothicaires, les pom-pom girls, les arbitres, les champions et les relances. Les apothicaires permettent de réduire le degré des blessures (ce qui peut sauver un mort). Les pom-pom girls permettent d’influencer les évènements de match. En effet, à chaque tour de jeu intervient un évènement ; avoir des pom-pom girls permet de tourner ces évènements plus à votre avantage. Les champions sont de véritables stars/brutes qui s’avèrent être des « super joueurs ». Quant à l’arbitre, ben il arbitre le match... mais il ne voit pas toujours vos actions « illégales », et vous pouvez l’aider à ne pas les voir, ces fameuses actions (comment ça c’est de la corruption ???). Enfin, les relances permettent simplement de relancer un mauvais jet de dés. Pour les apothicaires et pom-pom girls, vous pouvez en recruter afin de les avoir en permanence. À chaque début de match, vous pouvez dépenser quelques couronnes pour en avoir des supplémentaires, pour ce match uniquement. Concernant la corruption et les champions, cela ne se fait qu’avant le match ; c’est donc toujours temporaire. On notera que la ligue de Blood Bowl facilite cela en accordant un peu d’argent à l’équipe inférieure afin « d’équilibrer » le match.
Tournois et équipes
Bien sûr, Blood Bowl se révèle vraiment en mode carrière, où vous enchaînerez les tournois. C’est dans ce mode que les blessures et autres recrutements prennent tout leur sens. Il vous faudra donc avoir des talents de manager en plus de talents de technicien. Le recrutement initial est primordial car les prix gonflent après (notamment pour les apothicaires/pom-pom girls/relances).
Mais qu’est-ce qu’on peut donc recruter ??? Cela dépend de la race que vous avez choisie. Des races comme les humains ont un choix très varié : lanceur, bloqueur, blitzeur, passeur, ogre (le gros bourrin)... À l’opposé, des races comme les hommes-lézards sont très peu variées : saurus, skinks et kroxigor (le gros bourrin). Le jeu vous propose en tout 8 races : humains, chaos, orques, gobelins, hommes-lézards, skavens, nains et elfes. Chacune de ces races a ses spécificités. Les humains sont bons (sans être exceptionnels) dans tous les domaines, les chaos/orques/nains sont bons pour des parties « musclées », les elfes/skavens donnent dans l’agilité et la vitesse, les gobelins dans la fourberie, tandis que les hommes-lézards donnent à la fois dans le muscle et la vitesse (mais avec le minimum d’agilité).
Niveau tactique, les nains/chaos/orques ne marquent pas forcément beaucoup de touchdowns, ce sont plutôt des équipes faites pour démolir ceux d’en face. Au contraire des skavens/elfes qui, grâce à leurs vitesse et agilité, peuvent en marquer rapidement... mais gare aux blocages. Les gobelins sont faibles, et pas spécialement agiles... mais disposent de pas mal de sales coups. À réserver aux fourbes donc (et pour les fans, on retiendra qu’ils ont la possibilité d’utiliser le troll pour littéralement LANCER un joueur gobelin à l’autre bout du terrain !!!). Les hommes-lézards offrent 2 possibilités : démolir (avec les saurus/kroxigor) ou rapidité (mais pas agilité) pour les touchdowns (skinks). Enfin, les humains permettent à peu près tous les styles de jeu.
Chaos League ???
La surprise de cette adaptation est le second style de jeu, tout droit hérité de Chaos League : le mode temps réel. Le jeu va alors se jouer comme une sorte de RTS. Vous sélectionnez vos troupes, faites vos passes, tirs, placages... Le jeu en devient un peu confus/chaotique (comme devrait l’être tout match normal de Blood Bowl quoi :p ) et peut s’avérer délicat à prendre en main au début. Cependant, Cyanide a conservé son système de « pause active ». Grâce à la barre espace, vous mettez le jeu en pause et pouvez planifier les actions de vos joueurs. Le mode carrière est bien évidemment également disponible, on a d’ailleurs des possibilités accrues puisqu’ici, on pourra choisir l’équipement (qui influencera les caractéristiques) de vos joueurs, contrairement au mode tour par tour.
Alors, temps réel ou tour par tour ??? Soyons clair, les 2 sont parfaitement réussis. Si l’on peut reprocher un certain chaos dans le temps réel, il est cependant indéniable que l’action y est intense. Au contraire, en tour par tour le rythme s’avère plus mou (comme n’importe quel jeu en tour par tour) alors que le jeu se révèle clair.
Juste pour le plaisir
Techniquement le jeu est une bonne réussite. Le design respect parfaitement l’aspect des différentes races. L'ambiance et le délire de Games Workshop sont également parfaitement retranscrits, aussi bien dans les joueurs que dans les décors (le jeu comporte 5 terrains/arènes). Et pour pouvoir profiter de tout cela au maximum, la caméra est mobile et dispose de l’inévitable zoom. Niveau bruitage, même combat, les musiques collent bien à l’ambiance tandis que les commentateurs du match font bien leur boulot. Ces derniers ne se contentent pas de juste commenter les actions, ils nous racontent également quelques anecdotes. Et même si cela peut s’avérer répétitif à la longue, c’est très plaisant.
Par contre je tiens à signaler un point faible : le didacticiel. Ce dernier est en effet lamentable et ne permet absolument pas de comprendre tout le fonctionnement du jeu (et ne comptez pas sur le manuel pour rattraper le coup). Autant le respect du jeu originel permet aux « vétérans » de s’en donner à cœur joie dès le début, autant pour le joueur débutant... Soit vous ramerez un peu lors de vos premiers matchs (au risque d’être dégoûté du jeu), soit vous ferez l’effort de télécharger les règles du jeu de plateau (disponibles gratuitement et légalement sur les sites de Games Workshop et du jeu de Cyanide). Encore que l’idéal reste de faire des parties en multijoueur et de traîner un peu sur les forums consacré à Blood Bowl. ^^
Si l’intelligence artificielle s’avère correcte, n’oublions pas pour autant le mode multijoueur, justement. Que ce soit en LAN ou en ligne, les 2 styles de jeu sont disponibles. Le mode tour par tour est également jouable à 2 sur un seul ordinateur.
Jouabilité
Aucun problème en tour par tour, un peu bordélique en temps réel.
Graphismes
Assez réussis, ils retranscrivent fidèlement l’univers de Games Workshop.
Son
Les musiques donnent l’ambiance ; quant aux commentateurs, ils s’avèrent excellents, même si un peu répétitifs sur la longueur.
Durée de vie
Le solo est déjà prenant, quant au multi... idéal quand on ne peut pas réunir les joueurs pour des parties « en vrai ».
