Les jeux disponibles sur tablettes et smartphones n'ont jamais réussi à susciter mon intérêt. Qu'ils soient originaux ou simples portages de titres prestigieux, l'idée ne m'a jamais traversé l'esprit même lorsque les lettres de noblesse Final Fantasy et autres Secret of Mana s'affichaient à l'écran. Cette première tentative n'est donc aucunement due au logo de Square-Enix dont je suis et demeurerai toujours un grand admirateur. Il ne s'agit en réalité que d'un concours de circonstances lié à mon emploi. L'occasion idéale de se faire enfin une opinion, fût-elle sous la contrainte.
Bloodmasque nous emmène dans une ville de Paris assiégée par les vampires. Votre personnage, né de l'union de l'un d'eux avec une humaine, est le seul à pouvoir faire face à la menace car doté de capacités hors du commun propres aux sang mêlés. Vous en conviendrez, l'intrigue ne brille pas par son originalité en plus d'être déjà mille fois exploitée. Cela étant, la trame fait tout de même l'objet d'un travail correct qui n'épargne aucunement les clichés mais parvient malgré tout à ne pas tourner l'ensemble en ridicule. Etant-donné la plate-forme, on pourra éventuellement s'en contenter. On accordera également les honneurs au moteur graphique qui est, avouons-le, une vraie réussite ainsi qu'à la représentation d'un Paris d'époque dans lequel on apprécie de se balader malgré un espace restreint. Mais la véritable spécificité des vampires de cet univers est de dissimulée leur apparence monstrueuse sous des traits humains. Ce prétexte est en réalité destiné à vous permettre d'utiliser vos propres photos pour personnaliser votre avatar sous trois traits de caractères différents. Une idée sympathique qui malheureusement lègue des résultats peu probants la plupart du temps. Remarquez, j'ai peut-être une gueule ignoble, mais je reste relativement peu convaincu.
En terme de gameplay, il est uniquement question de parcourir les minuscules rues à la recherche de quêtes à accomplir. A ce point minuscules que deux pas seront suffisant pour mettre la main sur votre interlocuteur. Néanmoins, n'imaginez pas vous lancer à la conquête de donjons ou autres choses de ce genre car ces "missions" n'auront pour effet que de déclencher un seul et unique combat. Une fois ces dernières achevées, le scénario évolue sensiblement et l'on est reparti pour un tour. Quant au système de combat, il s'avère rapidement lassant et se résume à faire glisser son doigt pour esquiver, puis frapper. Aucune bataille n'échappe à cette règle et ce ne sont pas les furies (comparables aux fameuses limites de FFVII) qui viendront changer tout ça. Il existe cependant une subtilité: chaque vampire possède un groupe sanguin donné (Envie, Force...etc.) tandis que les sangs-mêlés ont la capacité de modifier le leur à volonté. Il faudra donc sélectionner le plus efficace face à votre adversaire.
Enfin, qui dit smartphone dit évidement social gaming. Il est donc possible d’embrigader l'avatar d'autres joueurs puis de les féliciter après une bataille. De même, vous aurez l'occasion de vous mesurer à vos amis via un système de classement qui vous rapportera différents costumes et objets comme récompense avec bien évidement, la possibilité de partager vos moindres faits et gestes sur Facebook. Notons qu'acheter des items pour se restaurer nécessite de dépenser des rubis, lesquels s'acquièrent avec de l'argent réel.
Au final, Bloodmasque était doté de bonnes idées mais aura décidément bien du mal à convaincre. Passé la claque graphique, nous sommes bel et bien face à une coquille vide dont le scénario, malgré ses efforts, ne sera en aucun cas suffisant pas s'infliger une redondance de tous les instants. Encore aurait-il pu être un agréable passe-temps si'il n'avait pas été nécessaire de payer pour échapper à des heures et des heures de levelling.