Sorry, Baël is in another dimension

Bloodstained : Ritual of the Night (RON) fait partie du cercle fermé des kickstarter légendaires ayant littéralement fait exploser les paliers. Et pour compte, c'est le papa de Castlevania : Symphony of the Night (SON) lui-même qui est derrière le projet. C'est bien simple, RON est le parfait rejeton de son modèle, et en a toutes les qualités mais aussi les quelques mêmes défauts.

Ici, pas de lignée des Belmont et pas de Dracula, mais un univers lié plutôt aux démons. Dans les faits, il s'agit toujours d'explorer un immense château infesté de monstres et de secrets, et qui contient étonnamment tous les biomes possibles (grotte de glace, fournaise, tour horlogère, etc...). Les personnages ne sont malheureusement pas très intéressants (sauf Zangetsu qui est doublé en anglais par David "Snake" Hayter), et il manque clairement un antagoniste charismatique du calibre d'un Dracula. En vrai, on se contente de se balader un peu partout jusqu'à déclencher la suite de l'histoire sans trop avoir besoin de suivre, et c'est dommage. Il y a aussi le même défaut que dans SON, à savoir qu'à un moment, il faut un élément précis pour se débloquer, et impossible de trouver sans essayer tout ce que l'on a partout.

Le gameplay est le même que dans SON, à savoir de l'action avec une montée en niveau, des équipements à foison, et des techniques secrètes propres à chaque type d'arme. Le truc en plus, c'est que Miriam, l'héroïne, peut absorber des fragments en battant chaque monstre, chaque fragment donnant un pouvoir spécifique actif ou passif que l'on peut équiper (repris en fait à l'identique de Castlevania : Aria of Sorrow). Cet élément permet déjà d'avoir des parties très différentes d'un joueur à l'autre, l'obtention des fragments étant plus ou moins rare, et en plus de ravir les amateurs de 100% en les incitant à compléter toutes les informations du bestiaire. Il y a quand même certaines combinaisons d'armes et de pouvoirs qui facilitent énormément le jeu et vous rendent franchement invincible. Le 100% est d'ailleurs assez gargantuesque, car en plus des obtentions d'armes et de fragments sur les ennemis, il est possible de faire de la cuisine (pour avoir des plats qui rendent de la vie) ainsi que de l'artisanat (pour avoir des armes et armures), et la liste totale des objets est juste impressionnante. Mais si compléter la liste permet sans soucis de tripler la durée de vie, le faire réellement n'a que peu d'intérêt étant donné que vous aurez fini le jeu bien avant de vous y attaquer.

Là où le jeu s'est pris le plus de mauvais retours, c'est au niveau graphique, étant entièrement en 2.5D. Personnellement, j'ai trouvé les décors plus anecdotiques que moches, mais il est vrai que certains contrastes sont mal fichus. J'ai eu un peu plus de mal par contre avec les design des ennemis, pas toujours inspiré, sauf peut-être pour les boss.

Bref, si vous n'avez jamais touché à un Castlevania après Castlevania : Symphony of the Night, Bloodstained : Ritual of the Night vous fera passer un assez bon moment, malgré son histoire inintéressante et sa progression un peu hasardeuse. Si en revanche vous avez fait toute la série des Castlevania sur GBA et sur DS, le système de fragments à récupérer ne vous étonnera pas, et vous risquez même de trouver le jeu un peu paresseux, car il n'y a pas vraiment de grosse prise de risque ou de réelle innovation par rapport à ces opus (il y a bien un pouvoir qui m'a fait décroché un "wow, ils ont vraiment fait ça ?", mais il n'est pas assez utilisé à mon goût par la suite dans le level design...).

On attendra donc encore la suite ou le jeu qui viendra vraiment révolutionner le genre du Metroidvania, qui semble aujourd'hui stagner un peu, même quand c'est son inventeur qui s'y colle :p.