Les fps - en insistant sur le S de "shooter" - ont beau être un genre ultrapopulaire, tout le monde n'aime pas. Certain.e.s n'y trouvent pas leur compte, moi par exemple. Soit parce que l'écriture, la mise en scène, le propos, sont véritablement trop bas du front et primaires, à l'exemple de la série Call of Duty, soit parce qu'on a pas le "skill" exigé par le jeu, comme dans un Doom ou un Quake... Quelques-uns proposent néanmoins un univers, une scénarisation, un propos suffisamment riche ou évocateur et immersif pour qu'on y trouve plaisir, même quand on n'a pas le talent pour aligner les frags.
Clairement, la série Borderlands appartient à cette dernière catégorie, en s'appuyant sur plusieurs qualités, la première et principale étant le fun. De nombreuses critiques détailleront les mécanismes et les qualités du gameplay, inutile ainsi de venir les répéter, d'autant que s'il convient aussi bien aux spécialistes qu'aux noobs du fps, c'est plutôt de la mise en scène que vient principalement le fun.
L'humour décalé, corrosif et ravageur qui structure le jeu fait le café mieux qu'un gringo ou une grand-mère avec un masque de Georges Clooney. Il faut imaginer un univers à la Mad Max avec l'humour de Mel Brooks et des dialogues écrits par les Monthy Python. Aussi improbable soit le cocktail, force est d'admettre que ça fonctionne à la perfection. L'écriture des personnages en particuliers, aussi bien les principaux que les secondaires est très réussie, les portant au delà de la caricature jusquà la parodie, tout en préservant leur cohérence avec l'univers proposé. La forte dimension RPG, par les upgrades d'armes et de talents/pouvoirs spéciaux, ainsi que les quêtes et défis secondaires à accomplir librement dans un monde ouvert permettent également de ne pas tomber dans l'ennui qui guète au palier de la répétitivité dans les jeux d'action trop linéaires. La réussite est que ce fun perdure pendant tout le jeu, et ne s’essouffle pas au bout d'une heure ou 2.
Alors au final on s'amuse, et surtout on se marre au rythme des vannes et des clins d’œils au beurre noir qui rythment la progression, même si le scénario n'a rien d'épatant, c'est tout 'univers dans lequel il s'insère qui fait tenir le jeu et donne envie d'aller jusqu'au bout et, chose rare pour moi, de le refaire, avec un autre personnage ou avec un partenaire, pour profiter de la coop.
Alorss oui, quand on est pas amateur de fps, mais surtout de jeux bien écrits et bien réalisés, et d'un humour sans retenue, qui va même jusqu'à se moquer du joueur, la série fonctionne très bien, et ce 2ème épisode maitrise parfaitement la formule.