Ain't no rest for the Vault Hunters
"I can't slow down, I can't hold back" nous dit la chanson de Cage The Elephant, choisie comme générique du petit frère du jeu dont vous lisez la critique.
Jamais des mots n'ont été aussi vrais.
Borderlands 2 s'inscrit dans la suite de la trame narrative du premier opus, il en reprend même la structure (le jeu est en fait une histoire racontée par un narrateur un peu cinglé au joueur). L'histoire se passe peu après la fin de la préquelle, l'ouverture de l'Arche (ou du Vault pour les adeptes de VO) a fait arriver sur Pandora des gisements d'Eridium, un nouveau minerai aux propriétés puissantes (ne me demandez pas quelles sont elles) et c'est un peu la ruée vers l'or pour les corporations. Sauf qu'il apparaît que le Vault n'était pas unique! De nouveaux aventuriers courageux (ou fous) font donc leur apparition sur Pandora, dans l'espoir d'obtenir les richesses que peut contenir un nouveau Vault (comme des gisements d'Eridium).
Au niveau du gameplay en lui-même, les petits gars de Gearbox ont bien joué leur coup : on garde les points positifs du premier, et on retire les côté moins bons. Ainsi, la progression par niveaux et points de compétences se trouve toujours présent, l'inventaire doit être géré avec soin, et on conserve aussi différents personnages (ici tous nouveaux) aux capacités propres.
Se trouvent mis à l'écart l'expérience d'arme (on pouvait, dans BL 1, se spécialiser dans un type d'arme particulier, et recevoir des bonus spécifiques), et surtout des propriétés d'armes et de bouclier un peu trop puissantes, comme la regénération de munitions ou de points de vie.
Le jeu est donc plus difficile que le précédent volet, et c'est un plaisir certain qui s'empare du joueur adepte du défi (rien d'insurmontable toutefois). On en vient souvent à tomber à court de munitions, et les points de vie font souvent défaut. La mort est aussi bien souvent présente, mais heureusement pas bien handicapante grâces aux New-U stations, qui font revivre le personnage, en échange d'un pourcentage de ses richesses.
Mais parlons à présent de l'expérience de jeu en elle-même.
Le jeu est un peu lent pendant les 10 premières heures, j'ai eu du mal à rentrer dans le scénario. J'avançais sans prendre de réel plaisir, jusqu'à entrer dans le vif du sujet (indice : ça parle d'une ville qui décolle, mais je ne spoile pas davantage). L'introduction du jeu, donc, est un peu faiblarde à mon sens, mais la suite du scénario compense largement cette perte de vitesse initiale.
Handsome Jack (non, vraiment, je ne peux décemment pas dire "Le Beau Jack") est un méchant très complet, il n'a pas volé son titre de meilleur méchant de jeu vidéo : au début très potache, il se sent de plus en plus menacé au fur et à mesure de notre progression dans le jeu, passant même par une phase quasi-paranoïaque où il affirme être le héros et les joueurs les méchants. Il nous parle tout au long du jeu, et progresse avec nous. On en apprend beaucoup sur son passé, sur ce qu'il est capable de faire, et sur sa vision des choses. Le moins qu'on puisse dire est qu'il est très travaillé. J'irai jusqu'à dire qu'il y a du génie dans la conception de ce personnage.
Je ne suis pas assez sévère pour ôter deux points du maximum atteignable à un jeu uniquement parce qu'il est long à démarrer. En fait, un des boss du jeu (un gros machin volant que je ne nommerai pas pour ne spoiler personne) a la fâcheuse tendance à bugger en se coinçant dans un élément de décor, empêchant ainsi son animation de défaite. Le boss en lui-même étant particulièrement long, et pas très simple, subir ce bug après 45 minutes d'effort acharnés a un peu entâché mon bon plaisir. Je suppose que ce bug a dû être corrigé depuis, je sais ne pas avoir été le seul à le subir.
En définitive, Borderlands 2 s'inscrit dans la lignée de son prédecesseur avec brio, puisqu'il le surclasse même. Si vous cherchez un bon jeu coopératif dans un univers space western bien déjanté avec un scénario béton et un système de progression semi-rpg, vous avez ici le meilleur candidat possible.
D'aucuns diront qu'en même temps, avec de tels critères, le choix est restreint. Et ils auraient raison.