En introduction de cette critique, je tiens à préciser que cet écrit sera évidemment biaisé par l’amour inconditionnel que je porte à cette saga. C’est fait, place maintenant à une fellation effilée.
On y croyait plus. Dix ans après le pionnier BL1, sept après le cultissime BL2 et cinq ans après le sous-coté TPS et le bavard Tales , Gearbox a enfin annoncé et sorti en l’espace de six mois la conclusion de sa saga Space Mad Maxienne.
Saga reconnue des gamers mais assez clivante (la faute en partie à son aspect cell-shading baveux qui a empêché bon nombre de personnes de lui donner sa chance, selon mon expérience), j’étais assez surpris de l’engouement à l’annonce et à la sortie du soft. Borderlands est pour moi consommé de deux manières : On fait l’histoire en one-shot avec le personnage qui nous intéresse, ou bien on ponce le jeu comme une BRUTASSE PENDANT SEPT ANS, à enchainer les moultes playthrough avec tous les personnages possibles.
J’ai moi-même terminé le 2 une douzaine de fois sur trois supports différents. Mais devant le faible engouement sur Tales From the Borderlands (qui a pourtant apporté une finesse bienvenue à l’univers) ou The Pre-Sequel, j’étais heureux de voir plus de 200k joueurs suivre l’annonce du jeu sur Twitch.
Les curieux étaient là, mais les fans surtout.
Et si il y a une chose que l’on peut dire à propos de BL3, c’est qu’il a été conçu pour les fans de la saga justement, au risque de décevoir les curieux. On retrouve ici cette ambiance si particulière en compagnie de nos rednecks spatiaux avec leur degré zéro de subtilité, avec toutefois la différence que le jeu nous fait plus voyager que précédemment. Ici, quelques planètes toutes connectées via notre hub habituel, Sanctuary. Cela nous permet de voyager dans différents biomes afin de découvrir de nouveaux personnages et un bestiaire toujours plus créatif, même si on regrettera la règle générale du Une planète = Un biome, là ou BL2 (et ses extensions) nous a appris que Pandore avait de multiples façades.
Sans spoiler l’histoire, je dirais simplement qu’on retrouve ici la richesse des personnages qu’on à pu avoir dans The Pre-Sequel ainsi qu’un respect et des références plus que multiples à tous les opus précédents (l’intégration de Tales dans le canon est d’ailleurs très bonne, et on retrouve avec plaisir les personnages de ce dernier).
En revanche, comme on pouvait s’y attendre, les jumeaux maléfiques n’arrivent à la cheville du Beau Jack. Sans être mauvais pour autant, ils paraissent forcés quand l’écriture de Jack transpirait la pourriture naturelle du personnage (supporté par le pourquoi du comment du pre-sequel qui redistribue les cartes au niveau de l’image des personnage). Mais bon le personnage ayant été saigné pendant 3 jeux, il était normal de vouloir s’en défaire, même si l’expérience n’en sera pas aussi mémorable.
Il faut compter une cinquantaine d’heure pour un playthrough quasi-complet, ponctué par ces fameuses quêtes d’une heure dans une zone dédiée.
Dans le gameplay, on est sur du Borderlands 2++. Gearbox à bien évidemment conservé sa formule payant du « shlooter » original, en tentant de gommer les défauts évoqués pendant de longues années par les fans (adieu le slag, les munitions à ramasser/acheter individuellement, …), et en implémentant ce qu’ils avaient fait de bon avec TPS (des chasseurs d’arche plus vocaux d’où leur personnalité plus apparente , des arbres de compétences qui permettent plus de builds différent, une compétence déblocable très vite, etc…).
Ajoutez à cela quelques améliorations pour rendre le titre plus moderne (monter les murs, slides, …) et vous ravirez les fans qui ne demandaient qu’a avoir du Borderlands 2 avec de nouveau décors, quêtes et armes.
Les autres, en revanche, pourraient se sentir laissés sur le côté en voyant que sept ans n’ont fourni que si peu d’évolution concrète.
Je précise ne pas avoir commencé l’endgame (à partir du Newgame+) pour m’exprimer sur les nouveautés apportés sur cet aspect. Il semblerait d’ailleurs que les joueurs se plaignent du trop fort taux de loot de légendaires dans ces mods, qui nuisent grandement à l’intérêt du farm et donc à la rejouabilité. Cocasse.
Enfin niveau technique, j’ai fait le jeu sur une One X donc je n’ai pas été victime de la pauvre optimisation du PC et de ce fameux Epic Game Store. En revanche il est assez triste de constater que même sur One X le jeu en 4K n’est pas jouable et il faut se mettre en mode « performances » pour apprécier une fluidité (qui s’arrête aux menus, qui sont d’une lenteur incroyable).
En espérant un patch rapide, car même si ça ne m’a pas fait bouder mon plaisir de jouer, cela va clairement impacter le plaisir de rejouer.
En conclusion, Gearbox à choisi de prendre le meilleur de leurs trois précédents jeux afin de proposer cette itération. Son vrai défaut non-patchable pour moi étant l’absence de méchant mémorable, mais qui est compensé par une écriture des quêtes secondaires plus intéressantes et des personnages traités plus finement (attention, ne vous attendez pas à du David Cage hein, on reste sur de l’humour borderline enfantin par instants).
Paradoxalement, on aurait pu bouder cet épisode si il était sorti il y a trois ans, comme l’a été le « trop timide » Pre-Sequel, mais le plaisir de retrouver le roi du Shlooter et la richesse de son univers, à une époque ou tous les gros éditeurs se sont cassés les dents en tentant de dupliquer ce modèle, est un plaisir incroyable.