Cities XL 2010 sera plus sympa !

Cities XL est annoncé en 2007, au fil des mois, la communication est faite, un mix entre Sim City et City Life avec en plus, une touche de MMO. Une idée intéressante dans les relations intercommunales, exclusivement dans le domaine commercial et éventuellement pour bâtir des bâtiments uniques (Tour Eiffel...). Et puis pour ceux qui ne veulent pas payer une somme relativement conséquente au fur et à mesure que l'on joue, ils peuvent se rabattre sur le mode solo comme tous city-builder qui se respecte. Monte Cristo compte bien avec son Cities XL enfonçait bien profondément son concurrent Maxis qui a commis l'erreur de nous pondre un SimCity Sociétés. Mais dans ce projet idyllique se cache pas mal de critiques, les bêta testeurs dont j'ai fait parti sont légèrement tombés des nus, il y avait des bugs, de gros soucis d'optimisation et un jeu dont l'intérêt en tant que gestionnaire restait limité.
Cities XL - Monte Cristo
Dîtes ? On n'a pas fait un peu n'importe quoi ?

Cities XL propose un mode solo et un mode multi-joueurs, ce dernier qui porte le nom d'offre planète est payant et le prix changera en fonction de la durée de votre abonnement mais comptez entre 5€ et 8€ par mois. Cependant, pour les joueurs assidus, vous aurez remarqué qu'il est possible d'acheter une édition spéciale et limitée en nombre qui donne accès à l'offre planète à vie pour une centaine d'euros et désormais trouvable sur les sites de ventes aux enchères que j'ai pu trouvé pour la somme vertigineuse de 300€ ! Pour couronner le tout, cette offre n'est pas disponible partout et elle n'est d'ailleurs pas accessible en France, sur les terres de Monte Cristo. Mais rassurez-vous, à l'inscription du jeu, vous obtenez une semaine gratuite pour tester cette offre planète, précipitez-vous par contre car le chronomètre s'enclenche dès l'inscription. Je n'irai pas par quatre chemins, la politique marketing et commerciale de Monte Cristo est une catastrophe.

De jour comme de nuit, Cities XL est plutôt joli.

De jour comme de nuit, Cities XL est plutôt joli.

L'art de rendre l'offre planète indispensable.

« Ze » grande nouveauté de Cities XL, c'est cette fameuse offre planète, il faut dire aussi qu'il s'agit du principal argument de vente du studio et pourtant, les joueurs de gestion ne sont en général pas des gros fanas des abonnements payant et préfèrent se la jouer loup solitaire, Sim City IV était parfait dans le domaine. Mais l'optimisme et l'engouement de Monte Cristo pour leur projet novateur avait poussé tous les joueurs à leur laisser le bénéfice du doute mais en seulement deux jours, une quantité ahurissante de joueurs regrettent. La faute à un mode solo qui ne profitera pas de tous les éléments présents dans l'offre planète notamment dans les transports et le commerce. Alors ok, on ne joue pas avec d'autres joueurs humains, mais ce n'est pas pour autant que le commerce du mode solo doit se limiter uniquement d'OmniCorp dont les prix pratiqués sont prohibitifs. Finalement, c'est tout le mode solo qui se retrouve limité, vous obligeant à vous tourner vers l'offre planète dont la facture peut devenir salée pour nombre de joueurs.
C'est donc ce que j'ai fait, je me suis tourné vers le mode planète, chaque serveur est présenté sous la forme d'une planète (qui l'eut cru ?) et en voyant tous les réseaux intercités se créer sous nos yeux, on imagine le potentiel énorme d'un jeu de gestion en MMO. La planète permet la construction de 10000 villes avec un maximum de 5 villes par joueur. Elle possède une bonne dizaine de cartes différentes qui ont chacune leurs caractéristiques environnementales : bois, désert, montagne, plaine, plateau... qui donne à votre ville des ressources naturelles différentes : pétrole, terres fertiles, plage, neige...
Néanmoins, à l'heure actuelle, sans les GEM, ces petits modules complémentaires qui seront payants et apporteront une sorte de jeu dans le jeu telle qu'une station de ski ou une station balnéaire, certaines ressources ne sont pas utilisables, vous êtes donc obligé de vous tourner vers des ressources naturelles qui pourront vous rapporter et dans la pratique comme dans la vie réelle, l'or noir est la poule aux œufs d'or.
La puissance du zoom est impressionnante.

La puissance du zoom est impressionnante.

Bâtisseur de cités.

On se lance enfin dans la partie et on retrouve les trucs habituels d'un jeu de gestion d'une ville, quelques maisons, des fermes pour commencer, puis des commerces et de l'industrie ainsi que des bureaux. Tout ce p'tit monde a besoin d'électricité et d'un environnement confortable, d'eau potable, d'un commissariat, de pompiers, de services médicaux etc.
Avec de petites villes, vous pourrez avoir quelque chose de très joli et très varié mais au fur et à mesure que la ville s'accroît, on commence à voir pas mal de bâtiments « doublon » sur le même écran, en espérant que cela s'améliorera pour ceux qui ont l'offre planète. Ce qui rendra la ville eye-candy c'est d'avoir enfin des routes qui peuvent être courbées, ajouté à cela que nous pouvons avoir des routes passant en dessous les ponts sans difficulté. Il n'y a plus de raisons pour que vous n'ayez pas un réseau routier qui ait de la gueule et soit réaliste, cependant je ne peux pas dire que les bâtiments collent bien à une route courbée, il y a des vides entre les deux que nous pouvons combler avec des jardins ou des places. L'autre problème, c'est que les bâtiments font toujours la même superficie, le zoning n'est pas possible, ce qui accumule les vides.
En tout cas, vous arriverez en un temps réduit à avoir une ville très esthétique et l'activité (routière et piétonne surtout) vivra au rythme de votre ville, la simulation de nuit est bluffante pour cette raison et vous permettra de réaliser de jolie carte postale.
Mis à part l'esthétique, il y a peu de chose à se mettre sous la dent.

Mis à part l'esthétique, il y a peu de chose à se mettre sous la dent.

Un peu léger ?

Pour vous aider dans votre développement, vous avez des conseillers pas très causants mais ce n'est pas bien grave, en quelques clics dans les menus et vous êtes au courant de tous les problèmes et carences de votre commune. Les traditionnels filtres vous permettent de géolocaliser vos soucis de gestion. Mais vous aurez l'impression de survoler la gestion de votre ville, le nombre d'éléments sur lesquels vous pouvez jouer financièrement reste faible, Cities XL ne propose pas de prendre des arrêtés par exemple. Vous n'avez pas de transports en commun, agrandir une zone sans avoir à tout démolir est une prouesse, sans pratique du commerce même l'eau potable pourrait devenir une denrée rare sur une carte qui en abonde. Heureusement, la pratique du commerce avec les autres joueurs (ou l'une de ses quatre autres villes) est simple grâce à un système de jetons mais si l'on fait abstraction de l'activité commerciale, il n'y aura aucune influence entre deux villes voisines sur leurs finances par exemple.
Dans les gadgets sympathiques mais pas forcément indispensables car ils ne viennent pas arranger spécifiquement les lacunes du gameplay, nous trouvons la possibilité de visiter les villes de nos camarades, si vous aimez traverser les bâtiments ou les déplacements hasardeux, les visites sont faites pour vous. Plus utile, surtout pour les joueurs qui tiennent des journaux sur un site ou un forum, les possibilités de zoom et de positions de caméras qui offrent des perspectives de « photographie » plus grandes que ce que l'on pouvait voir dans l'excellent Sim City 4 (la 3D y est pour beaucoup).
Cities XL n'est pas un jeu solo !

Qu'on se le dise, Cities XL a un bon potentiel, une bonne marge de manœuvre et quelques nouveautés qui peuvent rendre une ville esthétiquement très réussie, les graphismes sont effectivement excellents même si l'optimisation souffre de quelques lacunes mais Cities XL n'est en aucun cas un bon jeu solo où la rejouabilité et l'intérêt après plusieurs heures de jeu est proche de zéro. La marque de fabrique de ce Cities XL, c'est son offre planète et sa possibilité d'être en concurrence avec des milliers de joueurs mais seuls ceux qui payent pour cette offre auront accès au contenu supplémentaire gratuit tandis que les joueurs solitaires se mordront les doigts de ne même pas pouvoir lancer une campagne d'alphabétisation, un couvre-feu ou encore plus simplement, un arrêt de bus ou même un arbre.
Cities XL est un bon jeu pour qui a les bourses bien remplies, mais même pour eux, Monte Cristo a encore beaucoup à prouver. Cities XL peut vite devenir ennuyeux faute d'un contenu léger que l'on a tenté de camoufler derrière de bons graphismes et quelques innovations. Monte Cristo n'avait pas menti, « virtual cities, real people », le studio n'a pas su répondre aussi bien aux attentes des joueurs solo qu'à celles des joueurs online et c'est ce qui me fait réduire la note. Avec Cities XL, je reste sur ma faim, force est de constater que le studio a feint de nous écouter mais nous verrons bien sur la durée.