Par Martin Lefebvre

En mariant le dungeon crawler et la dating sim, Persona 4 a indéniablement fait souffler un vent de fraîcheur sur le J-RPG. L’année scolaire passée dans le lycée de province tient de l’expérience inoubliable, tant les scénaristes d’Atlus ont su transcender les clichés de l’anime pour nous offrir une galerie de personnages réalistes, attachants, humains. Six ans plus tard, les souvenirs des journées pluvieuses passées à la cantine du centre commercial avec Yukiko, Chie et Yosuke, les plongées éperdues dans des donjons surréalistes, les soirées devant la télé avec la petite Nanako nous illuminent encore. Las, malgré le patronage d’Atlus qui publie le jeu en Occident, en reprenant la structure ludique de Persona, Spike Chunsoft la vide de toute finesse : Conception II est un anti-Persona, un Perversona, et surtout un jeu détestable.

Le protagoniste vient d’intégrer un lycée d’élite réservé aux adolescents doués d’une énergie hors du commun qui leur confère le pouvoir de combattre de monstrueux envahisseurs. Notre jeune et fade héros se révèle être l’élu des dieux : il dégage un fluide magique – ah, les hormones – d’une telle intensité qu’il est prioritaire pour engrosser spirituellement les jeunes filles les plus douées. S’offre donc à lui un harem de promises, avec lesquelles il va partir explorer des donjons, accompagné d’une progéniture de pokégosses. On reste pantois devant pareil pitch, et le jeu s’efforce à nous surprendre par un crescendo ininterrompu de crétinerie sexiste. Au point que lorsqu’il s’agit de les recenser, on ne sait plus trop où donner de la tête. Pour donner du piquant à des dialogues à l’humour aussi plat que potache, les développeurs ont eu la riche idée d’animer les « nibards » des « donzelles », il paraît que ça se dit comme ça. Quelle prouesse technique ! Afin d’agrandir sa petite famille, le héros va copuler à tout va avec sept jeunes femmes, évidemment underage, mais ce n’est pas grave, en fait il s’agit seulement de se prendre la main et de rougir juste un peu, le reste c’est à nous de l’imaginer, aidé par de lestes sous-entendus de corps de garde. Quelle profonde réflexion sur la sexualité adolescente. (...)

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Chro
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le 4 juin 2014

Critique lue 390 fois

Chro

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