Cryostasis: Sleep of Reason par leo03emu
En 1981, le brise glace nucléaire « North Wind » a émit un signal de détresse venant du pôle nord. Alexander Nesterov est alors envoyé pour inspecter le bateau. Alexender, c'est un peu le Gordon Freeman des russes : même gueule, même barbiche, même élocution. Cependant, Alexender tiens aussi du docteur Samuel Beckett, de la série Code Quantum. En effet, Alexender a un pouvoir qui lui permet de vivre certains flashbacks, sauf le sien lorsqu'il se plante dans la glace avec son traineau. De quels flashbacks alors ? Ceux des membres de l'équipage qui sont mort, pris dans le froid polaire, un froid littéralement toxique. Le joueur va donc revivre leurs derniers instants, et tenter alors de corriger les erreurs qu'ils ont commises et qui les ont conduites à la mort. Pourquoi Alexender fait il ça ? Déjà, parce que sauver ces gens, ça permet de libérer le passage et de pouvoir continuer, mais aussi parce que sauver les gens, c'est sa grande passion. Si dans la plupart des jeux vidéo, on sauve l'humanité entière en tuant plein de gens, dans Cryostasis, on sauve des gens en... les sauvant ! En fait, c'est bien simple, Cryostasis est un des très rare jeux où on a vraiment l'impression de sauver des gens, de faire quelques chose de positif. Ca peut paraitre incroyable, mais c'est comme ça. Le but d'Alexender est aussi de savoir ce qu'il s'est passé à bord de ce brise-glace pour qu'il se retrouve coincé comme ça. Et qui sont ces mutants que le joueur croise ?
Alors, comment ça se présente concrètement ? On avance de couloir en couloir en activant les interrupteurs qui se trouvent au fond ou en entrant dans le passé des morts. Entrer dans le passé des morts veut dire résoudre une énigme très simple qui consiste en fait a éviter un obstacle que la personne n'a pas su éviter ou a accomplir quelque chose. Activer des interrupteurs ou des machines se traduit en général par tout une partie du niveau qui devient plus chaude et un accès désormais dégagé. Alors, qu'est ce que ça peut nous faire qu'une pièce soit plus chaude ? L'un des grands trucs de Cryostasis, c'est d'avoir à gérer le froid. En effet, en plein Pôle Nord, le froid est littéralement mortel. C'est pourquoi il faut s'en protéger en se réchauffant et en évitant que notre température tombe trop bas. Tuyau de chauffage, feu, ampoule : Tout est bon pour se réchauffer, mais tout dépend de la température que ceux-ci dégagent ! Se réchauffer est d'autant plus important car notre température est en réalité notre barre de vie. Ainsi, si on se prend quelques balles dans le bide, on ne se soigne pas en se mettant à couvert ou en marchant sur un cube avec une croix rouge dessus, mais en cliquant droit sur une source de chaleur. Chacun son truc ! Se réchauffer permet aussi de reprendre un peu d'énergie pour courir. Mais ça, c'est plus secondaire, puisqu'Alexender court comme un gros sac. Entre temps, le joueur trouve quelques armes de plus en plus puissantes ainsi que quelques monstres, afin que le jeu puisse rentrer dans la case « fps ». Mais bon, c'est vraiment un aspect secondaire du jeu. D'ailleurs, on ne combat généralement qu'un ennemi à la fois, trois au grand maximum. Curiosité du jeu concernant les armes : habituellement, dans les fps, lorsqu'on recharge son arme, un AK 47 par exemple, on voit le personnage retirer le chargeur et en placer un nouveau, mais si on change d'arme pile à ce moment, avant qu'il n'enclenche son arme, le rechargement ne compte pas, car l'animation de rechargement n'a pas été terminée. Ca veut dire que si après, il reprend son AK 47, on va le voir changer de chargeur à nouveau, alors qu'il était plein ! Cryostasis est l'un des très rares (le seul ?), où on reprend le rechargement de son arme là où on en était.
Vu comme ça, le jeu a l'air simple, et c'est effectivement le cas. Il est même plutôt facile. Avec ses origines russes, on aurait pu penser que Cryostasis allait être un jeu difficile d'accès et très dur à comprendre, et bien ce n'est absolument pas le cas. Cryostasis est même plus facile à jouer qu'un Modern warfare ! C'est sûr, ça change des jeux hardcore dont ils ont pourtant l'habitude. Ce qui est plus hardcore en revanche, c'est la configuration pour faire tourner le jeu au max de façon fluide ! En fait, c'est bien simple, Cryostasis est le seul jeu qui me pose des problèmes de ce coté là. Le jeu étant fait pour les configs Nvidia avec carte PhysX, il était prévisible que ma carte de marque Ati ne soit pas avantagé, mais quand même ! Grosso merdo, je m'en suis tiré avec un jeu fluide à 70% du temps, moyen 20% du temps, et mauvais à 10%. Ouch ! Mais est ce mérité ? Concrètement, Cryostasis affiche une 3D digne d'un Riddick ou d'un Comdemned. Rien d'extraordinaire ! Pourtant, lors de ma première heure de jeu, Cryostasis avait un aspect visuel qui me dérangeait, notamment au niveau des couleurs et de l'aspect de nos mains. Il m'a fallu du temps pour comprendre que c'était dû à l'effet de froid du jeu. En effet, si on est dans une pièce très froide, les murs sont recouverts de glace, ainsi que nos mains ! Il ne s'agit pas là d'une bête texture, mais bien d'un effet 3D. C'est-à-dire que si on se rapproche des murs, on voit qu'effectivement, l'effet de glace est en volume. Cet effet est assez bizarre, mais plutôt réussi. Là où il devient en revanche assez sidèrent, c'est lorsqu'on est dans une pièce plongé dans le froid, et qu'on active une machine pour réchauffer l'ensemble. On va alors voir cette glace commencer à briller, fondre petit à petit, puis à se liquéfier, à couler de plus en plus vite, pour finir par disparaitre complètement. Entre temps, les stalactites sont tombées et la glace qui était sur nos mains et nos armes est partie ! Sachant que le thème du jeu est le froid, il était évident qu'ils allaient soigner son aspect visuel, et il faut reconnaitre que de ce côté-là, Cryostasis a clairement les effets les plus réussi. Alors, si en plus de ça, on active les effets PhysX qui rajoute un effet de flotte réaliste, c'est le pompon. Après, est ce que ces effets méritent une telle consommation en puissance ? Bof, mais bon, on ne fait pas d'omelettes sans casser des œufs. En revanche, comme bon nombre de jeux russes, Cryostasis dispose d'une ambiance assez extraordinaire et atypique pour un jeu vidéo. Cryostasis est très clairement un jeu d'ambiance, un peu orienté horreur, mais pas plus. Que ce soit dans sa mise en scène particulière qui a sa façon de mettre en avant les flashbacks, ou dans son absence totale de musique durant tout le jeu, alors que c'est généralement un élément primordial pour faire monter la tension, Cryostasis arrive à surprendre, malgré son gameplay plutôt classique. Il se permet même une VF de très bonne qualité, qui a un aspect vraiment authentique. Bon, le design des monstres est assez particulier, mais en fin de compte, l'est-il vraiment plus que ce qu'on nous sert habituellement ? En fait, là où Cryostasis se différencie le plus du jeu russe moyen est le fait qu'il soit vraiment facile d'accès. Le level design est vraiment en couloir du début à la fin, je ne vois pas à quel moment on pourrait se perdre. Toute les énigmes lors des flashbacks sont vraiment simple, et les gunfights ne posent pas de problème particulier, surtout lorsqu'on voit à quel point on ne se bat que contre un seul ennemi à la fois. Seul ombre au tableau, des bugs (plutôt mineurs), vers la fin du jeu. Pas de quoi en faire un drame, mais bon, c'est toujours dommage, surtout pour un jeu aussi fermé.
Cryostasis, ce n'est pas un titre AAA ni un jeu indépendant. C'est entre les deux, du même niveau qu'un Condemned. Cryostasis, c'est aussi un jeu qui a des effets certes sympa, mais pas de là à réclamer une telle puissance. Enfin, Cryostasis est un jeu très linéaire dans son déroulement, mais disposant d'une véritable ambiance. Le froid n'aura jamais paru aussi inquiétant.